Bouquet final avec Michel Dubois, ou l’art bien appliqué
Sur le site legraphistier.com, les fervents de la publicité murale peinte peuvent mesurer la qualité d’un retour souhaité à de fortes et poétiques réalisations publicitaires contemporaines. A Orléans, si l’on trouve sur quelques pignons de rue quelques réclames d’antan que patinent le temps et quelques plaques peintes que gagne la rouille, certains se souviennent, quant à eux, de ce bel art appliqué dont a fait preuve Michel Dubois, peintre en lettres orléanais avant d’être le sérigraphe de renom que l’on sait, amoureux et grand défenseur de la Figuration narrative ainsi que de la création contemporaine célébrée, tout azimuts, dans sa galerie orléanaise Le Garage.
Un maître ès enseignes et calicots
En ce qui concerne la publicité peinte à Orléans, Michel Dubois, qui fut aussi président de l’association des Amis des Musées d’Orléans, association à l’essor de laquelle il continue de participer activement, en fut aussi le fer de lance. “Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître” nous dit modestement ce grand chef d’entreprise compagnon d’artisans de premier plan.
Et ce maître ès enseignes et calicots de poursuivre : ” En ce qui concerne la publicité peinte, l’aventure orléanaise démarre pour moi en 1963, à la suite de mon père Maurice Dubois, peintre décorateur rue de Bourgogne. Elle se terminera, si je puis dire, en 1981, lorsque je m’installe aux Montées. Tout aura ainsi duré une petite vingtaine d’années et celles de soixante et soixante-dix auront été déterminantes”.
Aujourd’hui, Michel Dubois, pour illustrer, à notre invitation, cette rubrique, a bien voulu nous confier de nombreuses photos de ses réalisations.
Place, ainsi, à la photo de Michel en train d’écrire sur la vitre de l’atelier de la rue de Bourgogne, à celle d’un apprenti parti à la retraite depuis plus de quinze ans, à celles de voitures publicitaires, de camions, de la James Bond’s girl du Club 007 ou d’affiches dessinées comme celle des Floralies d’hier. Impossible de toutes les montrer mais reconnaissons que ces images peintes à la main, même si éphémères, composent un véritable patrimoine disparu.
Fulgurance de l’image et choc de quelques mots
Amoureux de l’art, Michel Dubois l’est par-dessus tout. Celui qui a toujours su conjuguer, dans un même geste, communication émotion et inspiration, aime à témoigner au plus près du relief même de l’œuvre picturale. En témoigne cette reproduction d’une affiche qu’il imprima en 1991 pour la galerie parisienne Pétridés évoquant une œuvre du peintre Leprin représentant les vestiges de publicités sur des murs d’anciens quartiers. L’évocation du Petit Journal ou de la Suze offrent ici un chatoiement de couleurs aux saveurs et douceurs charmantes et ténues.
Voici par conséquent, fruit du travail d’un homme de l’art orléanais, à l’écoute du geste des artistes, le bouquet final de cette suite de
“Murales réclames en péril”. Un florilège d’images heureusement sauvegardées, un retour sur l’évocation de souvenirs qui donnent toujours un petit pincement au cœur du regard que l’on porte sur le temps qui s’enfuit. Sans jamais l’oublier.
Jean-Dominique Burtin
Photos GLG/BAD