Ces dimanche et lundi ont permis à la coordination nationale des lieux de culture occupés de se réunir au Théâtre d’Orléans pour faire le point sur une action sociale engagée depuis plus de deux mois. Une trentaine de lieux étaient représentés sur la centaine de lieux actuellement occupés en France, et si la diversité des situations sur le terrain n’a pas permis de définir d’actions communes, les revendications ont été réaffirmées, à savoir l’annulation de la réforme de l’assurance chômage programmée pour le 1° juillet et touchant l’ensemble des salariés notamment les plus précaires, et l’exigence d’une année blanche complète (et non quatre mois) pour tous les intermittents, compte tenu de la reprise très lente de l’activité culturelle liée aux jauges réduites et à l’annulation des festivals d’été.
Point presse Théâtre d’Orléans cl GP
L’idée reste toujours d’occuper les lieux emblématiques de la culture pour mener une lutte qui est d’abord sociale et non catégorielle, et de profiter du retour des spectateurs dans les salles pour faire connaître les motifs de ces occupations, en assurant des prises de paroles avant les spectacles par exemple. Si quelques lieux comme l’Odéon ont fait partir les occupants, la cohabitation semble s’installer, comme à Orléans, dans une action qui risque de durer face à l’intransigeance du gouvernement sur cette réforme qui touche l’ensemble des salariés. D’autres formes d’action pourraient se concrétiser dans les jours qui viennent intitulées “chahuts” que l’on découvrira le moment venu.
Communiqué de la Coordination Nationale des lieux occupés
Le mouvement d’occupation des théâtres a débuté il y a plus de deux mois : depuis cent lieux s’y sont joints. Ces deux derniers jours s’est tenue la deuxième rencontre de la coordination nationale des lieux occupés, qui ont été occupés et de ceux qui le seront.
Les représentantes et représentants de ces lieux ont tous.tes réaffirmé leur détermination, leur volonté de se battre, de continuer l’action et de l’inscrire dans la durée. Les miettes laissées par ce gouvernement n’altèrent en rien notre colère : une prolongation de l’année blanche de quatre mois est totalement insuffisante pour nous permettre de mener une vie décente.
Nos revendications s’étendent au-delà du secteur culturel : nous représentons tous.tes les intermittentes et intermittents de l’emploi, qui n’ont rien obtenu pour leur permettre de survivre. Que le gouvernement n’inclut pas de mesures concernant les précaires hors du secteur culturel témoigne de son mépris pour ces derniers et ces dernières.
Lors de ces deux jours, nous avons soulevé l’extrême urgence qu’il y a à nous mobiliser : la réforme de l’assurance-chômage, qui vise l’ensemble des précaires, pourrait rentrer en application à partir du 1er juillet, si le gouvernement maintient sa position. Il faut nous défendre contre cette attaque : dès aujourd’hui nous lançons un appel au chahut général, dans tous les secteurs, y compris dans les lieux culturels, dont la réouverture ne permet pas une reprise de l’activité et ne résout donc en rien les attaques contre nos conditions de vie.