“Performances”: sculpturale beauté avec “Lilith”, de Marion Blondeau



Fulgurance. Frémissement du son.  Pause. Lumière et obscur. Apparition du corps et disparition. Magie des pauses. Ponctuations mesurées, signaux fluidement distillés. Ainsi s’ouvre, ce mardi, sur le plateau de la salle Vitez de la Scène Nationale d’Orléans, une étape du travail de “Lilith”, création de la danseuse et chorégraphe Marion Blondeau en résidence à la Scène nationale depuis le 2 mars jusqu’à ce mardi.
 

Lilith cl Ahmed Ayed

Une promesse, bruyante d’intimité et de sens

Devant un mince parterre de professionnels invités par l’événement ” Soirées Performances” à offrir un légitime retour aux artistes, Marion Blondeau fait assaut d’un solo où l’immobilité est prémices du mouvement et matière de temps suspendu. Sur la scène de la salle Antoine Vitez, cette présence bruissante et énergique du corps dansant, emplie d’ardeur, de désir et de fraîcheur, cette enfance animale telle un battement de corps avec flux et reflux de souffle, silence contenu, sont remarquables de pureté et de nudité magnifiée.

A l’issue de cette nouvelle étape de travail, représentation de la sexualité féminine et regard sur le beau, œuvre qui sera créée en décembre prochain à Nantes, toute l’équipe s’est rassemblée en fin de proposition, en bord de scène, pour répondre aux questions des uns et des autres. 
Souriante et avenante, Marion Blondeau y parle alors volontiers de ce travail sculptural sur le corps, “matière d’où émergent des états de corps et de ce racontent les formes”. 

De son côté, Justine Bougerol, scénographe,  évoque, à propos de son cadre épuré, son écoute du cycle des peinture “Femmes Maison” de Louise Bourgeois, sa mise en espace d’une maison lieu, antre, grotte, espace qui emprisonne, protège et dont peut-être on s’absout.  

Sondant avec beauté au cœur de l’être corps, l’équipe de cette pièce mise en scène par Ahmed Ayed,   évoque ensuite son processus chorégraphique : ” Nous prenons garde à la puissance de la figure, celle à ne pas dénaturer par le désir de mouvement. Nous apportons peu à peu de fines couches pour ne pas rompre le fil tendu”.  Tel est, sans nul doute, l’un des secrets de la promesse d’une belle œuvre à venir, bruyante d’intimité et de sens.

Jean-Dominique Burtin

https://www.scenenationaledorleans.fr/soirees-performances-129.html

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