D’importants travaux sont nécessaires pour mettre aux normes de sécurité et d’accessibilité le musée des Beaux-Arts d’Orléans. Une première étude les a estimés à 7 millions d’euros.
La question mérite d’être posée. Entre problèmes d’accessibilité et système de sécurité qui laisse à désirer, pour ne pas dire défaillant, le Musée des Beaux-Arts d’Orléans (Loiret) a besoin de gros travaux. Rien d’étonnant en soi pour un établissement construit en 1984 (le système de sécurité date quant à lui de 1992) mais la fermeture pourrait durer a minima un an et demi. « Il ne s’agit en aucun cas d’une extension du musée, affirme Olivia Voisin, directrice des Musées d’Orléans, dans une interview publiée dans le bulletin annuel des Amis des musées d’Orléans. Mais il s’agit de mise aux normes devenues indispensables et qui contribueront au confort des usagers. Les travaux qui étaient en jeu et qui sont en jeu depuis plusieurs années relèvent de la mise aux normes électriques, de sécurité, de conservation et d’accessibilité. »
Entrée du musée des Beaux-Arts d’Orléans (Loiret).
Cette nécessité de travaux, qualifiés « d’absolument cruciaux », est de telle ampleur que le Musée des Beaux-Arts risque de ne rouvrir que pour une période conditionnée par l’urgence des travaux, lorsque les mesures gouvernementales actuelles seront levées. C’est, en effet, un gros chantier qui attend le musée qui souhaite profiter de cette remise aux normes pour réaménager le hall d’entrée en empiétant sur l’actuel office de tourisme voisin pour y installer également des bureaux. « Nous avons plusieurs bureaux actuellement sans fenêtre, qui ne correspondent pas du tout au Code du Travail, poursuit la directrice des Musées d’Orléans dans la publication. Et cela fait plusieurs années qu’une solution a été identifiée avec la reprise de l’office de tourisme au moment de son déménagement. […] Des espaces de pause seront aménagés et l’accueil ne sera plus ce vaste espace où l’écho et les courants d’air créent une pénibilité pour les agents et les visiteurs. »
En attente de validation de la Métropole
Plusieurs enjeux sont au cœur de ce déplacement de l’accueil : améliorer l’accessibilité et le confort de la visite, mais aussi rendre indépendant aux horaires du musée l’accès à l’auditorium pour faciliter la tenue des évènements et réunions. Quant à l’actuel hall d’entrée, il est voué à devenir un espace où faire une pause au cours de la longue visite et pourquoi pas boire un café, tout en exposant des œuvres de grand format, comme d’imposantes sculptures ou de grandes peintures.
Réparation de fortune sur un tableau suite à une panne de climatisation en juin 2015 La Forge de Vulcain Marteen van Heemskerk (1498- 1574) Huile sur bois MBAO
Seulement, le Musée des Beaux Arts dépend désormais de la Métropole d’Orléans et sur le sujet, celle-ci temporise. « Nous sommes en pleine réflexion, indique Marie-Philippe Lubet, vice-présidente d’Orléans-Métropole en charge du tourisme et notamment du musée des Beaux-Arts. Cela va faire l’objet d’une étude vraiment approfondie sur ce qu’on doit faire dans le courant de l’année pour ensuite programmer les travaux et avant un arbitrage budgétaire ensuite de la Métropole. Mais évidemment, cela n’a pas du tout été budgété pour cette année. » Tandis qu’une étude préalable a estimé les travaux à 7 millions d’euros, espérons que le Musée des Beaux-Arts échappent au destin de l’ancien Museum d’histoire naturelle, rebaptisé MOBE (Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement), fermé pour rénovation depuis 2015, et dont la facture des travaux a triplé, passant de 5 à 15 millions d’euros.
Delphine Toujas/ Gérard Poitou
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