[Régionales] La liste de Marc Fesneau s’enrichit… à droite

Le ministre-candidat vient d’être rejoint par Philippe Vigier en Eure-et-Loir, par le critique gastronomique Périco Légasse en Indre-et-Loire et par François Jolivet dans l’Indre. Trois personnalités ancrées dans leurs territoires mais aux parcours politiques sinueux.

Marc Fesneau construit pas à pas sa liste Modem/LaRem pour les élections régionales. Il vient pour cela de dévoiler trois noms qui devraient marquer la campagne électorale : Philippe Vigier, Périco Légasse et François Jolivet. Le premier, député d’Eure-et-Loir, n’est pas vraiment un signe de renouvellement politique : Philippe Vigier a été conseiller régional de 1998 à 2014 mais aussi maire de Cloyes et bien sûr député. Mais il affiche surtout un palmarès politique hors du commun : secrétaire général du Nouveau Centre de 2011 à 2014, puis porte-parole de l’UDI dont il représente le groupe à l’Assemblée nationale en 2014. Un groupe qu’il quitte en 2018 pour créer Libertés et Territoires affichant clairement son opposition au gouvernement avant de rejoindre le groupe Modem et donc la majorité gouvernementale… Pour éclairer encore ce panorama citons son soutien à François Fillon dont il fut un des porte-parole durant la présidentielle. Mais surtout il occupait la première place de la liste d’union de la droite et du centre aux régionales de 2015 en compagnie de Marc Fesneau et de Guillaume Peltier.

De Dupont-Aignan à Macron !

Ce trio a aujourd’hui déserté le terrain de la droite régionale animée par Nicolas Forissier : le duo Fesneau-Vigier mène sa propre liste tandis que le sulfureux Guillaume Peltier a renoncé pour se replier sur les départementales.

Avec ce soutien attendu de Philippe Vigier, Marc Fesneau montre clairement qu’il se situe au centre-droit de l’échiquier politique. Le renfort de Périco Légasse vient encore appuyer ce positionnement. Le journaliste-critique gastronomique n’a jamais fait mystère de ses idées en apportant son soutien aux présidentielles de 2012 à Nicolas Dupont-Aignan. Le Basque, par ailleurs conseiller municipal à Azay-le-Rideau et chroniqueur à la télévision locale TV Tours Val de Loire, grand défenseur du terroir et de la gastronomie est aussi proche de la ministre Modem Jacqueline Gourault. C’est elle, alors maire de La Chaussée-Saint-Victor qui avait marié en 2007 le médiatique couple de journalistes Natacha Polony-Périco Légasse.

Dans l’Indre la liste de Marc Fesneau sera conduite par Annick Brossier, maire de La Vernelle, cheffe d’entreprise d’une PME et vice-présidente de la Chambre de Métiers. Elle sera secondée par François Jolivet. Lui aussi possède un parcours politique éloquent : longtemps militant de l’UMP puis de LR il n’a pas réussi à obtenir l’investiture de son parti pour les législatives de 2017. Il se replie aussitôt sur La République en Marche qui l’investit et lui permet de devenir député de l’Indre.

Pas de figuration !

Attendons les prochaines publications des têtes de listes (le maire d’Olivet dans le Loiret Matthieu Schlesinger devrait être de la bataille) pour confirmer ou non si Marc Fesneau tel un attrape mouches constitue une liste de déçus, d’aigris ou de recalés des autres listes. Une liste pourtant dangereuse pour les autres candidats : elle peut en effet mordre légèrement à gauche chez François Bonneau et beaucoup à droite chez Nicolas Forissier. Il est vrai que Marc Fesneau, seule chance de la République en Marche de gagner une région, à une seule ambition : ne pas faire de la figuration mais gagner !

Jean-Jacques Talpin

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