Les exercices militaires opérés par l’armée, toute la semaine durant dans le ciel de la Métropole orléanaise avec deux hélicoptères de type Puma, provoquent l’émotion dans une partie de la population. Des riverains, n’ayant pas été prévenus de ces manœuvres, font part de leur étonnement.
Depuis lundi 2 novembre et jusqu’en cette fin de semaine, deux hélicoptères de type Puma sillonnent l’agglomération orléanaise dans le cadre d’exercices liés à des interventions découlant d’une prise d’otages. Les deux engins circulent souvent à très basse altitude et vont jusqu’à se poser sur le toit de bâtiments cibles.
Problème : les populations n’ont pas été officiellement prévenues et certains habitants s’en émeuvent. « J’habite dans un immeuble de 10 étages et les hélicoptères passent littéralement sous mes fenêtres », indique à Magcentre Nicole, une orléanaise de 75 ans. « Ne comprenant pas ce qu’il se passait, j’ai tout de suite pensé au pire. Avec les attentats, la situation est suffisamment anxiogène pour ne pas en rajouter. Ces manœuvres fichent franchement la trouille ». L’une de ses amies l’a également appelée, paniquée, n’ayant eu, elle non plus, aucune information officielle de la part de la mairie ou de la préfecture. « Je les voyais à quelques mètres de mes fenêtres et le moindre faux-pas aurait eu des conséquences dramatiques », s’inquiète-t-elle.
Après le passage des hélicoptères, Nicole appelle les élus municipaux d’opposition, cherchant à savoir ce qu’il se passait effectivement. Au bout du fil, Jean-Sébastien Herpin, ancien responsable communication de la liste OSE, tente de la rassurer. « Elle était affolée de voir ses engins équipés de filin et transportant des militaires face à ses fenêtres. L’information circulait sur les réseaux sociaux, mais faut-il encore y avoir accès. Même moi qui suis présent sur ces réseaux, je n’avais pas vu passer l’information », souligne-t-il. « Il aurait fallu a minima que la mairie distribue des flyers, passent des coups de fils ou informe les habitants par haut-parleurs. Tout le monde n’achète pas le journal local ».
Contactée par Magcentre, la ville d’Orléans affirme que la Préfecture n’a pas souhaité ébruiter l’opération. D’après nos informations, la préfecture et l’armée avaient effectivement souhaité conserver cette opération secrète au moins jusqu’à la fin de la semaine dernière. Un communiqué serait parti dans la foulée pour lever cette autorisation et inviter la collectivité à informer les populations. Mais, toujours selon nos informations, ce message se serait égaré dans les dédales municipaux.
En ville, des parents d’élèves se sont également émus de la situation. « Imaginez qu’un tel exercice ait lieu à basse altitude aux abords d’une école élémentaire », exprime Christophe, un jeune père de famille. « Comment un gamin de 6 ans peut-il interpréter une telle scène dans un climat comme le nôtre ? ».
Durant les journées de lundi, puis de mardi, des internautes ont fait part de leur étonnement, certains évoquant une opération militaire secrète menée par le gouvernement en temps de confinement.
Mourad Guichard