Les Folies Françoises et Variation : une alliance harmonieuse autour de Joseph Haydn

 

Décidément, c’est le retour des concerts ! Nombreux sont-ils à l’affiche aujourd’hui et le public ne s’y trompe pas, heureux de retrouver les salles ou églises qui de nouveau, résonnent de musique. A Olivet, une belle prestation a été offerte ce vendredi 8 octobre avec « Les sept dernières paroles du Christ » oratorio de Joseph Haydn (1732-1809) pour chœur, cordes et solistes.

Par Anne-Cécile Chapuis

L’ensemble Variation et le quatuor à cordes des Folies Françoises, sous la direction de Patrick Marié (à droite) Photo Anne-Cécile Chapuis

L’œuvre est belle, grave et prenante, et met en valeur tant les voix que les instruments. Composée en version instrumentale en 1787 avant d’être mise en forme pour les voix en 1792, elle illustre les paroles prononcées par le Christ sur la croix. Appartenant à la liturgie de la Semaine Sainte, elle était destinée aux offices du Vendredi Saint célébrant la passion. Mais ici point de tristesse ni de pathos. La musique est fluide, harmonieuse, chantante.

Chaque nouvelle phrase est énoncée par le chœur a capella, reprise ensuite par l’ensemble, avec interventions de solistes très souvent en quatuor (Daphné Corregan, Ilme Gruner, Jérôme Gueller, Martin Barigault). A souligner un bel air de ténor accompagné aux cordes en pizzicato dans la cinquième parole, un beau duo Alto Ténor dans le dernier chœur.

Le texte est bien mis en valeur par le chœur, avec des mots clés qui à eux seuls, donnent l’ossature de la pièce « Vater » (père) « Ewigkeit » (éternité) « aus liebe » (par amour) De beaux unissons scandent le « es ist vollbracht » (tout est accompli)

Une belle présentation à St Martin d’Olivet.

Une introduction à l’orgue avec un prélude de Bach pose le décor, comme un appel avant le véritable début de concert. Un intermède aux cordes à mi parcours offre un moment d’exception avec l’adagio du quatuor en Ut Majeur de Haydn, interprété par un premier violon virtuose soutenu par l’ensemble du quatuor avec la précision et la musicalité bien connues des Folies Françoises.

Sans parler de mise en scène, c’est bien un accompagnement de l’auditeur qui est proposé dans cette version des « Sept dernières paroles du Christ » à Olivet, avec la projection sur grand écran du texte en allemand et sa traduction française. Ainsi le spectateur peut suivre fidèlement le discours musical et textuel. Les écrits sont illustrés par les peintures de Macha Chmakoff où l’artiste « tente d’approcher le mystère de la Révélation »

Les interprètes

Gros plan sur les interprètes, avec Patrick Cohen Akénine chef fondateur des Folies Françoises (à gauche) Photo Anne-Cécile Chapuis

Les Folies françoises et le violon lumineux de son directeur artistique Patrick Cohen-Akénine, donnent la réplique à un chœur renforcé par plusieurs choristes et pour autant très homogène.

C’est un premier concert qui était programmé en mars 2020 (cherchez l’erreur!) et sera repris à Beaugency, et La Motte Beuvron.

Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !

 

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