Hop Pop Hop deuxième jour : que du bonheur !

Orléans: la musique émergente proposée par Hop Pop Hop a jailli sur toutes les scènes ce samedi, deuxième jour de festival. Un crooner patenté, du rock de garage danois, une battle noisy, de l’électro magnifiquement spirituelle et un orchestre magistral et enthousiasmant pour couronner le tout. Une manifestation qui fait découvrir des perles de musique originale. Bravo ! Merci !

Par Bernard Cassat

Maxwell Farrington et le Superhomard – Label Talitres © Melanie Elbaz

On a commencé par un incroyable crooner australien en concubinage avec un français d’Avignon qui pourtant se nomme Super Homard. Maxwell Farrington a rempli de sa voix sûre, grave mais pas trop, juste et chaude, le Campo Santo qui se réveillait. Un set étonnant et emballant qui joue sur plusieurs images en les exploitant au mieux de leurs possibilités. Ils s’amusent du genre mais le visitent avec une superbe compétence. Beau moment.

Un peu plus tard, les rockers danois endiablés de Tvivler sont montés sur scène. Du rock de base, énervé, qui s’abreuve à la source : la rage, l’énergie brute du son des guitares. Ça touche droit au ventre mais ça ne reste pas vraiment. Du bon boulot un peu trop connu.

Laetitia Sheriff – Ph Bernard Cassat

On s’est donc replié sur l’Evéché, où Laetitia Shériff donnait sa version du rock, elle aussi. Plus dompté, plus doux, plus planant. Et pourtant intense malgré la voix presque perdue dans les sons instrumentaux. Agréable.

Les musiciens Cedric et Jo de Jungle cernés par le décor. Ph Bernard Cassat

Ensuite, la battle, bien sûr. Dans le cratère sur le côté de la cathédrale, La Jungle, un duo de Rennais, affrontait un duo belge de bricoleurs décorateurs de tout le festival. Batterie, guitare, soit six cordes, soit basse, et des machines au pied ou au clavier qui créent des boucles, entre autres. La musique donnait un maximum. Sur des rythmes imparables d’une batterie agressive, la guitare répète sa puissance pour un duo assez noise, une musique pleine de mélanges mais sûre d’elle-même et de son pouvoir, qui va droit au corps et n’hésite pas à le marteler. Les fous furieux de la visseuse, à coté, construisaient le décor. Une heure formidable qui a rassemblé dans le cratère une foule emballée. Magnifique moment.

Loup Gangloff jouant de ses boutons – Ph Bernard Cassat

Et puis pour voir, sans autre indication, on a poussé la porte de l’Institut. Salle sombre, lumière colorée. Danse Musique Rhone Alpes, en fait Loup Gangloff tout seul, maniait les boutons de ses machines. Et c’était merveilleux. Dans ce lieu dédié à la musique classique, ces sons désincarnés prenaient un sens profond, mélangeant les rythmes mais surtout berçant l’esprit pour l’emmener dans un monde sonore absolument incroyable. C’est bien plus que des bruits, bien plus que de la musique électro, bien plus que de la techno, et pourtant tout ça aussi. On se dit que les machines peuvent produire des sons très riches quand elles sont maniées aussi brillamment. Il y a une dimension spirituelle vraiment prenante. Deuxième magnifique moment, un peu opposé du précédent.

Les Genevois de l’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp – Ph Bernard Cassat

On est ensuite revenu au Campo Santo pour l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp. Douze musiciens suisses sur scène, presque autant de chanteurs, deux batteries, deux vibraphones, des cuivres, trois cordes classiques. Un orchestre rock, là encore un mélange de genres. Cette formation crée une grâce, une puissance, une inventivité, une délicatesse et une énergie qui font mouche. Pendant une heure, ils ont emmené le public dans leur univers et ça a marché du feu de Dieu. Duchamp aurait sans doute était indifférent à cette magie. Mais au Campo Santo, ça dansait dans les rangs, ça criait et ça en voulait encore. Un moment tout à fait exceptionnel.

La soirée s’est continuée avec du rap, de la soul et de l’afrobeat. On avait notre compte, ravi de cette sixième édition. A voir bientôt, à l’heure des bilans, la réelle réussite de cette édition. Mais le public a semblé comblé.

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