Alors que le Musée des Beaux Arts d’Orléans a consacré l’année 2020 à la redécouverte de Jean-Marie Delaperche, artiste originaire d’Orléans dont un carton de dessins retrouvé miraculeusement lors d’une vente révélait le remarquable talent artistique, une œuvre de son frère, Constant risque de disparaître sous une couche de plâtre suite à une décision de la DRAC Île de France.

Le château de La Roche Guyon ©Wikimedia Commons
C’est notre confrère de la Tribune de l’Art, Didier Rykner, qui révèle cet acte iconoclaste dans un article argumenté à propos d’une peinture murale du frère de Jean-Marie,, Constant, qui après avoir été l’élève du grand David devint le précepteur des enfants de la famille Rohant-Chabot au château de la Roche Guyon, château qui conserve de nombreuses œuvres de cet artiste, peintre et statuaire, commandées par les propriétaires du château. Parmi celles-ci, deux bas reliefs (sur quatre) ornant la chapelle, présentées lors de l’exposition au musée d’Orléans, qui ont lors de leur déplacement avant leur restauration, révélé des peintures murales représentant une d’esquisse des sculptures réalisées.
Une seule de ces peintures est encore visible, et l’état du support justifie, d’après la DRAC, de la recouvrir de plâtre pour la protéger des attaques du sel en la rendant invisible, avant le replacement devant celle-ci des bas reliefs restaurés. Didier Rykner, arguant de l’exceptionnelle rareté des œuvres peintres de cet artiste, préconise une autre solution plus satisfaisante à ses yeux, en détachant de son support cette peinture murale permettant de la déplacer et de la laisser visible, selon une technique bien rodée aux dires des experts en la matière.
Il serait sans doute regrettable de faire disparaître cette œuvre picturale au moment où, grâce à l’exposition du musée des Beaux Arts d’Orléans et aux travaux de recherche entrepris, l’on redécouvre la place dans l’histoire de l’art du XIXe des frères Delaperche.
Gérard Poitou
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Jean-Marie Delaperche, Souvenir d’un bal à Moscou, vers 1820,
plume, lavis et rehauts de gouache blanche sur papier, 10,8 x 18,6 cm