Les soirées Performances étaient prévues cette semaine au théatre d’Orléans, programmées comme chaque année par la Scène Nationale. La fermeture des salles pour raisons sanitaires empêche cette manifestation de se dérouler normalement. Un certain nombre de spectacles auront tout de même lieu sur les scènes du théatre devant un tout petit public de professionnels (journalistes, programmateurs, gens du théâtre).
Magcentre se fera l’écho de ces représentations, même si, tout le monde en est conscient, il est d’autant plus frustrant pour le public de lire le compte-rendu d’un spectacle qu’il ne verra pas. Mais certains spectacles sont déplacés et auront lieu dans la fin de cette année, et même en juillet, soit seront repris dans la programmation de l’année prochaine.
Fame, la fascination des stars
Julia Robert a ouvert le bal vendredi, ou plutôt la cérémonie. Son homonymie avec l’actrice américaine, à un S près, l’a poussée à construire un spectacle autour de la célébrité. Elle nous parle de stars, et pas des moindres, de sa « naissance » artistique sur un mélange de Callas et de Jimmy Hendricks, en jouant/chantant les deux à la fois. Elle nous plonge dans les abysses de la célébrité à travers l’exemple d’icônes qui résonnent en elle, David Bowie, Polanski et Sharon Tate, donc son assassin Manson et le coté sombre de la célébrité.
Elle va jusqu’à recevoir l’oscar de Julia Roberts et prononcer à la place de l’actrice, à sa place à elle, une parodie de discours de remerciements sur lequel trébuchent bon nombre de stars, justement.
Performance très élaborée avec de belles trouvailles (lumière stéréoscopique pour entrer dans le cinéma ou pendaison des oripeaux du succès). Le propos sur le sujet de la renommée n’est ni nouveau, ni original, mais Julia Robert le personnalise de très belle manière grâce à la qualité de sa prestation au violon alto et la rigueur de sa voix impressionnante.
She sat in the room
Dans le cadre de Festiv’Elles et en partenariat avec le CCNO et la Ville d’Orléans, le spectacle a eu lieu lundi après midi. Il ne sera pas repris, en tout cas cette année. Mais les trois danseuses sont liées avec le CCNO. On pourra donc sans doute les voir dans les programmes à venir. Trois soli rassemblés en un seul spectacle. Avec pour point commun le corps et son souffle, dont la présence traduit aussi l’énergie.
Tessa Hall gesticule dans un énervement qui touche à la rage, tout en disant moitié en anglais moitié en français un texte à partir de Le rire de la méduse d’Hélène Cixous. On ne voit pas bien le propos de Medusa is laughing, solo qui semble bien long ! Synne Elve Enoksen, dans Deception Island, propose un moment plus dansé. Des gestes se répètent, amorçant un langage chorégraphique. Mais ses paysages ne sont pas facilement visibles. For you / Not for you de Solène Wachter est le plus abouti des trois soli proposés. Elle développe une danse reprise plusieurs fois en jouant sur la rapidité, le rythme, les éclairages renforçant les effets de composition/décomposition des mouvements.
Land[e]scapes 4
Dans un espace vide, un spectre de couleurs fait son apparition. L’artiste scénographe et créateur lumière, Jan Fedinger, propose de nous emmener dans cet espace, qu’il module et transforme, au gré de ses envies, créant un décor inédit pour les expériences visuelles et musicales. Un environnement pour concentrer nos pensées, pour commencer à rêver à la réalité plutôt que d’être distrait par le quotidien !
Son dispositif vidéo Land[e]scape 4, qu’il aurait du présenter sur la scène, sera diffusé sur Facebook et sur YouTube mardi 9 mars, à 20h. Ouvert à tous, bien sûr !
Bernard Cassat
Fame
Compagnie Leidesis
Alto augmenté, chant, performance, conception Julia Robert
Regards extérieurs François Chaignaud, Lasseindra Ninja, Justine Bachelet, Bastien Mignot
Son Clément Lemêtre
Lumières Marinette Buchy
Costumes Maxime Blotin
Photos, vidéo Rudy Étienne
Spectacle reporté au 13 juillet 2021
She sat in the room
Chorégraphie, interprétation Tessa Hall, Synne Elve Enoksen, Solène Wachter
Regard exterieur Bojana Cvejic, Thomas Bizran, Némo Flouret
Musique Breathe de Cristoph, Rabbit Hole de Jem Cooke, Snake Blood de Leftfield et Meditation n1 de Casey Cangelosi
Création lumières Christian Scheltens
Photographies, vidéos Margarida Marques Ramalhete
Avec l’aide de Guilhem Chatir, Georges Labb
Land[e]scapes 4
Studio Jan Fedinger
Conception Jan Fedinger
Composition musicale invader_rui
Dramaturgie Christina Flick
Dramaturgie sonore David Kiers
Mardi 9 mars 20h − dispositif vidéo immersif à découvrir en ligne sur Facebook et sur YouTube.
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