Christophe Hay et son équipe ont choyé les équipes hospitalières anti-Covid de Blois et Orléans. Lors du premier confinement, un mouvement initié par le chef de Saint-Tropez ***, Arnaud Donckele, en faveur des soignants permettait à un membre des équipes intervenants d’aller manger dans un restaurant étoilé, et ce, gratuitement, en relation avec le groupe LVMH (Recherche) et le Guide rouge Michelin, après tirage au sort, selon les villes.
cl RO
Cette opération «À table les soignants…» a pris une autre forme lors de ce troisième confinement, avec la possibilité pour un chef étoilé qui l’accepterait, de préparer des repas à l’intention des soignants, directement sur leur lieu de permanence.
Pour le Loir-et-Cher et le Loiret, le chef Christophe Hay de La Maison d’à Côté ** à Montlivault et du restaurant éponyme * à Ardon, a relevé le défi, -qui n’est pas, par ailleurs, le premier altruiste qu’il développe (Il a notamment animé plusieurs réveillons pour Les Restos du Cœur et les gens de la rue…)-, avec ses équipes, qui le suivent toujours dans ses actions solidaires.
En tout, 140 soignants (80, au centre hospitalier régional d’Orléans, et 60, au centre hospitalier Simone-Veil à Blois) ont pu déguster du caviar de Sologne, esturgeon cuit au bouillon, carotte et shiso ; de l’alose de Loire grillée, asperge verte de Chambord avec roquette ; du veau, igname de Saint-Claude, ail des ours et, en dessert, un cédrat du jardin, crémeux à la verveine et sablé au citron bizzaria. Chaque menu était accompagné de deux phrases manuscrites de la part de Christophe Hay : «Je m’invite, aujourd’hui, à vos tables, à l’initiative du groupe LVMH. À notre tour de prendre soin de vous, comme vous prenez soin de nous».
Une délégation de soignants a accueilli, à Blois, le chef, et Nathalie Reneaudeau (LVMH Recherche), en compagnie du Dr. Bertrand Lioger, chef de l’unité anti-Covid ; Céline Gauthier, cadre supérieure Santé et Julien Worni, chef de cuisine au CHSV de Blois, rejoints par Olivier Servaire-Lorenzet, directeur.
Après quelques échanges autour de cette action de solidarité forte envers les soignants de la part de chefs volontaires et engagés, Olivier Servaire-Lorenzet remit, à Christophe Hay, la Médaille de L’Hôpital de Blois, en lui précisant que, dans le cadre de sa future arrivée à Blois, il fallait qu’il se souvienne que son établissement «Fleur de Loire» prendra place dans ce qui fut un hôpital où l’on soignait des personnes, depuis des décennies. «Par votre talent et votre art culinaire, vous soignerez aussi nos semblables, mais, à aucun moment n’oubliez pas le passé de ces lieux chargés d’histoires, de souffrances, certes, mais aussi d’espoirs, car on n’entre pas dans un hôpital pour y mourir, mais le plus souvent pour en sortir guéri.e!».
Christophe Hay, très visiblement ému, promit que cette médaille occuperait une place d’honneur dans son futur bureau et qu’il penserait, au-dessus de son piano, à ces fortes paroles philosophiques et humanistes.
Avant de quitter les lieux, comme il le fit à Orléans, le chef de Montlivault et Ardon parcourut les salles anti-Covid, où il s’entretint avec les soignants, qu’il remercia de leurs actions salvatrices et protectrices, en leur expliquant que ce qu’il leur avait apporté en confort gastronomique représentait peu de poids face à leurs engagements quotidiens 24 heures sur 24, jours fériés compris. Un genre de sacerdoce un peu comme dans la restauration en quelque sorte : au service de son prochain, sans horaires.
Richard ODE