Il y avait beaucoup de monde ce samedi après midi sur le parvis ensoleillé du Théâtre d’Orléans, une foule masquée venue soutenir les occupants des lieux à leur neuvième jour d’occupation. Alors que plus de quatre vingt lieux culturels sont aujourd’hui occupés en France par des intermittents inquiets pour l’avenir de leur assurance chômage, ce samedi devait être aussi sur l’ensemble du territoire, un temps fort de la mobilisation notamment à l’appel des lieux et institutions culturelles orléanaises où l’on retrouve l’Astrolabe, la Scène Nationale, le CDN, CCNO, le CADO, le FRAC ou le cinéma des Carmes qui réclament l’ouverture des lieux d’une vie culturelle essentielle.
A l’évidence, la réouverture des lieux culturels qui ne peut indéfiniment rester sans réponse, et les garanties très partielles sur la reconduction de “l’année blanche” pour les intermittents conduisent à un front commun où le public rejoint les professionnels, soutenu aussi par les politiques de presque tous les bords. Et au delà de ces revendications immédiates, le CUIP45* à l’origine de l’occupation du Théâtre, structure originale qui réunit syndicats et militants du spectacle mais aussi de la précarité, développe un discours beaucoup plus politique, pas forcément en adéquation avec les élus de la majorité municipale présents, en réclamant l’abandon pur et simple de la réforme des retraites remise sur le tapis dès la sortie de crise et un véritable plan de relance de la culture, créatrice d’emplois mais aussi d’humanité.
A défaut de spectacles interdits, les occupants du Théâtre invitent les Orléanais à venir discuter de l’avenir en participant à des agoras organisées chaque jour.
Gérard Poitou
*«Collectif Unitaire des Intermittents et Précaires du Loiret»
COMMUNIQUÉ DES OCCUPANT.E.S DU THÉÂTRE D’ORLÉANS
Nous, artistes, technicien.ne.s, salarié.e.s de la culture et précaires, occupons le théâtre d’Orléans depuis vendredi 12 mars 2021. Dans le cadre du mouvement national de lutte du secteur culturel qui s’amplifie de jour en jour, nous sommes solidaires de toutes les occupations et actions en cours actuellement et nous exigeons avec eux :
• Le retrait pur et simple de la contre-réforme de destruction de l’assurance chômage,
• La prolongation des droits à l’assurance chômage d’une année au moins pour tous.tes les intermittent.e.s du spectacle après la fin de la période d’incapacité à travailler. Son élargissement à tous.te.s les travailleur.se.s extra et saisonniers entre autres. Une baisse du seuil d’heure minimum d’accès pour les primo-entrants ou intermittents en rupture de droits…
• La garantie de tous les droits sociaux, notamment congés maternité et maladie, pour tous.te.s les salarié.e.s à l’emploi discontinu, et les artistes auteurs/trices.
• La mise en place rapide d’un plan de relance :- directement fléché vers les salarié.e.s et les indépendant.e.s- pour le secteur culturel
EN CONCERTATION avec les organisations professionnelles et syndicales représentatives du secteur.
• Le soutien aux caisses sociales spécifiques – retraite, formation, médecine du travail, etc… – dont l’existence est menacée par la baisse des cotisations.Toutes ces revendications permettront la réouverture de nos lieux de travail dans des conditions viables et pérennes
A lire aussi: https://www.magcentre.fr/209310-le-printemps-est-inexorable-feuvertpourlaculture/