Une très intéressante démarche pédagogique a fait résonner la salle de l’Institut de lumières et sons inhabituels. En effet, sous l’impulsion de Sarah Chervonnaz, professeur de contrebasse, les élèves des classes de cordes ont participé, sur la base du volontariat, à un projet original animé par Régis Prudhomme, contrebassiste à Boulogne Billancourt. L’aboutissement de cette action a été couronné par une prestation de qualité samedi 23 octobre, pour le plus grand plaisir des parents et amis venus nombreux encourager les jeunes musiciens.
Par Anne-Cécile Chapuis.
Ciné concert à l’Institut le samedi 23 octobre. Photo Anne-Cécile Chapuis
Sur un grand écran installé sur la scène, plusieurs films de Georges Méliès (1861-1938) ont été projetés. Par groupes de 8 à 10 instrumentistes répartis par tranche d’âge mais pouvant être de niveaux différents, les jeunes se sont succédé pour donner relief et illustration sonore aux images étonnantes de ces « vieux films » qui montrent les procédés inventifs des découvreurs du cinéma.
Les sons des cordes vont chercher loin dans les effets qui sous tendent les acrobaties, scènes de genre, histoires ou gags qui s’enchaînent sur l’écran. Les instruments sortent de leur académisme et font la part belle aux pizzicati (cordes pincées) glissandi, sons frappés col legno (avec le bois de l’archet) ou percussions sur la table de l’instrument, tout ceci en improvisation « avec repères » et avec un bel ensemble savamment orchestré par Régis Prudhomme, présent et participant sur scène avec sa contrebasse.
Les élèves avec Sarah Chervonnaz et Régis Prudhomme. Photo Anne-Cécile Chapuis
Ce dernier explique les films, leur histoire et l’on peut juste regretter l’acoustique de l’Institut, formidable écrin pour la musique mais redoutable faux ami pour la voix parlée. Et quand on sait que le programme a été monté en trois séances, on ne peut que saluer la performance !
La relève assurée.
Un enthousiasme communicatif règne parmi les jeunes de 8 à 18 ans qui se succèdent sur scène, attentifs à l’image et aux indications du professeur. Le déroulement et les mouvements sont parfaitement huilés. Tout ceci donne un vent de fraîcheur à ces films aux procédés révolutionnaires pour l’époque et qui continuent de saisir par leur inventivité et pertinence : frénésie avec « Le déshabillage impossible » (1900) incongruité avec « l’homme à la tête en caoutchouc » (1901) ou suspense avec « Barbe-Bleue » (1901) sont savamment mis en valeur par l’imagination dont font preuve les violonistes, altistes, violoncellistes ou contrebassistes.
Salut final salle de L’institut. Photo Anne-Cécile Chapuis
Cette quarantaine de jeunes musiciens manifestement passionnés par leur instrument, soutenus par l’engagement de leurs huit professeurs (pour la plupart présents dans la salle), augure d’une belle relève assurée pour la musique d’ensemble à Orléans !
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