Le Département du Loiret adopte un budget « historique »

La session budgétaire du Conseil départemental du Loiret a permis l’adoption d’un budget primitif de 731,8 millions d’euros, qualifié « d’historique » par son président Marc Gaudet car jamais atteint depuis plus de dix ans dans un contexte de crise.

« Historique », « de combat », « de grande ampleur »… Le président du Conseil départemental du Loiret, Marc Gaudet, n’a pas manqué de mots pour qualifier le budget primitif 2021 venant tout juste d’être adopté vendredi 29 janvier. Pour cette dernière session budgétaire de l’exercice 2015-2021, le Département du Loiret a voté un budget de 731,8 millions d’euros, soit le plus gros depuis dix ans, avec une augmentation importante de la section de fonctionnement (+5%). « La crise sanitaire y est pour une grande partie, mais aussi à cause d’une politique volontariste en terme d’investissements, souligne Marc Gaudet. Cette année on renouvelle un investissement conséquent qui correspond à une fin de mandat également puisqu’il faut le temps que nous élaborions notre projet de mandat pour pouvoir ensuite le mettre en œuvre. C’est quelque chose de logique. »

Le conseil départemental du Loiret (photo d’archives)

Sans surprise du fait de la crise sanitaire et économique et comme prévu lors du rapport d’orientations budgétaires présenté en décembre, les dépenses de solidarité (allocations individuelles de solidarité et frais d’hébergement) s’envolent cette année (+19 millions d’euros cette année par rapport à 2020). « Nous anticipons les effets négatifs d’une crise économique qui génère une crise sociale avec les mise en œuvre des amortisseurs sociaux, indique Olivier Geffroy, le rapporteur du budget. Concernant les recettes de fonctionnement, elles augmentent d’1%, soit de 5 millions d’euros. Une hausse essentiellement due aux fameux DMTO (Droits de mutation à titre onéreux), que le Département perçoit sur les mutations immobilières, ainsi que la fraction de la TVA. »

Un maintien de l’investissement

Ce budget adopté pour l’exercice 2021 laisse une grosse part à l’investissement, avec une somme équivalente à l’an dernier : 166,8 millions d’euros. Cet argent devrait servir notamment à destination des collèges, premier axe des dépenses avec 48 millions d’euros pour les établissements de Pithiviers et de Dadonville, l’extension de celui de Tigy ainsi que le reste à payer du nouveau collège d’Orléans Nord-Est qui a ouvert ces portes début janvier. Ensuite viennent les aménagements routiers avec, entre autres, la mise en route de la déviation de Bazoches ou de Jargeau pour 45 millions d’euros.

A noter également le déploiement du très haut débit (12 millions d’euros) ou encore la construction d’une annexe à la Maison de l’enfance d’Amilly (2 millions d’euros). « Sachez qu’une cinquantaine de millions d’euros de ces dépenses d’investissement ont une orientation directement axée sur le développement durable, tient à préciser Olivier Geffroy. Ils seront placés soit sur la rénovation énergétique (35 millions), soit à la préservation des espaces naturels (15 millions). »

Un modèle à réinventer

 Pour financer tout cela et comme présenté dès décembre par Magcentre, le Département du Loiret a une nouvelle fois recours à la dette. Les recettes d’investissement ne s’élevant qu’à 152 millions d’euros, le conseil départemental a dû se résoudre à un nouvel emprunt de 20 millions d’euros supplémentaire, ce qui l’amène à hauteur de 113 millions d’euros. « Et ce, alors qu’au budget primitif de 2020, nous avions voté 93 millions d’euros : nous ne sommes pas tout à fait sur le même registre, détaille le rapporteur du budget. Au total, nous avons une dette au 31 décembre 2020 de 483 millions d’euros, c’est un indicateur clairement à surveiller. Il nous permet d’investir massivement (près de 630 millions d’euros sur la mandature), mais il faut surveiller ça, c’est un point de faiblesse. On ne peut pas tendre l’élastique trop fort. »

Pour rompre ce cercle vicieux, Olivier Geffroy soulève la question d’une réinvention du modèle économique des départements. « Le modèle actuel atteint ses limites, assure-t-il. Les dotations globales de fonctionnement (DGF) que versent l’Etat ne suffisent plus face à l’augmentation des charges à assumer. Avec 63,8 millions d’euros, nous sommes en-deçà de ce que nous devrions percevoir. Chaque année, il n’y a pas d’autres solutions que les économies et la dette face à des dépenses qui ne cessent d’augmenter. Cette question doit être au cœur de la prochaine mandature et doit aussi se poser sur le plan national. »

Delphine Toujas

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Commentaires

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  1. J’ai du mal à comprendre la logique… Plus le temps passe moins on travaille et plus on a de chômeurs, et pourtant le niveau des “frais de fonctionnement” nécessite une augmentation dont on se félicite !…

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