Les feux de forêts et d’espaces naturels sont de plus en plus fréquents dans notre région. En Loir-et-Cher, le SDIS se prépare activement pour les contrer comme on a pu le constater lors d’une démonstration grandeur nature au centre de formation d’incendie et de secours de Vineuil le 13 juillet dernier.
En 2019, 15 000 hectares de végétation ont brûlé en France, soit l’équivalent de 21 000 terrains de football. Si la moitié sud de la France reste la plus touchée, le changement climatique accroît le risque de feux dans de nouvelles zones, notamment en région Centre-Val de Loire.
On s’accorde pour dire que la saison des feux de forêt s’allongera probablement dans l’année, passant de trois mois actuellement à six mois, dès le début printemps et jusqu’à l’automne. Les feux pourraient être plus intenses et rapides compte-tenu des sécheresses accrues et de l’intensification des canicules.
Les manœuvres opérationnelles sont donc particulièrement nécessaires. Organisées, ironie de l’histoire, sous une pluie battante ce mardi 13 juillet 2021, elles marquent traditionnellement le lancement de la saison. Sous la direction du colonel Christophe Magny, directeur du SDIS 41, en présence de Charlotte Bouzat, directrice de cabinet du préfet, de Philippe Gouet, président du département de Loir-et-Cher et des partenaires (Police, gendarmerie, ENEDIS, ONF), elles ont permis de visionner quatre exercices majeurs mis en œuvre lors d’une intervention.
Une manœuvre de ligne d’abord durant laquelle les sapeurs d’un Groupe d’intervention feux de forêt moyen (GIFFm, 4 000 litres) ont déployé leurs lances à incendie projetant l’eau à 40 mètres avec une puissance de 12 bars. Comprenant 4 camions citernes et un véhicule de liaison, le GIFF est l’unité de base d’intervention et il en existe 40 en Loir-et-Cher. Celle-ci a été suivie d’un « retournement des véhicules » selon une procédure parfaitement exécutée.
Puis, une démonstration d’autoprotection, avec lances en queue de paon, a été présentée. Destinées à protéger hommes et matériels lors de feux violents les menaçant, elle illustre le souci permanent de sécurité des équipes. Enfin, la mise en œuvre d’un point d’alimentation a été réalisée avec un camion citerne de grande capacité dont le SDIS a été récemment doté. Toutes ces opérations sont déployées selon une doctrine nationale interopérable ; de sorte, les sapeurs-pompiers appelés en renfort dans le sud par exemple sont immédiatement opérationnels.
« Le feu se déplace dans l’espace. Le circonscrire est très complexe. Il faut lui barrer la route selon une stratégie opérationnelle presque militaire », explique le commandant Eric Cousin chef du centre de formation incendie et secours. Ce dernier informe également qu’un feu de forêt, c’est l’équivalent d’un gigawatt en énergie, soit une tranche de centrale nucléaire.
Des moyens conséquents attribués par le département
Etablissement public local, dépendant du préfet pour la partie opérationnelle et du département pour la gestion administrative et financière, le SDIS 41 bénéficie de moyens matériels supplémentaires : 2 camions citerne et 2 CCFFm soit un investissement de plus d’un million d’euros en 2020/2021. (1) Philippe Gouet, président du département, a indiqué l’importance de ce soutien pour l’opérationnalité des interventions. Autre enjeu, la formation aux techniques de lutte contre les feux qui concerne 116 sapeurs en 2021.
« Le Loir-et-Cher est le département de la région ayant la plus grande superficie boisée et agricole de la région. L’an passé, ce sont 356 feux de forêts et d’espaces naturels, avec 239 hectares parcourus qui ont été comptabilisés. Les sapeurs pompiers assurent des défis opérationnels majeurs et je tiens à saluer leur engagement et leur capacité d’adaptation », déclare pour sa part Charlotte Bouzat, directrice de cabinet du préfet en citant l’exemple du feu de Souesmes le 14 septembre 2020.
Par une température de 35°, le SDIS 41 a pu circonscrire ce feu de 40 hectares en mobilisant 8 Groupes d’intervention, 570 sapeurs pompiers et, pour la première fois en Loir-et-Cher, 2 avions bombardiers d’eau. Au total, ce sont ainsi 140 hectares qui ont été préservés. Pour anticiper et agir de façon coordonnée en partageant une culture commune du risque, une cellule de veille est mise en place chaque été sous l’égide de la préfecture et du SDIS 41.
Jean-Luc Vezon
(1) En 2022, 2 nouveaux véhicules seront mis en service.