Le 26 juin dernier, la Halle aux grains de Blois accueillait Faro faro, le spectacle de danse africaine du chorégraphe et danseur MassidI Adiatou. Jubilatoire et envoûtant.
Dans l’argot du coupé-décalé, « faro-faro » signifie « faire le malin ». C’est un des lieux communs de cette culture née entre Paris et les maquis d’Abidjan au tout début des années deux-mille, à la fois style musical, réservoir inépuisable de nouvelles danses et attitude d’insouciance ostentatoire qui prolonge celle des sapeurs congolais.
Le chorégraphe Massidi Adiatou pousse le coupé-décalé dans ses retranchements en en transposant les exploits et les défis sur un ring. Sur la scène de la Halle aux grains, dix danseurs, propulsés par un batteur et un DJ, ont produit un mélange explosif de 150 figures qui empruntent au breakdance, à la danse traditionnelle, aux arts martiaux et à l’acrobatie circassienne.
Chorégraphe, danseur et scénographe, Massidi Adiatou a d’abord dansé dans les rues d’Abidjan. Il a créé la compagnie N’soleh en 1994, qui est aussi une école et un projet social. Faro Faro a été suivi d’un défilé de sapeurs blésois. La société des ambianceurs et des personnes élégantes ou sape est un mouvement culturel et de société venu du Congo qui évoque le dandysme.
Jean-Luc Vezon