Comme dans d’autres capitales régionales, un bar d’Orléans a tenté l’expérience d’une terrasse hors passe sanitaire. Un bilan mitigé, mais des clients extrêmement motivés.
Le Pub Victoria d’Orléans lance, samedi 4 septembre 2021, une terrasse sans besoin de passe sanitaire. @Mourad Guichard
Ils et elles sont responsable logistique, aide à domicile, informaticien, assureur, se prénomment Salah, Marie, Yannick, Sonia, Nordine, Pascal et Sabine ; et ont décidé de rentrer en « résistance » face au passe sanitaire. Par quel moyen? L’organisation de terrasses et de pique-niques en zones non contraintes. En clair, sur l’espace public, au large des terrasses classiques, comme ce samedi 4 septembre, face au Pub Victoria, un estaminet du centre ville orléanais. Il est 17 heures quand, au sortir de la manifestation anti-passe sanitaire qui a réuni 800 personnes, ils se retrouvent. Les bières sont servies sur des tables louées et installées en dehors de l’espace légalement déclaré. « Nous protestons contre le chantage du passe sanitaire qui pousse à la vaccination », explique Salah.
Une terrasse sauvage
Sur cette terrasse sauvage, la plupart des consommateurs ne sont pas vaccinés, d’autres si, mais plutôt par obligation. Comme Pascal, intermittent du spectacle vacciné, qui n’est pas montré du doigt par ses camarades, pourtant clairement anti-vaccination. « Nous avons affaire à la mise en place d’une dictature vaccinale et sanitaire », expliquent les convives qui espèrent se retrouver prochainement autour d’un pique-nique de nouveau sur l’espace public. Mais à 17h30, la police municipale, alertée par un voisin, intervient. Les agents, plutôt bienveillants, rappellent que l’occupation de l’espace public est interdite. Ce qui est un fait. Et invite Rodolphe, le patron des lieux, à faire une déclaration à la mairie pour pouvoir bénéficier de cette dérogation. « Mais quand on pique-nique sur les bords de Loire, il n’y a pas besoin d’autorisation! », s’indigne Yannick. Rodolphe se veut didactique. « Je vais faire une demande à la municipalité, comme les policiers me l’ont conseillé », explique-t-il. Son souhait étant de pouvoir de nouveau offrir un espace aux clients dépourvus de passe sanitaire le week-end prochain. « Sur le passe sanitaire, nous n’attendons rien de Macron », expliquent les clients. « Peut-être une décision du conseil constitutionnel qui pourrait rétablir le droit sur lequel ce gouvernement s’assied allègrement ».
Dans sa démarche, ce groupe, constitué d’une quinzaine de personnes, envisage de communiquer auprès des anti-passe le week-end prochain et de créer un parti politique ayant pour but de permettre « aux gens de ne pas être divisés et de continuer à avoir une vie sociale sans discrimination ».
Mourad Guichard