Collectif citoyen#1 : Orléans, “ville du quart d’heure” ?

La Vélorution inaugure notre nouvelle série consacrée aux collectifs citoyens (voir article de MagCentre https://www.magcentre.fr/207535-aux-armes-collectifs-citoyens/).

Trouver tout ce dont on a besoin à moins de 15 minutes de chez soi en se déplaçant uniquement à pied ou à vélo ? Un rêve de proximité pour Vélorution Orléans. Déclinaison locale du mouvement national Vélorution présent dans 36 villes de France, ce collectif de cyclistes milite pour un centre-ville apaisé sans moteur. Si des efforts ont été faits par la commune, les aménagements restent insuffisants, pire, dans certains cas totalement absurdes et accidentogènes ! Témoignage d’un vélorutionnaire assez remonté. 

Souvent, les pistes cyclables sont en souffrance dans le centre d’Orléans.Ici dans le quartier Chateaudun-Bannier ©Jeanneavelo

Blogger et adhérent de Vélorution Orléans, @jeanneavelo me donne rendez-vous à l’entrée de la rue Bannier, l’une des artères les plus fréquentées et commerçantes du centre-ville d’Orléans. Se rendre compte sur place de ce qui se passe vaut toujours mieux qu’un long discours… 

« Cette rue est divisée dans sa première partie en trois tronçons sur une zone de rencontre pavée. Piétons et vélos y évoluent comme ils peuvent entre une zone de parking centrale où les voitures squattent n’importe comment. D’une zone qui devrait être apaisée, c’est le cauchemar avec des cyclistes qui slaloment sur un cheminement accidentogène ! », se plaint le blogger. Pas mieux quelques dizaines de mètres plus loin. En remontant la rue, une voie cyclable co-existe bien avec deux voies de circulation voiture en sens unique, mais force est de constater qu’elle est fait plutôt office de « dépose minute » en double file ou de zone de créneau pour se garer, cassant l’intérêt et la sécurité de cet itinéraire cyclo contrarié à nouveau au niveau du croisement de la rue des Fauchets. L’itinéraire cyclable y est interrompu dans sa rectiligne pour être détourné vers la droite. Résultat : les cyclistes remontent la rue Bannier par les trottoirs… ! 

Quid du plan vélo du PDU de la métropole ?

Rue Bannier quand les arceaux vélo sont “squattés” par les deux roues motorisés ! ©Jeanneavelo

Des exemples d’aménagements ratés comme ceux-ci sont innombrables dans le centre d’Orléans. « À vouloir satisfaire tout le monde, commerçants comme automobilistes, on n’avance pas », se plaint notre blogger. « Le problème c’est que les ambitions des élus sont toujours contrariées par le stationnement. Plus on en crée, plus on génère de voitures. L’ambition n’est pas là alors que la pratique du vélo augmente ». 

Encore loin de la culture cyclo de l’Europe du Nord, le retour du vélo dans les villes françaises reste récent et son aménagement balbutiant, à quelques exceptions comme Paris, locomotive en la matière, Grenoble, Lyon, Nantes ou encore Bordeaux où une vraie politique vélo émerge. « À Orléans, on attend toujours la réalisation du Plan vélo du PDU de la Métropole de 2019 où il était question de d’une ville de proximité… Orléans a tenu à décrocher son statut de ville métropole mais les élus ne se donnent pas les moyens de rayonner par rapport à l’image d’une ville où il fait bon vivre qu’ils veulent renvoyer. L’action politique est un peu en retard par rapport à ses aspirations : une enveloppe de plus de 5 millions d’euros par an. Qu’en font-ils ? ».

« On n’est pas un bureau d’études »

Si une impulsion a été donnée par l’ancien maire de la ville, Olivier Carré, en réservant une voie aux cyclistes sur le pont Georges V. générant une augmentation significative du trafic vélo, l’effet n’a pas été repris, déplore le blogger tout comme l’absence d’une culture vélo dans les services de la ville. « Le but du collectif Vélorution est d’apporter une expertise d’usage, d’étudier les projets sans se substituer à l’action politique, on n’est pas un bureau d’étude ». Pas un bureau d’étude mais une force aujourd’hui qui compte (une centaine de sympathisants) utilisant ses balades groupées (180 personnes en moyenne) comme un levier de sensibilisation, de mobilisation et de lobbying.

Estelle Boutheloup

Photo de Une : Quand @Jeanneavelo se cabre contre les incohérences des aménagements. ©EB

A lire aussi: https://www.magcentre.fr/203303-orleans-metropole-la-velorution-montre-le-chemin/

Commentaires

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  1. Les aménagements décriés sont en réalité cohérents. En effet, “faire et défaire c’est travailler”. C’est bon pour les entreprises privées de voierie.

  2. Au secours, comment peut-on justifier encore aujourd’hui “le tout voiture” en ville au prétexte que cela créé des emplois ? Les pistes cyclables, les garages à vélo en créent aussi. Le vélo est l’avenir de la ville !
    Anne

  3. Qu ‘ est – ce qu ‘ un(e) cycliste ? Un ( e) pauvre hère , un(e) prolo de la rue qui ralentit et gêne les nobles et puissants automobilistes , propriétaires ” exclusifs ” de la chaussée , dans leur si belle progression !A quand ” une fête ” pour clore le sujet après ” l ‘ écrabouillement ” du dernier de ces ” inférieurs ” ? Et , que vive ” la culture ” plus sud – européenne que nord-ouest européenne !

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