Personne – pas même les sondages – ne peut aujourd’hui avancer le nom du futur président de la région et de la majorité qui gouvernera le Centre-Val de Loire ces six prochaines années. François Bonneau pour la gauche et les écologistes, Marc Fesneau pour le centre et la droite et Aleksandar Nikolic pour l’extrême droite peuvent nourrir les mêmes espoirs de remporter le scrutin au soir du 27 juin. Mais tout dépendra du taux de participation – sans doute faible – qui sera le véritable juge de paix.
Sur les sept listes en présence certaines feront sans doute de la figuration, comme celles conduites par Farida Megdoud au nom de Lutte Ouvrière ou Jérémy Clément et Christelle de Crémiers pour « Démocratie écologique ». Les cinq autres partent avec des chances presque égales et devraient d’une manière ou d’une autre – par fusion ou par disparition – être présentes au second tour.
C’est le cas notamment de la liste « Nouveau souffle Écologiste et Solidaire » de Charles Fournier qui fusionnera avec le socialiste François Bonneau ou encore « l’Union de la droite, du Centre et des indépendants » de Nicolas Forissier dont on devine encore mal l’avenir. Restent trois candidats « crédibles » à la présidence de la région : François Bonneau, Marc Fesneau et Aleksandar Nikolic.
Le Rassemblement National en tête !
La seule boussole pour retrouver son nord et y voir un peu clair est celle des sondages notamment celui publié le 8 juin par France Bleu et France 3 (1). Cela semble désormais acquis : Aleksandar Nikolic du Rassemblement National virera en tête au soir du premier tour avec 28% des voix (30,5% aux régionales de 2015) devant la liste de gauche de François Bonneau créditée de 21%. François Bonneau porté par son bilan était devancé dans un sondage précédent par Marc Fesneau (Modem/LaRem). Finalement celui-ci recule légèrement à 19%. Dans les deux cas ces candidats écrasent leur concurrence interne : François Bonneau domine largement les écologistes de Charles Fournier qui s’effondrent à 9% et Marc Fesneau prend le pas sur la liste de droite de Nicolas Forissier.
Que fera Nicolas Forissier ?
Mais tout reste à faire au second tour. À gauche il ne fait pas de doute que Charles Fournier rejoindra François Bonneau mais à droite les hypothèses sont variées. Nicolas Forissier a martelé à plusieurs reprises qu’il ne fusionnerait pas sa liste avec celle de Marc Fesneau. Il ne lui reste alors que trois solutions : se maintenir, revenir sur ses engagements de campagne en fusionnant avec le Modem ou se retirer de la compétition.
Dans l’hypothèse d’une triangulaire François Bonneau l’emporterait d’un cheveu à 34%. En cas de quadrangulaire la gauche et le Rassemblement national afficheraient le même score de 34%.
C’est dire que la fin de campagne pourrait être chaude pour grappiller de nouvelles voix y compris en se mobilisant sur des thématiques étrangères aux compétences régionales. Le sondage France Bleu/France 3 a ainsi montré que les habitants de la région affichaient des préoccupations fortes en matière de délinquance (31%) ou d’immigration (26%), certes derrière les questions de santé (33%) mais devant l’environnement, les transports, le développement économique ou les loisirs et la culture qui sont au cœur de l’intervention régionale.
Campagnes sécuritaires ?
Des préoccupations qui alimentent la campagne d’Aleksandar Nikolic (mais aussi de Nicolas Forissier) présenté désormais au niveau national comme un possible président de région.
Les jeux sont donc loin d’être faits et cela d’autant plus que l’abstention peut défaire bien des ambitions. Aux régionales de 2015, 49,5% puis 59,2% des habitants s’étaient déplacés aux urnes au premier et au second tour. Personne aujourd’hui n’ose espérer une telle participation !
Jean-Jacques Talpin