Un Festival de Loire « zéro plastique » ? La promesse en carton de Serge Grouard

La promesse d’un Festival de Loire « zéro plastique » semble difficile à tenir. Sur les quais d’Orléans, rares sont les commerçants qui arborent des gobelets, des cuillères, des assiettes en matière recyclable. Le plastique, par contre, y est roi. 

Par Mourad Guichard
Des centaines de gobelets en plastique sur le “Festival de Loire responsable” d’Orléans de 2021. Photo Mourad Guichard

Durant la conférence de presse de lancement du Festival de Loire 2021, Serge Grouard avait été très clair. Cette nouvelle édition sera écologique, respectueuse de l’environnement et de la biodiversité. Annonce phare : l’application du principe « zéro plastique » sur l’ensemble des très nombreux stands alimentaires. Avec, il est vrai, une certaine tolérance liée à d’éventuels soucis d’approvisionnement.

Dans les faits, c’est un peu plus compliqué. Laissons de côté la fausse pelouse en plastique massif et l’imposante terrasse extérieure chauffée à bloc alors qu’il fait 23°C (ceci aux côtés de panneaux appelant à un « Festival responsable ») pour se pencher sur les nombreux commerces de bouches, bars au premier plan. Dans leur majorité, ils distribuent des gobelets, couverts et assiettes en plastique. Ce qui déroge totalement à la clause pourtant imposée par la mairie d’Orléans dans sa convention passée avec les commerçants.

La promesse de Serge Grouard était donc, soit mensongère, soit totalement inapplicable du fait de problèmes d’approvisionnement, donc. Dans tous les cas, totalement démagogique au vu du nombre de festivaliers le gobelet plastique en main, dont on ignore la destination finale (celle des gobelets). « Honnêtement, nous avions un stock de gobelets en plastique que nous allons utiliser, mais ce week-end nous pensons faire un effort », explique un exposant.

D’autres animateurs de stands et commerçants, comme la brasserie Le Lutétia, la guinguette des Tourelles du comité de quartier Saint-Marceau ou les Compagnons Chalandiers ont, eux, parfaitement joué le jeu. « L’obligation de ne pas utiliser de couverts ou gobelets en plastique est notifiée clairement dans la convention passée avec la mairie », s’étonne la gérante du Lutétia. « Nous avons naturellement passé commande à un fournisseur trouvé en Ile-de-France et avons été livré dans les temps. Je ne comprends pas que tous les stands ne respectent pas la règle ». D’autant plus dépitée que ces produits vertueux écologiquement ne sont pas donnés. 

Quelques stands de restauration ont respecté la règle du zéro plastique,comme ici, la brasserie orléanaise Le Lutétia. Festival de Loire 2021. Photo Mourad Guichard

Mais qu’importe, c’est l’annonce péremptoire qui compte, comme celle remise sur le tapis à l’occasion du discours inaugural de ce mercredi soir. « On voit les promesses en l’air qu’ont fait les organisateurs sur l’événement », souligne Sofian Mahbaz, porte-parole des jeunes EELV Loiret. « Le greenwashing des organisateurs à des fins politiques cache très mal le manque de volontarisme de la majorité municipale en la matière : de belles paroles et très peu d’actes concrets et de projets directeurs. »

Commentaires

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  1. Ah, ce pôvre Monsieur Grouard, qui se sent obligé de faire des promesses qu’il sait avoir peu de chances de tenir…
    Si on remonte un peu loin, on se souviendra de l’engazonnement du boulevard Jean Jaurès et de la tremie souterraine…que même les élus de son bord n’avaient pas soutenus…
    On se souvient, plus près dans le temps, des 50.000€ promis aux artistes “peintres et sculpteurs orléanais” en novembre 2020, et de l’Appel à projet pour une exposition monographique à 30000€ qui suivit…ont finalement glissé dans la poche de Stratos, le pôvre aussi, qui a sa galerie à St Paul de Vence, son usine à sculptures dans le Gard, et un atelier à Avignon,3 PME de 3 à 5 personnes…
    Serge Grouard ne serait-il pas “un cousin de Dieu” qui pense que tout ce qu’il dit va s’incarner…parce que c’est lui qui le dit !
    Et qu’aucun de ses apôtres n’ose le contrarier…?

  2. Si effectivement les commerçants n’ont pas fait d’efforts (mais je ne leur tape pas dessus, ils en ont eu assez sur le dos depuis deux ans) c’est vraiment dommage de ne pas avoir fait la transition ; mais il y a aussi peut-être des commerçants qui ont ce genre de gobelets en stocks, alors ça me paraît normal qu’ils liquident (justement) ceux qu’ils avaient en réserve, avant de faire le grand saut vers le carton !

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