Portée par l’agence économique Dev’Up, l’action économique de la région Centre-Val de Loire s’est structurée entre 2017 et 2021 avec des résultats tangibles. Un bilan à porter au crédit d’une région qui reste cependant d’une taille modeste face à ses concurrentes.
Rencontres économiques, forums, visites de terrain : on aura vu François Bonneau « mouiller la chemise » depuis le lancement de l’agence Dev’Up en 2017. Avec Harold Huwart, vice-président en charge du développement économique et de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), le président s’est largement impliqué au point d’être devenu un véritable ambassadeur économique.
Associant tous les acteurs économiques (EPCI, chambres consulaires, CRESS, pôles de compétitivité, services, opérateurs de l’État, enseignement supérieur et Recherche, organismes financiers) autour d’objectifs communs, l’agence Dev’Up et ses 6 antennes départementales aura été l’instrument de cette politique de développement.
Les initiatives auront donc été très nombreuses. Dernière en date, l’appui au lancement de la Healthcare Loire Valley. L’association, initiée par VLAD (Vermon The Surgical Company Endovision) va permettre d’unir les entreprises des dispositifs médicaux et leurs sous-traitants et répondra à plusieurs objectifs comme la création de nouvelles synergies économiques et le soutien à l’attractivité du territoire en matière d’investissement et de recrutement.
Point central de l’action régionale, la volonté de travailler en réseau et de fédérer s’est notamment traduite par la création d’un réseau d’ambassadeurs régionaux, appelé Ambassad’Up. Composé de dirigeants d’entreprises, ses membres illustrent les savoir-faire des départements et agissent pour accroître la notoriété et l’attractivité du territoire.
Un club des entreprises de taille intermédiaire (ETI) a également vu le jour l’an passé. Présenté à Blois lors de l’Économie aux RDV, il est présidé par Emmanuel Vasseneix, président du groupe LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel) et a pour objectif de valoriser les entreprises de 250 à 5 000 salariés, ancrées dans les territoires en particulier ruraux.
Dans le domaine numérique, le volontarisme régional s’est traduit par l’accompagnement des entreprises innovantes et des startups du territoire et par la participation au financement des espaces d’incubation (LAB’O, MAME…). Sous l’égide d’un conseil régional du numérique, de nombreuses actions de mise en relation et de fédération de l’écosystème numérique régional ont été créées ou soutenues comme les Human Tech Days ou le financement du « Digital Loire Valley » qui porte la French Tech en Centre-Val de Loire.
Dans le domaine touristique, on mettra au crédit de la région le succès du 500e anniversaire de la Renaissance en 2019. Un coup de boost pour une filière qui pèse en termes d’emplois et d’image. Rappelons que 9,2 millions de visiteurs se rendent chaque année dans les monuments, sites et musées de notre région. Une mention particulière pour la Loire à vélo dont la fréquentation progresse fortement.
Avec la Team France Export, la région fait aussi action commune avec l’Etat (Business France), BPI et CCI France pour accompagner les entreprises sur le terrain. Elle soutient ainsi le Volontariat International en Entreprise (VIE), dispositif permettant aux entreprises, grâce à une aide de l’Etat et de la région, de recruter de jeunes commerciaux ou techniciens en poste à l’étranger. On ajoutera à ce tour d’horizons, la mise en place de formation Défis adaptés aux besoins des entreprises sur les bassins d’emplois (100 au total).
Relocaliser en région CVL
Grande cause régionale, la relocalisation de la production a illustré l’engagement régional avec une 1ère annonce d’une trentaine de projets concrets. Dans le Loiret, ce sont ainsi 350 emplois qui pourraient être relocalisés chez All Circuits, LSDH ou Orgapharm-Axyntis.
« Produire en France, ce n’est pas que des surcoûts. C’est une garantie de qualité, de respect des normes sociales et environnementales, de possibilité de réapprovisionnement. Il faut raisonner en coût global », expliquait ainsi Harold Huwart lors du forum « Relocalisation, territorialisation, innovation et transformation de l’économie régionale » à Orléans La Source le 16 juin 2019.
Pourtant, si en termes de taux de chômage, la région se situe en deçà de la moyenne en France (7,1% au 31 mars 2021 contre 8 %), elle reste fragile avec des bassins sinistrés et un fossé entre la dynamique de la vallée de la Loire ou de la métropole chartraise et les territoires du sud ou le Montargois par exemple.
Avec l’accompagnement de la relance et la transition écologique, ce rééquilibrage sera donc l’un des enjeux de la future gouvernance régionale. « Globalement le bilan est positif, François Bonneau a fait le job, il n’y a pas eu de gros échecs. Dev’Up s’est imposé sans heurts et la région a su fédérer les énergies », explique un journaliste économique orléanais.
Aux yeux de ses opposants, le bilan est moins flatteur. « L’action économique de François Bonneau est prisonnière des écologistes qui ont imposé leurs vues en matière d’infrastructures routières et aéroportuaires. Notre région n’est pas assez concurrentielle et n’attire pas suffisamment les entreprises. Il faut faire plus et consacrer plus de moyens », analyse ainsi Michel Pillefer, ancien banquier aujourd’hui élu à la CCI 41.
Nul doute que l’attractivité de la région soit, plus que jamais, au cœur de l’action publique de la future équipe élue le 27 juin.
Jean-Luc Vezon