Un jumelage célébré en beaux films

A l’occasion du 61e anniversaire du jumelage de la ville d’Orléans avec la ville de Münster, le Cinéma des Carmes propose, en collaboration avec les deux mairies, une rétrospective de onze films. Proposés tous les dimanches de l’été à 18h, ces films ne sont pas un résumé de l’aventure du cinéma allemand, mais tous y ont eu leur part.

L’opéra de quatre sous, de Pabst. Capture écran

Quelques classiques, dont certains que l’on n’a pas vus depuis longtemps, comme Les ailes du désir, de Wim Wenders, Aguirre, la colère de Dieu, de Werner Herzog, et M le maudit de Fritz Lang. Un autre incontournable dans une version restaurée, l’Opéra de quatre sous, de Pabst. Et un autre Pabst quasi inconnu en France, Le journal d’une fille perdue, mélodrame magnifiquement interprété par Louise Brooks. Et puis plusieurs films autour du thème de l’empreinte du nazisme dans dans la société d’après guerre, comme Allemagne année zéro, de l’italien Roberto Rossellini ou Lola, une femme allemande, de Fassbinder.

Les hommes le dimanche. Capture écran

Mais dimanche prochain 4 juillet, le deuxième film de la rétrospective est franchement une très belle découverte pour la plupart d’entre nous. Tourné en 1929, Les hommes du dimanche est un film tout à fait à part. Robert Siodmak, né aux Etats Unis dans une famille d’origine polonaise émigrée en Allemagne quand il avait un an, a rencontré Billy Wilder, originaire de Pologne lui aussi, passé par Vienne puis venu à Berlin, dans cette dernière ville. Ils ont commencé à travailler un projet de film sans vraiment de scénario, et à tourner tout de suite. Des amis se joignent au duo, Edgar George Ulmer et Alfred Zinneman. Ils auront eux aussi une belle destinée cinématographique américaine, mais ils se sont fachés avec Siodmak avant la fin du film.

Sur la trame d’un marivaudage de cinq personnages un dimanche dans Berlin et ses lieux de loisirs, ils explorent les possibilités de leur caméra, et ont l’idée de mélanger des aspects documentaires Berlin à l’histoire de ces deux couples. Tout un travail de cadrage sur la ville, des gros plans sur les visages ou même des détails de visages, ou des plans larges fixes qui permettent de montrer la ville sont les témoins de l’enthousiasme cinématographique de ces jeunes gens (ils n’avaient pas trente ans!). On classera ce film, plus tard, dans le mouvement artistique de « la nouvelle objectivité », qui voulait parler et montrer le quotidien des gens.

Les deux couples du film. Collection Christophel

La crise de 29 et les années noires qui arrivent, et qui chasseront d’Allemagne Siodmak comme Wilder, vont mettre un terme à cette légèreté de ton. Cela contribuera aussi au renom du film, comme une dernière perle de ces années de grandes créations libres et folles, mais sa qualité indéniable aurait pu seule y suffire.

Bernard Cassat

Programme complet ici.

Photo titre copyright Tamasa Distribution

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