Quevilly-Rouen brûle les espoirs de libération directe du National en battant l’USO 4-3.
Bal arbitral tragique à La Source. Un mort : l’équité sportive
Si l’année n’a pas été très rose sur le plan du football à Orléans, depuis la soirée des Césars, c’est à la fois dire adieu aux grincheux et, telle l’Olivetaine Laure Calamy, suivre son rêve d’ascension, dans les Cévennes ou en ligue 2, tracer sa route avec l’obstination d’un âne bâté.
Entre villes johanniques, le torchon brûle souvent comme le souvenir de la Libératrice d’Orleans. Grâce à une superbe série pour sortir de l’hiver, l’USO pouvait à nouveau rêver hier de venir titiller les étoiles, les deux cadors du National, Bastia et précisément Quevilly-Rouen. L’enjeu était clair pour le 4e, en embuscade au pied du podium : instiller le doute, renforcer sa chance d’accrocher un barrage contre le 18e de ligue 2 en jouant crânement l’une des deux places de remontée directe.
Une heure de rêve éveillé : les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
Dès la 4e une faute sur Goujon offre à Talal un coup franc habilement combiné avec Gaëtan Perrin dont la frappe enroulée passe au-dessus. Immédiatement après, Perrin et Talal sortent vite, mais Carnegie Antoine rate le cadre. Il ne faut pas attendre plus que la 18e pour voir l’ouverture du score avec la magnifique reprise de Talal.
1-0 pour l’USO !
La joie est toutefois de courte durée car, une nouvelle fois cette saison, l’USO se fait surprendre sur corner : dès la 20e le capitaine normand Padovani égalise d’une tête décroisée : 1-1.
Dans cette superbe première mi-temps débridée, à la minute suivante, une faute sur Perrin lui offre une nouvelle occasion squ’il convertit lui-même : 2-1 pour Orléans ! Quel incroyable début de rencontre ! Dommage que les supporters ne puissent être de la fête, avec ou sans Astra-Zeneca…
Mais le tournant du match se joue sans doute à la 42e : les Rouennais crient au scandale et réclament en vain un penalty. Toute la prestation arbitrale inconcevable de la seconde mi-temps ne s’explique que par un désir de compensation allant jusqu’à l’injustice flagrante.
A la reprise, sur le 2e corner de l’USO (contre 10 pour Quevilly-Rouen), Issa Soumaré reprend victorieusement : 3-1 pour l’USO à la 54e ! Chacun se dit que la 2e place pour la montée devient jouable si les Orléanais réussissent ainsi à maîtriser le solide deuxième du championnat, et dans la perspective de retrouver vendredi le Red-Star si les étoiles franciliennes ne sont pas confinées. La balle du break définitif est même dans les pieds d’Antoine, bien servi par Talal à la 59e sert, mais le portier normand détourne ; à nouveau deux minutes plus tard, Perrin n’est pas loin d’aggraver le score. Plus dure sera la chute…
La chute et la nausée. Dix minutes de cauchemar au Gros-Horloge
Sur une situation confuse et malgré une belle parade de Lhostis, un but est accordé à Andrew Young, meilleur buteur du National, en dépit du fait que le ballon n’ait pas totalement franchi la ligne de but. Pire encore, en dépit d’un tirage de maillot sur Soumaré, manifeste pour tous sauf pour la juge de touche pourtant idéalement placée, la contre-attaque voit Young obtenir un penalty qu’il se charge de transformer : doublé et 3-3 à la 72e. La suite tient plus du vaudeville tragique avec une sortie gagesque du gardien orléanais qui ne semble toutefois pas toucher l’avant-centre normand, mais l’arbitre n’hésite nullement à accorder un second pénalty qui offre le triplé à l’homonyme de l’agronome anglais célèbre pour ses voyages en France à la veille de la Révolution. Le carton rouge contre Talal ne vient que confirmer la perte totale de maîtrise de l’homme en noir, mais aussi des joueurs orléanais stupidement sortis d’un match qu’ils dominaient élégamment. Désormais, l’écart est trop grand pour viser les deux premières places, seul demeure l’espoir de la 3e synonyme de barrage.
Mais il faudra déjà battre le Red-Star et Annecy en match en retard, et surtout ne pas gâcher de telles opportunités de victoire.
Paul Jozet