Le ministère de la culture a placé l’année 2020 sous le signe de la BD. En raison des circonstances sanitaires, cette célébration a été prolongée cette année. L’association France Urbaine s’est associée au Centre national du Livre, à la ville d’Orléans et à neuf autres collectivités locales pour promouvoir la création artistique et la bande dessinée.
Un appel d’offre pour une résidence de création a sélectionné cet automne un auteur régional de BD pour une résidence de quatre mois. Elle a pour objet de créer huit planches et une première de couverture pour évoquer Orléans. Le scenario devra proposer une vision de la ville d’aujourd’hui ou du futur par un personnage historique local. Charles Péguy a été choisi par les organisateurs pour être le médium orléanais de cette présentation. Une dizaine de villes françaises suivront le même programme, avec chacune un personnage local différent. Ces travaux seront rassemblés en fin de résidences dans une expo et une publication.
Un dessinateur au trait raffiné
Stanislas Gros a donc pris bureau au centre Charles Péguy, puisque c’est lui que le jury orléanais a choisi. On l’a vu souvent croquer sa ville sur le motif, saisir des concerts, de jazz notamment, et dessiner dans les cafés orléanais qu’il apprécie. Cet été est sorti aux éditions Carnets de Sel Le Dandy illustré, des planches extrêmement raffinées en hommage à Beardsley, pleines d’humour et d’originalité. Il avait auparavant illustré un récit d’Oscar Wilde, entre autres travaux pas toujours publiés.
Qu’y a t il derrière les façades ?
Le projet qu’il a présenté se base sur des façades de bâtiments orléanais. Stanislas insiste sur son plaisir de dessiner ces maisons orléanaises, dans une précision que son trait met en valeur. Dessinant en noir et blanc, avec une plume fine et quelques aplats noirs, ses planches sont construites sur la page entière dans une harmonie globale sobre, efficace et attachante. Il a décidé de rehausser ses dessins de couleurs ajoutées à la fin sur planche numérique. Il va inventer des histoires se déroulant dans ces maisons et visibles par les fenêtres. Peguy y sera, bien sûr, notant un poème rapidement sur un papier volant ou griffonnant des notes. Des bulles citeront le poète orléanais. Mais d’autres personnages vont peupler ces dessins, que l’imagination de Stanislas ne manquera pas de faire apparaître. Pour que tous les détails soient clairement visibles, le dessinateur va travailler sur un format assez grand. Les huit planches et leur couverture représenteront donc un bel ensemble final que l’on attend avec impatience.
Stanislas Gros en résidence au Centre Charles Péguy. Phoyo BC
Cette résidence est aussi l’occasion d’animations autour de la BD. La Covid-19 a rendu les choses plus difficiles mais pas impossibles : une rencontre avec les lycéens de Voltaire, section BD, est déjà prévue. Des ateliers animation devraient se mettre ne place les samedis après-midi, et un concert dessiné avec une musicienne (date et personnalité surprise!) aura lieu à l’auditorium de la médiathèque.
Et bien sûr une expo finale des planches au musée Charles Peguy, avant la nationale qui regroupera les autres travaux en résidence en France.
Bernard Cassat
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Le blog de Stanislas Gros, http://stanislasgros.blogspot.com/, à ne pas manquer, sur les films qu’il aime et analyse, sur ses dessins, l’histoire d’une prisonnière, notamment, sur des dinosaures, sur Chernobyl, entre autres.
Le Gingko du Jardin des Plantes