L’artiste associé au mouvement artistique de la Figuration Narrative, qui accompagna les combats de l’extrême gauche dans les années 1960 et 1970, s’est éteint vendredi, à Paris, à l’âge de 81 ans.
“Une première ombre au Tableau”, de g à d, Marc Champigny, Gérard Fromanger, Serge Grouard cl Michel Dubois 2005
Le plasticien Gérard Fromanger, grand activiste de mai 68 dont l’atelier d’affiches créé avec quelques élèves des Beaux Arts de Paris restera légendaire, eut l’occasion de fouler le pavé orléanais au moins à deux reprises. Ce fut d’abord à l’occasion d’une exposition au Musée des Beaux Arts d’Orléans intitulée “la Figuration Narrative dans les collections publiques“ en 2005, que le musée fit l’acquisition d’une œuvre de l’artiste intitulée “Une première ombre au tableau”. Puis en 2009, toujours à l’initiative du galeriste Michel Dubois et de son complice Claude Guibert, la galerie le Garage proposait “Annoncez la couleur”, exposition offrant une réflexion sur la place de la couleur dans la représentation picturale au travers d’une comparaison d’œuvres de Gérard Fromanger et de photos de Louis Ducos de Hauron, inventeur de la photographie couleur. La “série noire” dénonçant la place de la mafia dans l’économie mondiale illustrait l’engagement de l’artiste.
Gérard Fromanger à la galerie le Garage 2009 cl Michel Dubois
« Et pourtant le peintre ne veut rien dire,ni approbation, ni colère. Les couleurs ne veulent rien dire : le vert n’est pas espérance ; ni le jaune, tristesse ; ni le rouge gaieté. Rien que du chaud ou du froid,du chaud et du froid. […] Rien n’est neutre, ni passif. » Gilles Deleuze à propos de Gérard Fromanger, 1972.