Sixième sur huit des préoccupations des habitants de la région, la culture apparaît loin derrière une insécurité galopante (?) selon le sondage Ipsos publié par France3 Centre. Il faut dire que la question : “Une offre culturelle plus riche près de chez moi, de nouveaux lieux culturels pour me divertir” ? n’est pas très explicite d’une politique culturelle régionale et pourrait tout aussi bien concerner les bars-tabacs ou les bureaux de poste…
Etats Généraux de la Culture mars 2017 cl MC
Compétence répartie entre les différentes collectivités territoriales, l’action culturelle est pourtant un axe fort de l’action publique décentralisée qui contribue lui aussi à la qualité de la vie en région. Tous les candidats reconnaissent ainsi l’importance de la politique culturelle pour favoriser l’attractivité de la région et cet effet “vitrine” ne peut que “ruisseler” sur ses habitants eux-mêmes consommateurs culturels. Les régions sont moteurs dans le domaine culturel et la décentralisation a permis de voir fleurir à travers la France des initiatives dont l’ampleur ne peut que surprendre l’observateur qui regarde le développement de la vie culturelle depuis un demi-siècle.
La région Centre-Val de Loire n’échappe à ce développement de l’initiative culturelle dont il faut répéter l’importance économique induite. Le budget consacré à cette action est loin d’être négligeable et se ventile dans de multiples chapitres des comptes régionaux depuis le soutien direct à des manifestations en passant par l’aide aux associations via le CAP’asso ou les soutiens à la création d’équipements ou à la restauration du patrimoine.
La liste des initiatives régionales est longue et diverse, depuis les Cinémobiles qui arpentent les déserts cinématographiques au Festival des Jardins de Chaumont, le public plébiscite ces actions. La région (après avoir liquidé l’agence Culture O’Centre il y a six ans), a créé et finance des agences comme Ciclic qui soutient le cinéma et le livre, la Fracama qui intervient auprès des groupes de musique actuelle, sans compter la promotion d’événements comme les Nouvelles Renaissances
Il est regrettable, alors que la pandémie a encore montré la place “essentielle” de la vie culturelle dans nos sociétés, que les candidats à ces élections ne commentent pas plus précisément ce bilan et se contentent souvent de répéter un consensuel “accès à la culture pour tous” sans plus de détails (hormis le candidat du RN qui invente un parc d’attraction “Léonard de Vinci” à la gloire d’un immigré italien, doublonnant à l’évidence avec le Clos Lucé). L’augmentation louable du budget de la culture proposée notamment par la liste “Un nouveau souffle” ne constitue pas une véritable politique culturelle, et si en la matière tout ne doit pas venir d’en haut, on connaît aussi le temps d’incubation et l’importance incontournable d’événements comme le Printemps de Bourges ou les Rendez-vous de l’Histoire de Blois…
Le nombre d’agents de police à l’entrée des lycées ou dans les trains ne saurait accaparer tout le débat de ces élections qui touchent directement la vie des habitants de notre région.
Gérard Poitou