A l’issue de ses Universités d’été de Blois, le parti socialiste est désormais prêt pour 2022. Olivier Faure, son 1er secrétaire a donné rendez-vous aux militants au congrès de Villeurbanne au terme d’un long discours durant lequel il a décliné plusieurs éléments du programme débattu durant 3 jours.
Olivier Faure a confirmé que la désignation du ou de la candidate socialiste à la présidentielle reviendrait aux militants cl JLV
L’air blésois fait du bien aux socialistes. A en juger par la joie fraternelle qui a régné durant ces journées de travail et d’échanges, les militants rêvent plus que jamais d’un nouveau Grand soir, d’un nouveau 10 mai 1981. « On renait. Tout est possible. Je crois fermement à la victoire en 2022 » se félicitait ainsi Florian Sitbon, secrétaire de section à Paris et tout proche d’Anne Hidalgo dont le nom était sur toutes les lèvres.
Parfaitement organisé par Karine Gloanec Maurin, présidente du campus 21, la fédération blésoise pilotée par Frédéric Orain mais aussi l’équipe du parti, le rendez-vous de rentrée a parfaitement atteint ses objectifs : plus de 1 000 inscrits par jour aux différents ateliers thématiques, débats, pitchs ou controverses, 100 h de formation et 200 intervenants. Surtout, il a permis d’affirmer les valeurs qui cimentent le parti de Jaurès et de partager un programme de justice social et écologique.
Emma Rafowicz, Karine Gloanec Maurin, Luc Broussy, Dieynaba Diop, Olivier Faure, Marc Gricourt, Johanna Rolland cl JLV
Avant l’intervention attendue d’Olivier Faure, plusieurs propos ont donné le ton. Celle d’Emma Rafowicq déléguée jeunesse d’abord qui a assuré que « les jeunes n’entendent pas être une génération sacrifiée et que les jeunes socialistes avaient des propositions comme un minimum jeunesse ». Porte parole du parti et symbole de la diversité, Dieynaba Diop a de son côté fait part de son espoir pour les banlieues. Enfin, Johanna Rolland, maire de Nantes a illustré l’engagement des élus locaux et exprimé son espoir de reconquête grâce « à un projet ambitieux » intégrant une nouvelle étape de la décentralisation.
Le PS moteur pour un nouveau modèle social et écologique
150 minutes. C’est la durée du discours d’Olivier Faure. Un discours de combat dans lequel il a affirmé haut et fort les valeurs du parti mais aussi sa conviction que rien n‘est joué même si les sondages créditent le ou la candidat(e) socialiste de moins de 10 % des voix. « Je me bats pour mettre fin à l’aventure macroniste. Notre pays est épuisé par les crises à répétition. Il faut des changements radicaux. Nous voulons la République jusqu’au bout, nous voulons la justice sociale et écologique ».
Olivier Faure a longuement décliné le projet de transformation sociale construit depuis 18 mois, « le 1er depuis 10 ans élaboré par les militants ». Un projet pour changer de modèle et permettre « aux 5 millions de Français qui vivent avec moins de 900 € par mois (dont un million de jeunes adultes) de vivre mieux ». Un projet qui remet en scène une république fraternelle et accueillante. Face à l’offensive idéologique et culturelle des néolibéraux, Olivier Faure soutient au contraire l’universalisme de la République héritière des Lumières : « en ce mois d’août, Marianne est afghane ».
Pour « changer la vie des 1ers de corvées », les propositions sont nombreuses : limitation des écarts de salaires, imposition des revenus du capital, chèque climat de plusieurs centaines d’euros pour 80 % des ménages afin de prendre en compte les surcoûts de la transition énergétique, minimum jeunesse sans oublier la relance des services publics (éducation, santé …), « ces biens communs des Français ». Les nationalisations sont aussi de retour avec la volonté de renationaliser réseaux de transport et de distribution de gaz.
Citons aussi dans ce catalogue de propositions un nouvel indicateur pour mesurer le PIB et tourner la page du productivisme, un plan santé pour accroître l’espérance de vie (qui est de 13 ans défavorable aux 5 % les plus pauvres par rapport aux 5 % les plus riches), la mise en place du RIP et du droit d’amendement citoyen ou l’affirmation renforcée de la laïcité « seul principe qui garantit égalité et liberté dans un pays métissé et multiculturel ».
On retiendra également la volonté du PS de faire entrer l’avocate du droit des femmes Gisèle Halimi au Panthéon, de donner à nos concitoyens la liberté de choix de leur fin de vie et, sur le plan constitutionnel, le droit de dissolution donné au premier Ministre et la déconnexion entre les élections législatives et présidentielles.
Le 1er secrétaire a enfin précisé la façon dont sera choisi le/la candidat(e) socialiste dont les modalités de désignation seront définies lors du congrès de Villeurbanne. « Il n’y aura pas de vote bloqué même si mon choix se porte sur Anne Hidalgo car il faut bien présenter un chemin en terme d’incarnation. Le choix final reviendra aux militants lors d’un vote distinct ».
« En 2017, un président pour les riches a été élu. En 2022, nous élirons un président pour tous les autres » a scandé Olivier Faure avant d’entonner à plein poumons une vibrante Marseille aux côtés de ses hôtes Marc Gricourt, maire de Blois et François Bonneau, président de région. L’air des bords de Loire est plus que jamais vivifiant pour la grande famille socialiste.
Jean-Luc Vezon
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