CORESS, la conférence régionale de l’Economie Sociale et Solidaire

Ce vendredi se déroulait en visioconférence, la conférence régionale de l’économie sociale et solidaire. En présence de François Bonneau, président de la Région qui manifestait là une nouvelle fois son intérêt pour cette économie, et de Edith Chatelais représentante de l’état, le nouveau président de la Chambre Régionale de l’Economie sociale et solidaire, Jean-Louis Desnoues,   a ouvert dès le matin les débats autour de l’actualité de l’ESS devant plus de 150 participants, acteurs de l’ESS mais aussi représentants de collectivités locales.

La boutique solidaire d’Agir de Châteauroux est ouverte à tous. ©EB

Après une table ronde sur l’évolution de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire depuis dix ans avec un focus bien sûr sur l’année qui vient de s’écouler, trois ateliers étaient proposés aux participants:

• • les Tiers-lieux, lieux d’émergence de projet de territoire

• • les Achats Socialement Responsables
  • le Réemploi / Economie Circulaire

avant une synthèse des ateliers et la conclusion de cette journée riche d’enseignements.

Au sortir de la conférence, nous avons recueilli le sentiment sur cette journée de Caroline Dumas directrice de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire, organisatrice de cette journée.

Interview

MC Que pensez-vous de cette journée, certes un peu particulière ?

Caroline Dumas Franchement, je suis très satisfaite, pas vraiment surprise, mais très satisfaite parce que les acteurs étaient au rendez-vous, on a eu même plus de participants que les précédentes éditions et surtout une grande satisfaction de voir que les collectivités territoriales ont répondu présentes, C’est vraiment important pour nous parce que l’enjeu de cette conférence est vraiment que les collectivités rencontrent les acteurs de l’ESS et qu’ensemble on puisse co-construire des réseaux dans les territoires. J’attends aussi le retour des participants, mais j’ai vraiment l’impression que dans les ateliers on a bien pu débattre et que c’était dynamique, là à chaud, je suis assez contente assez satisfaite de l’énergie que j’ai ressenti malgré les écrans.

MC Comment s’est fait le choix des thèmes d’atelier ?

CD Sur les choix thématiques, nous avons travaillé avec l’état et la région, et nous avons cherché à trouver les thèmes qui correspondent vraiment à toutes les énergies et toutes les dynamiques que nous percevons dans les territoires, qui sont des vrais leviers pour accélérer la fameuse transition économique dont on arrête pas de parler.

MC Et sur le déroulement des ateliers ?

CD Sur les tiers-lieux, ce que je retiens, c’est que l’appropriation de cette démarche commence vraiment à être comprise par les citoyens et par les acteurs de l’économie sociale et solidaire. On voit que cela attire une attention constructive de la part des collectivités mais qu’il va vraiment falloir continuer à informer et sensibiliser pour qu’on ne se dise pas que les tiers-lieux, c’est un machin que l’on ne sait pas trop par quel bout prendre, mais que c’est vraiment une fabrique de dynamique citoyenne qui est en plus génératrice de lien social et de développement économique sur les territoires.
Ce que je retiens aussi, c’est la convergence entre la dynamique des tiers-lieux donc des lieux hybrides, innovants, avec l’économie circulaire, et je pense que l’on a vraiment quelque chose à faire, en plus du numérique et de la culture, entre la dynamique de l’économie circulaire et les tiers lieux, de regrouper des acteurs qui spontanément ne travaillent pas ensemble On dépasse les relations en silos on est vraiment là dans la transversalité . et je me dis que c’est là vraiment un moyen d’accélérer le développement de l’économie circulaire et notamment du réemploi.

MC Quelle conclusion  tirez vous de la table ronde sur l’emploi ?

CD Sur l’emploi les tendances que l’on commence à observer (mais que l’on prend avec des pincettes parce qu’il faut qu’on affine nos analyses pour ne pas dire de bêtises) , la famille de l’ESS qui a le plus souffert dans l’emploi, c’est la famille associative avec un décrochage en 2017 qui correspond à la fin des emplois aidés qui a été un peu amorti en région Centre-Val de Loire avec les Cap’Asso. C’est à prendre avec précaution parce que les postes financés par les Cap’Asso ne sont pas forcément les postes qui étaient financés par les emplois aidés; La situation reste délicate sur le plan de l’emploi mais il est urgent que l’on aille fouiller ces données qui montrent globalement que l’on n’est plus dans une dynamique de création d’activité.

C’est aussi pourquoi je suis très contente de cette journée quand je vois la posture de l’état et de la région, je trouve que l’on a passé un cap et que l’ESS est envisagée de façon transversale et comme faisant partie des solutions pour dépasser cette crise ou, en tous cas, qui fait que cette crise génère des forces avec une relocalisation de l’économie et donc du lien social.

MC Le président Bonneau dans sa conclusion parlait de la Région Centre-Val de Loire comme un laboratoire de l’économie sociale et solidaire, qu’en pensez-vous ?

CD Je trouve que ce propos montre une ambition et qu’il faut se féliciter du dispositif Cap’Asso: il est important que la réussite de ce dispositif entraîne la réussite d’autres dispositifs. Financièrement le dispositif Alter’incub marche très bien, les projets France Active soutenus pas la région fonctionnent très bien aussi et on voit bien que quand il y a une volonté politique de développer les choses on obtient des résultats y compris en terme d’emplois.

Propos recueillis par Gérard Poitou