Le conseil municipal a approuvé un plan pour faire d’Orléans une « ville jardin » destiné à embellir les espaces publics et à fleurir la ville même en hiver. Les élus ont également adopté un plan d’aide aux étudiants précarisés par la crise sanitaire tout en esquissant les contours du Festival de Loire qui se tiendra en septembre prochain.
Serge Grouard, maire d’Orléans. JLB
Le rythme est pris : désormais le conseil municipal d’Orléans s’articule autour de deux pivots : le social et l’environnemental. La séance de jeudi soir n’a pas dérogé à cet agenda. Il est vrai que la crise sanitaire impose son propre calendrier. Une occasion pour Serge Grouard et Florent Montillot d’unir leurs plaintes contre le rythme trop lent de la vaccination avec, en un mois, 3 755 personnes vaccinées au centre de la salle Pellicer à La Source. « Ce n’est pas assez, a regretté le maire, c’est très insuffisant, c’est une course de vitesse avec le virus mais sous sommes toujours très en retard. » Florent Montillot a rappelé qu’au 15 mars « on n’aura vacciné que 23 % des plus de 75 ans ». Mais surtout Serge Grouard s’est plaint du coût de cette campagne de vaccination : « On prend tout en charge de A à Z avec 50 agents municipaux et un coût de 13 000 euros par semaine ». Jean Philippe Grand a eu cette curieuse réplique, validée par le maire, « envoyez la facture à l’État ! » comme si sauver la vie des Orléanais ne relevait pas aussi d’une compétence municipale !
« Toute la jeunesse souffre ! »
L’aide sociale aux étudiants implique aussi désormais la ville. Une étude sur le campus a montré que 27 % des étudiants avaient des problèmes pour se nourrir et que 18 % demandaient un soutien psychologique. La ville va donc dégainer son plan d’aide dès le 1er mars : 5 000 euros de subvention au Secours Populaire pour des distributions alimentaire et des produits de première nécessité (une distribution a lieu samedi), 5 000 euros à l’association O’SEM pour des distributions.
Distribution alimentaire du 30 janvier campus Orléans la Source @Mourad Guichard
Par ailleurs un fonds de 20 000 euros est débloqué pour des aides individuelles et la mise en place d’un soutien psychologiques avec deux permanences de psychologues sur le campus et au CCAS. Une plateforme de parrainage est également ouverte (un appel est lancé à tous les Orléanais) pour suivre ou inviter des étudiants à la maison.
Après la présentation de ce plan un long débat a suivi, alimenté par la gauche peut être piquée au vif par le fait que son pré-carré du social soit brouté par la majorité. « Il n‘y a pas que les étudiants, a insisté Baptiste Chapuis (PS), toute la jeunesse souffre ». Et de proposer des « chèques marchés », la création d’une épicerie sociale et solidaire, une chaine de solidarité, des bourses projets.
Des fleurs toute l’année
Tout en étant « perplexe » face à ce plan d’aide la gauche le soutiendra finalement ce qui fera rougir de plaisir Serge Grouard : « Voyez ce qu’on fait pour le social. Nous avons apporté 850 000 euros d’aides aux commerçants. Il n’y a pas beaucoup de villes qui en fait autant. Je suis fier d’être maire d’Orléans !»
Fierté également du maire avec le plan « Orléans ville jardin » présenté par l’adjoint Jean-Paul Imbault. Avec une dotation de 600 000 euros l’ambition est de faire d’Orléans « une ville jardin colorée et vivante toute l’année, avec des potagers de collection, insolites ou fleuris, avec la nature dans tous les quartiers de la ville et avec l’histoire horticole retrouvée ». Tous les quartiers à des degrés divers (peu de projets pour le quartier Est) vont bénéficier d’aménagement, de plantations et de fleurissement cette année. « Je suis agréablement surpris, c’est un véritable changement », s’est réjoui Jean-Philippe Grand en émettant la proposition de « nouvelles floralies » à l’image de l’édition de 1967. La satisfaction est d’autant plus grande que toutes ces plantations s’inscrivent en circuit court, la plupart étant cultivées dans les serres municipales de Saint-Denis-en-Val.
Un Festival de Loire écolo
La ville veut également protéger ses arbres : elle en compte 25 000 (dont 122 remarquables) sans compter les 124 hectares de Charbonnière. Les arbres ont désormais une valeur : gare à ceux qui les maltraiteraient au risque de payer de lourds dommages.
Le festival de Loire à Orléans. Photo Marie-Line Bonneau
Même fibre environnementale avec le Festival de Loire dont la 10e édition se tiendra du 22 au 26 septembre prochain sous le thème « développement durable, biodiversité et préservation du patrimoine ligérien » avec 9 pays invités d’honneur au côté de la région Alsace. La ville veut faire évoluer ce festival, pour le développer l’agrandir. Baptiste Chapuis comme Jean-Philippe Grand ne peuvent que se réjouir de cette évolution en demandant un élargissement du périmètre au centre-ville, avec la mise en avant des produits et artistes locaux. Et surtout en évitant d’en faire une « fête à la saucisse ». Serge Grouard en est convaincu « l’édition de 2021 sera celle de la renaissance ». Attention toutefois à ce que la pandémie n’impose pas son propre agenda au festival.
Jean-Jacques Talpin
Photo de Une : Mourad Guichard