Le président socialiste arrive sensiblement en tête avec plus de 25% des voix devant Aleksandar Nikolic du Rassemblement National qui réalise un score proche de 22%. Le second tour place aussi en bonne position le LR Nicolas Forissier surtout s’il parvient à réaliser l’union avec Marc Fesneau qui réalise un score « décevant ».
François Bonneau à son arrivée à la région cl GP
Les pires prévisions sont devenues réalité dimanche soir : une grande partie des électeurs est restée à la maison et a boycotté les urnes régionales comme départementales. Avec seulement près de 30% de participation des records historiques sont battus dans la région puisqu’on comptait encore 49,5% de votants en 2015, 46% en 2010, 52,5 aux dernières européennes de 2019. Au final le second tour se jouera entre trois candidats François Bonneau, Aleksandar Nikolic et Nicolas Forissier. Un véritable suspens a marqué la soirée électorale dimanche soir. Les sondages à la sortie des urnes donnaient en effet François Bonneau largement en tête devant la liste RN et le LR Nicolas Forissier. Mais au fil des dépouillements Aleksandar Nikolic reprenait la main et semblait distancer le président socialiste. Mais le dépouillement des villes davantage acquises à la gauche remettait finalement de l’ordre dans ces résultats pour donner une prime au sortant. Il est vrai que dans le Centre un sondage montrait que 63% des habitants approuvaient le bilan du président socialiste.
Le pari perdu de Charles Fournier
Dans la foulée des élections européennes et municipales le candidat écologiste Charles Fournier semblait avoir les atouts pour prendre le leadership de la gauche. C’est pour cette raison qu’il avait refusé l’union au premier tour comme le demandaient ses partenaires socialistes et communistes. Finalement le résultat est décevant : avec un score proche de 11% il réalise un résultat identique à celui des écologistes aux régionales de 2010 ou de Yannick Jadot aux européennes de 2019. Consolation pourtant pour Charles Fournier qui progresse sensiblement sur son score régional de 2015. Les négociations en vue d’une fusion ont débuté hier soir entre François Bonneau et Charles Fournier en vue d’une liste unique qui doit être déposée avant mardi 18 heures. Les discussions pourraient butter sur la présence ou pas sur cette liste de LFI qui avait rejoint EELV au 1er tour. Un accord pourrait cependant se dessiner en accordant une seule place à LFI en la personne de Karin Fischer.
RN et Fesneau perdants
Nicolas Forissier (LR) cl GP
Les sondages d’avant élection accordaient la première place au RN avec 28% des voix alors qu’il devrait finalement plafonner autour de 22% contre 30% obtenus aux régionales de 2015. Un véritable échec, comme partout en France pour le RN et pour ce candidat quasi inconnu. Même échec pour Marc Fesneau (Model/LaRem) présenté il y a peu encore comme le seul espoir de gagner une région par la République en Marche. Marc Fesneau qui était crédité de 21% dans un dernier sondage dépassera à peine 16% en étant devancé par Nicolas Forissier (LR) qui atteint 18%. La question se pose désormais d’une alliance Forissier/Fesneau. Nicolas Forissier a toujours affirmé qu’il s’opposerait à une fusion avec le Modem. Il a d’ailleurs appelé au rassemblement hier soir en appelant Marc Fesneau « à prendre ses responsabilités ». Mais nécessité fait loi : si LR veut jouer sa carte présidentielle, la seule voix est celle du rassemblement avec Marc Fesneau. Matthieu Schlésinger chef de fil Loiret pour Marc Fesneau a déjà appelé à cette fusion qui pourrait être paraphée lundi matin. A défaut on s’orienterait vers une quadrangulaire au second tour ce qui serait un avantage déterminant pour François Bonneau.
Bonneau tient la corde
« Rien n’est fait » a rappelé hier soir François Bonneau en lançant un appel à la mobilisation pour « mettre la région à l’abri du RN ». Pourtant François Bonneau part avec une longueur d’avance. Il a réalisé hier soir un meilleur score qu’au premier tour de 2015 (24,3%). Mais surtout une fusion avec Charles Fournier donnerait un total de 36% pour l’union rose-vert-rouge soit légèrement plus que l’union rose-vert victorieuse en 2015. François Bonneau conforte ses positions dans les départements ou métropoles acquis à la gauche (Cher, Tours, Orléans) alors que Nicolas Forissier l’emporte chez lui dans l’Indre ou Marc Fesneau dans Loir-et-Cher.
Par ailleurs Jérémy Clément (liste Démocratie Écologique, un peu plus de 4%) a appelé hier soir à la victoire de François Bonneau, un “homme de confiance”, dont le potentiel serait alors proche de 40%. A l’inverse Aleksandar Nikolic ne semble bénéficier d’aucune réserve de voix ce qui devrait lui interdire de conquérir cette région. A moins qu’un « sursaut citoyen » bien improbable et une participation en très forte hausse dimanche prochain viennent bouleverser ces prévisions.
Jean Jacques TALPIN