Nicolas Perruchot quitte l’arène politique

Coup de tonnerre dans le ciel politique loir-et-chérien ! Le président LR du département et l’ancien maire de Blois, mis à rude épreuve dans plusieurs dossiers, met un terme à 21 ans d’engagement politique.

Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental du Loir-et-Cher, annonce en ce début d’année 2021 son retrait de la vie politique. ©Jean-Luc Vezon

Un journal satirique et ses ennemis politiques auront donc eu la peau de Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental du Loir-et-Cher, qui vient d’annoncer, dans les colonnes de nos confrères de La Nouvelle République du 4 janvier dernier, sa décision de ne pas se représenter lors des prochaines élections départementales.

« J’ai pris la décision de ne pas me représenter lors des prochaines élections prévues en juin prochain. Une décision mûrement réfléchie, un choix personnel et familial. Ces derniers mois, mon engagement politique été mis à rude épreuve. S’il est, hélas, courant d’être la cible d’attaques en tant qu’élu, il est pour moi une ligne à ne pas franchir, celle de s’attaquer à mes proches. Cette ligne a été largement dépassée ces derniers mois », justifie l’ancien député-maire de Blois.

Nicolas Perruchot entend désormais privilégier sa vie personnelle et familiale. Il devrait poursuivre sa carrière dans le privé où il fut longtemps consultant avant son élection comme maire de Blois en 2001. Il préside d’ailleurs une société de conseil Strat & Co dont le siège est à Neung-sur-Beuvron où travaille son épouse.  

Dans l’immédiat, Nicolas Perruchot continuera à « exercer ses fonctions jusqu’à la fin de son mandat et à défendre le très bon bilan de sa majorité afin de permettre la continuité des actions et projets engagés pour le territoire ». Citons l’agenda 2030 et ses 97 propositions pour le développement durable, le plan « 41 en bonne santé » ou La passerelle sur la Loire.

Des réactions diverses

Président de l’UPLC, groupe politique majoritaire au département et maire de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac déclare comprendre une décision intervenue « à la suite de méthodes déloyales qui ont jeté en pâture un homme ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis attristé car le Loir-et-Cher se prive d’un grand talent. »

Geneviève Baraban, Présidente du groupe d’opposition Le Loir-et-Cher Autrement, prône une opposition constructive. ©Jean-Luc Vezon

Geneviève Baraban, Présidente du groupe d’opposition Le Loir-et-Cher Autrement, se dit « révoltée par les procédés » à l’encontre du président. « On touche le fond. Quelle image cette guerre fratricide renvoie-t-elle à nos concitoyens ? », s’interroge-t-elle. Très affectée, l’élue des quartiers nord de Blois estime « qu’il existe une ligue contre Nicolas Perruchot dépassant les bords politiques. » Et ne compte pas en rester là : « Quand je saurai, je ne me tairai pas. Je ne supporte pas ces pratiques. Un élu doit être exemplaire.» Bien qu’amère, elle reconnaît avoir « travaillé de façon constructive avec Nicolas Perruchot qui réalise un excellent travail et propose une dynamique. »

Côté MoDem, on prend acte de la décision de Nicolas Perruchot de se retirer de la vie politique. « Il le fait dans l’objectif de protéger les siens et cette décision doit être respectée pour ce qu’elle est. Au-delà des polémiques et de procédés regrettables qui se sont développés depuis plusieurs mois contre le président de notre département, notre groupe tient à saluer l’action conduite sous sa présidence avec la majorité, en termes de développement économique, d’action sociale, d’aménagement du territoire ou de lutte, au quotidien, contre la Covid-19 », explique Marie-Hélène Millet, présidente du groupe.

« Notre conseil départemental a besoin, plus que jamais, de rassembler ses forces, de se mettre à l’abri de toute manœuvre politicienne et de trouver les voies de l’apaisement. C’est ce que sont en droit d’attendre tous ceux qui croient en l’action publique et en l’intérêt général », nous précise de son côté Louis Redon-Colombier.

Principal opposant à Nicolas Perruchot, le divers gauche Benjamin Vételé prend lui aussi acte de sa décision comme « conséquence de fautes importantes : façon de s’adresser aux Loir-et-Chériens, traitement de ses collègues agressés sexuellement (1) et autres polémiques connexes ». Il insiste : « Dupiot, Leroy, Perruchot, c’est la fin d’une ère… face à la crise, il faut désormais mettre en place une autre politique sociale et environnementale avec par exemple l’expérimentation du RSA pour les 18-25 ans ou le soutien au dispositif Territoire zéro chômeurs de longue durée ». Ce proche de Marc Gricourt travaille actuellement à rassembler l’ensemble des forces de gauche et écologiques pour les prochaines élections.  

Qui pour succéder à Nicolas Perruchot ?

Les jeux sont ouverts dans une assemblée où le rapport de force droite-gauche étaient de 22/8 lors des élections de 2014. Mais les récents dossiers pourraient rééquilibrer les choses et ramener la balance vers le centre. Si au sein du groupe majoritaire UPLC, plusieurs noms se dégagent, en particulier ceux de Bernard Pillefer et de Pascal Bioulac respectivement 2e et 3e vice-président, des prétendants issus du Modem ou du groupe Loir-et-Cher Autrement comme Gilles Clément, conseiller de Chambord, pourraient vite sortir du chapeau. 

Et pourquoi pas une femme ? on songe notamment à Catherine Lhéritier – 4e vice-présidente, présidente de l’Association des maires de Loir-et-Cher et binôme de Nicolas Perruchot sur le canton d’Onzain – mais aussi à Geneviève Baraban – conseillère de Blois 1 et leader d’une opposition constructive qui vient de voter le budget de consensus proposé par Nicolas Perruchot. 

Sous le regard de Maurice Leroy, désormais installé à Moscou, ancien président UDI (2004-2017) qui avait adoubé Nicolas Perruchot, le feuilleton n’est donc pas terminé. Le champ des possibles est largement ouvert dans un département ancré à droite depuis 1973.  

Jean-Luc Vezon

(1) Christina Brown et Isabelle Gasselin ont déposé plainte à l’encontre d’un conseiller dont le nom n’a pas été révélé.

Commentaires

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  1. L’oeil de Moscou a aussi plein d’oreilles en Loir-et-Cher, plus d’une par canton….! Et revenir ne lui déplairait pas tant que ça…Le printemps lui permettra de réfléchir avant de faire ou non ses valises…

    • Que l’on supprime l’agence d’attractivité, la plateforme job41, … Toute cette communication qui ne sert à rien
      et dont l’efficacité est proche de zéro !

      Retour de Leroy ?

      Non.

      On reparlera de lui avec les marchés publics du Grand Paris dans peu de temps…

      Les jeux à droite (molle) et au centre sont faits… Il suffit de relire l’article du Canard, Perruchot dit qu’il se voit (voyait) Sénateur… En échange d’un(e) centriste au département…

      Mais il reste le disciple Blésois de Peltier et son ancien colistier, directeur du CIC Ouest…

      Monsieur Benjamin Vétélé ?
      Celui qui a validé la géolocalisation des bénéficiaires du RSA du département ou celui qui a trouvé des milliers d’emplois pour les blésois en étant directeur de la Maison de l’Emploi ?

      À quand une nouvelle tête de la société civile ?

  2. et soudain l’inénarrable J. Lang s’offre un dernier tour de piste en forme de retour sur ses terres …

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