Dans le château de François 1er, la troupe du collectif 49 701 a proposé une adaptation moderne et libre du roman d’Alexandre Dumas. Les spectateurs ont adoré cette ébouriffante comédie qui casse les codes d’une œuvre et du théâtre.
Un épilogue du feuilleton 3 haut en couleur devant la façade Nord. Photo Jean-Luc Vezon
Le théâtre, c’est la vie en plus grand. Quel bonheur que de déambuler dans la cour intérieure de Chambord puis d’assister façade nord, près des jardins à la française restaurés, à ce spectacle décapant, fougueux et jubilatoire mettant en scène Stagnante, ses compères Athos, Porthos et Aramis, Richelieu, Louis XIII, Milady de Winter et tous les héros du feuilleton écrit en 1844 !
Le collectif 49 701 a réinventé le feuilleton de Dumas. Photo Jean-Luc Vezon
On le doit à la Halle aux Grains (HAG), Scène nationale blésoise qui a invité le collectif qui a eu la bonne idée de jouer Dumas dans des lieux patrimoniaux. Adapté par Clara Hédouin, Jade Herbulot et Romain Becdelièvre, entre théâtre et série télé, le Collectif 49 701 revisite ce monument du patrimoine littéraire sous forme de feuilletons. Trois « saisons » ont d’ores et déjà été découpées chacune en épisodes en reprenant tous les codes de la série télé.
Louis XIII est arrivé au bal en voiturette électrique. Photo Jean-Luc Vezon
Ici pas de chevaux, pas d’épées, pas de scène non plus, mais une sorte de western urbain joué en extérieur, devant, derrière, autour des spectateurs. Dans la langue de Dumas mais sans s’interdire les digressions et les ruptures, la troupe y garde intacte l’ébullition des rebondissements, des complots, de l’amour contrarié, de l’amitié, de l’héroïsme et de la fatalité, bref les multiples frissons de cette grande aventure épique.
Richelieu et sa police veulent faire tomber la Reine en lui volant ses ferrets. Photo Jean-Luc Vezon
Ce dimanche 13 juin, la saison 3 et ses 4 épisodes nous ont donc emmené en 1625 au cœur de l’affaire des ferrets de la Reine Anne d’Autriche. On y découvre le Cardinal et sa police totalitaire qui use de tous les moyens pour parvenir à ses fins à savoir faire tomber la Reine, de naissance espagnole, pour intelligence avec l’ennemi anglais. Particularité, des rôles asexués et des acteurs décalés avec qui ont rit de bon cœur.
Un théâtre- comédie en prise direct avec le spectateur. Photo Jean-Luc Vezon
L’épisode de la récupération des ferrets à Londres est d’une drôlerie sans nom avec un Dartagnan s’essayant à la langue de Shakespeare pour la noble défense de sa Reine. Sous forme de caricature d’une émission télé sur télé 13, la scène finale est le clou de la soirée. Tandis que la musique d’Avicii remplit les jardins, le roi arrive pour le grand bal en voiturette électrique. Il retrouve les sponsors de la soirée et constate avec soulagement que son épouse porte bien les 12 ferrets au grand dam de Richelieu …
Un décor grandiose pour un spectacle décalé. Photo Jean-Luc Vezon
« Depuis le studio-théâtre d’Asnières-sur-Scène, le collectif 49 701 s’est constitué pour monter Les Trois Mousquetaires. Il compte une dizaine de comédiennes et comédiens aux parcours divers. La première saison a été créée à la sauvette, à l’été 2012, dans des lieux patrimoniaux du Gard puis construite d’année en année, de jardin public en musée, de lycée en château. Nous sommes heureux d’avoir présenté l’intégrale des saisons 1,2 & 3 », se félicitait Catherine Bizouarn. Comme beaucoup, la directrice de la HAG avait hâte de connaître la suite de ces trépidantes aventures des Mousquetaires du Roi. Espérons que ce ne soit pas Vingt ans après !
Jean-Luc Vezon