C’est l’histoire d’une association qui a vu le jour en 2019, dans une triple volonté de renouer avec la tradition de musique de chambre à l’Institut, de la faire connaître aux publics scolaires, et de la porter vers ceux qui en sont le plus éloignés. Ainsi est née « les amis de l’Institut » sous l’impulsion de musiciens locaux bien au fait de ces questions. L’histoire aurait pu tourner court car après une première saison très encourageante, confirmant l’hypothèse d’un créneau pour ce genre de manifestations, les confinements successifs ont stoppé toute activité de concert. Mais les amis de l’Institut ont plus d’un tour dans leur sac, et surtout disposent d’une grande conviction sur leur projet.
Par Anne-Cécile Chapuis
Quatre concerts à l’affiche avec un temps fort en décembre
Le premier rendez-vous est pris pour ce vendredi 15 octobre, avec les sonates de Beethoven, Franck et Ravel qui donneront la parole à Elsa Grether, violon, et Daniel Benzakoun, piano. Si l’on ne présente plus Daniel Benzakoun, professeur au conservatoire d’Orléans et concertiste de talent, la biographie d’Elsa Grether est impressionnante. Son parcours l’a entraînée sur les scènes prestigieuses en France ou à l’étranger, comme Salzbourg, New-York, Monte Carlo..Ses CD ont été primés par la presse spécialisée et ont contribué à lui conférer une renommée internationale
Elsa Grether, violoniste. Photo Klara Beck
Le temps fort de la saison se situe en décembre prochain avec un concert phare qui prend sa place dans une semaine du Tango, en partenariat avec le conservatoire d’Orléans. Une grande pointure du genre, le bandéoniste Max Bonnay associera en concert la classe de danse du conservatoire ; il animera une master class, partagera la scène avec un dixtuor de grands élèves pour montrer les deux aspects du tango : instrumental et dansé.
En mars, l’Institut résonnera des sons des cuivres pour laisser la place en juin au quintette à cordes et en particulier le violoncelle. Nous en reparlerons.
Une association dynamique et passionnée
L’association réunit déjà environ 70 adhérents. Le créneau est original, et Jean-Philippe Bardon, professeur d’alto au conservatoire d’Orléans et directeur musical de l’association, en précise les objectifs : se centrer sur la belle salle de l’Institut mais en l’ouvrant à ceux qui n’osent pas en franchir le seuil, accueillir des professionnels de renom mais en associant les musiciens locaux professeurs ou grands élèves des conservatoires, développer des partenariats avec les écoles de la métropole pour des séances à vocation pédagogique, aller vers les publics empêchés pour porter la musique jusque dans les établissements médico-sociaux.
Jean-Philippe Bardon, directeur artistique et Thibaud Baranger, président des « Amis de l’Institut » Photo Anne-Cécile Chapuis
L’actuel président, Thibaud Baranger, a pris la suite de Catherine Héau et s’est engagé à fond dans l’aventure. Il a à cœur de faire fonctionner l’association dont la billetterie est la principale ressource. Ancien élève du conservatoire d’Orléans (et l’on apprend que Jean-Philppe Bardon a été son professeur) il a fait siens les principes de l’association :
« Qu’il soit isolé, éloigné, empêché, connaisseur ou non, chacun peut découvrir à sa manière cette musique dite “savante”, et les artistes musiciens, en petit nombre dans ces formations, peuvent aller au plus près du public pour partager leur savoir et leurs émotions »
Des projets plein la tête
Le réseau est une constante et une force de cette association de musique vivante. Thibaud Baranger et Jean-Philippe Bardon parlent des projets avec passion, ceux qui sont déjà en cours comme les idées pour le futur.
Car on voit loin aux « Amis de l’Institut » : Recherches sur d’autres lieux (la salle de l’Institut sera en travaux probablement à partir de 2023) sur des relations avec d’autres organismes comme la psychiatrie ou la justice, sur des recherches de sponsors ou des partenariats plus construits avec la mairie. Et pourquoi pas des concerts en plein air ? Et toujours avec le même esprit, résumé avec simplicité et pertinence par son président : « décloisonner et donner envie. »
Un pari qui, assurément, sera tenu !