Retro: Au bonheur des poules !

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Date initiale de publication 6 octobre 2020.

Les possesseurs de poules sont de plus en plus nombreux dans les villes et les campagnes. Surfant sur la vague, un jeune entrepreneur blésois vient de lancer avec succès le premier distributeur automatique de sacs de céréales pour pondeuses.

De plus en plus de particuliers élèvent des poules. Photo Jean-Luc Vezon

Les pondeuses ne sont plus ringardes. Bien au contraire. Elles s’installent en masse au fond de nos jardins. Le confinement a même renforcé l’engouement de nos compatriotes pour le gallinacé dont les ventes dans les animaleries et chez les éleveurs spécialisés explosent. Au-delà de l’effet de mode, œufs frais pour la cuisine et recyclage des déchets alimentaires expliquent ce retour en grâce.

Les collectivités locales participent elles aussi au phénomène. Cette année, Agglopolys, la communauté d’agglomération de Blois et le syndicat mixte de collecte et de traitement des déchets Val Éco renouvellent ainsi leur opération Des poules dans mon jardin, des déchets en moins. Le principe : 100 foyers reçoivent deux poules pondeuses et bénéficient d’une aide financière de 50 euros pour l’installation d’un poulailler.

Caroline Durand et Alexis Avrain devant le poulailler qui fait le bonheur de la famille. ©Jean-Luc Vezon

« L’objectif est de limiter les déchets d’Ordures ménagères résiduelles (OMr). Les biodéchets (restes de repas, déchets de cuisine) représentent près d’un tiers de notre poubelle. En plus de fournir des œufs frais, un couple de poules peut manger jusqu’à 150 kg de déchets alimentaires par an », précise Yann Laffont, vice-président d’Agglopolys en charge de l’économie circulaire, des déchets, de l’ESS et de l’économie circulaire.    

A Mulsans, en Loir-et-Cher, Caroline Durand n’a pas hésité bien longtemps pour accueillir deux belles poules dans son poulailler flambant neuf. Installées il y a 12 mois dans un enclos confortable, ses deux pensionnaires sont productives avec la ponte d’un œuf par jour. « Je leur donne tous les déchets alimentaires, elles en raffolent », explique la jeune femme. Véritable estomac sur patte, les poules mangent en effet tout sans mégoter.

Une innovation dans l’esprit de l’économie circulaire

Fils d’agriculteur, titulaire d’un BTS agricole obtenu à l’ESA d’Angers, Alexis Avrain, 24 ans, a pressenti l’intérêt de mettre en place un circuit court de distribution agricole d’un nouveau genre en s’appuyant sur la technologie. Une étude de marché lui a en effet laissé entrevoir le potentiel d’un distributeur automatique de céréales pour poules pondeuses. Il a donc décidé d’investir 50 000 euros dans un projet imaginé à la fin de ses études (1).

Son concept, qui n’existe pas en région Centre-Val de Loire, est aussi un axe de diversification économique pour la ferme familiale située à Boisseau : « Le contexte local se prête bien à cet investissement avec la politique volontariste d’Agglopolys pour réduire les déchets. Mais, l’idée est aussi de créer un nouveau segment d’activité pour l’exploitation dont le chiffre d’affaires résulte à 80 % des céréales, dont les cours mondiaux sont volatiles et 20 % des semences potagères », développe-t-il.

Le service Développement éco d’Agglopolys a accompagné Alexis Avrain dans son projet de distributeur automatique de sacs de céréales . ©Jean-Luc-Vezon

Avec le soutien de Philippe Lavallart du service de développement économique d’Agglopolys, Alexis a pu concrétiser son idée début août. Au préalable, pour la technique, il s’est rapproché d’une entreprise du nord de la France qui a conçu une machine performante dans laquelle on place les céréales (blé, maïs entier, maïs concassé et mélange de céréales) en sacs de 10 kg. « Toutes les céréales sont produites et mises en sacs sur notre l’exploitation. Au distributeur, le client n’a plus qu’à choisir son sac comme il choisirait une pizza, une canette ou un café », souligne le garçon.

Les céréales ne font donc qu’une petite vingtaine de kilomètres avant d’arriver à proximité du Centre Leclerc de Blois où est placé le distributeur. Sur celui-ci, le client dispose d’un écran tactile pour sélectionner le sac souhaité. Le prix du sac de 10 kg varie de 5,50 euros (blé meunier) à 7,50 euros (mélange de 75 % blé et 25 % maïs) et le paiement se fait exclusivement par carte bancaire.

 « L’idée est excellente. Et en plus, le prix est avantageux ! le sac de blé ou de maïs est moins cher  qu’en jardinerie », se réjouit une cliente rencontrée sur place qui possède une dizaine de poules dont elle complète l’alimentation avec des céréales, indispensables à la ponte régulières de beaux œufs bio.

« Je tiens à remercier Jean-François Huet, le patron du centre Leclerc de me permettre de positionner le distributeur sur son site », tient à dire le jeune homme qui se verrait bien installer d’autres machines dans le département et la région. Sans viser la poule aux œufs d’or, Alexis est confiant dans le succès de son idée bien dans l’air du temps. Il fera le point après une phase de test de six mois.

Jean-Luc Vezon

(1) Alexis devrait bénéficier d’une aide de la région Centre-Val de Loire dans le cadre du contrat régional de solidarité territoriale Pays des Châteaux.

Commentaires

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  1. Excellente initiative que de metre en exergue le LOCALISME , tel qu’il est pratiqué à Muisans ou ailleurs. C’est une bonne chose que la Région Centre-Val de Loire favorise ces initiatives avec l’aide de contrats régionaux de solidarité qu’il faudra multiplier.

    Nos produits,- fruits, légumes, vins de Loire – au temps des identités gommées sont les derniers éléments qui nous raccrochent à notre terre, à nos ancêtres, à l’idée de nation.

    Le Drive Fermier ? Pourquoi pas Il existe d’ailleurs le mouvement citoyen BOUGE TON COQ, qui collecte des fonds pour favoriser l’ouverture de ce type de structures en France.

    Évitons que les ressources qui créent du commun s’assèchent et mettent à sac notre planète… comme l’idée d’être français. Le localisme est la meilleure solution pour traduire cette souveraineté et la fierté de notre sol.

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