Escapade estivale…en Lochois (37) avec ou sans passe

Au sud de l’Indre et Loire, la région de Loches recèle de multiples trésors touristiques. En suivant l’Indre, au départ de Tours, les haltes sont riches en découvertes avant d’arriver à la ville mère des 100 plus beaux détours en France. Et beaucoup d’entre-elles n’ont pas besoin de pass sanitaire…

En région Centre-Val de Loire, à moins de deux heures de route de la ville préfecture, les possibilités de découvertes touristiques sont innombrables, et parfois même méconnues de ceux qui demeurent à proximité. Après Sancerre et Sargé-sur-Braye, nos escapades estivales, et souvent dominicales, nous ont entraînés tout au sud-ouest de la région, en Indre-et-Loire, en pays Lochois. Un fil conducteur pour cette promenade ? Le choix a été fait de suivre l’Indre, au départ de Tours, et de faire quelques haltes impromptues là où quelques curiosités sont libres d’accès, indifférentes à tout pass sanitaire.

A Montbazon, la forteresse est fermée à cause des restrictions sanitaires.

Las ! Au sud de Tours, la première halte aurait du être Montbazon, et sa dominante forteresse, mais la COVID en a décidé autrement. On ne pourra que l’apprécier de loin, ou d’en bas, devant une porte close. Par peur de fonctionner pour trop peu de visiteurs, les gestionnaires ont choisi de ne pas ouvrir au public pendant ces restrictions. Impossible, donc, de découvrir l’intérieur du château construit à la fin du xe (ou au début du xie siècle?) à l’initiative de Foulques Nerra, tout en haut d’un promontoire, à la vue exceptionnelle sur la vallée, et aux animations régulières destinées à représenter la vie du moyen-âge. Qu’importe. Au fil de l’Indre, en direction de Loches, de meilleures surprises nous attendent, exerçant à loisirs l’art de flâner qui est sa raison d’être.

Cormery, son ancienne abbaye et son ancien moulin

La route est belle pour suivre la rivière vers le sud, parsemée de belles demeures et de paysages fleuris. La première halte se fera à Cormery, peu impressionnante au premier abord, et pourtant typique. Car le centre du village s’est développé à la place de l’ancienne abbaye Saint-Paul, fondée en 791 par Istier, chancelier du roi Charlemagne. Elle aura vécu mille ans, gérée par les moines bénédictins à la tête de 33 prieurés, avant d’être démantelée pendant la Révolution française. Aujourd’hui, en toute liberté, on se promène aisément dans le village pour y découvrir une dizaine de traces et bâtiments inhabités ou réhabilités, tels la croix hosannière, l’église Notre-Dame de Fougeray, le cloître et la salle capitulaire, la chapelle de la Vierge et le logis de l’abbé, ou les tours Saint-Jean et Saint-Paul. Et, à l’entrée du village, on appréciera tout autant le bâtiment du moulin désaffecté. Une belle promenade aux détours surprenants et riches en histoire.

Chédigny, le seul village de France classé “Jardin remarquable”

Repartant en direction de Loches, nous ne choisirons pas la route principale, mais préfèrerons nous écarter un peu, faisant un détour d’à peine 4km, pour faire une nouvelle halte à Chédigny, un village unique en son genre en France, situé à 11km de Loches et 20 km de Chenonceaux. C’est le seul qui peut se targuer du titre de…”Jardin remarquable“, grâce à l’idée en 1998 d’André Eve, créateur des Roses anciennes, et de Pierre Louault, son ancien maire, de le concevoir ainsi, transformant le centre en zone piétonnière riche de plus de…1 000 rosiers côtoyant plantes vivaces, bulbes, arbustes et graminées. Aujourd’hui, il y a ainsi plus de 3000 espèces décorant le village, qui fête la rose en mai, et propose au delà d’un restaurant associatif, des animations et expositions artistiques. Depuis 2017, le jardin du presbytère est ouvert au public, proposant une création à l’identique du jardin du curé du XIXe siècle.

Loches : la visite du château limitée aux détenteurs de pass sanitaires.

Encore quelques kilomètres, à peine 10 minutes de route verdoyante, et nous arrivons à Loches, dominée par sa forteresse et sa ville haute, qui hébergea Jeanne d’Arc en son temps. Patrie d’Agnès Sorel et d’Anne de Bretagne, Loches accueille aussi le musée du peintre Emmanuel Lansyer, un élève de Courbet. Loches mêle agréablement bien-être et patrimoine, art et culture, et se targue d’être la ville mère du réseau des “100 plus beaux détours de France“, créé par son ancien maire, et ancien secrétaire d’Etat au tourisme, Jean-Jacques Descamps. Aujourd’hui, Loches compte 10 000 habitants, est devenu un site incontournable, notamment avec sa forteresse dotée depuis 2019 d’équipements modernes adaptés pour la visite. La visite y est agréable mais, malheureusement, cet été sera un peu restrictive avec l’obligation de pass sanitaire pour la forteresse et la cité royale, où se tient l’exposition Animalis, jusqu’au 19 septembre, ou celle des trésors de Naples dans la ville basse, jusqu’au 1er octobre.

Le château de Montpoupon, au nord -est de Loches.

En quittant la ville, par exemple pour revenir sur le Blésois ou l’Orléanais, il serait bon de passer par les routes secondaires, par exemple devant le château de Montpoupon et dans la ville de Montrésor, avant de revenir sur Chenonceaux, Cheverny et Chambord, que l’on ne présente plus… En tout, une belle journée bien remplie, qui aurait pu même se poursuivre, plus au sud, au Grand Pressigny et son musée de la préhistoire, ou à Descartes, pour les plus philosophes…

Jean-Luc Bouland

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