Ce serait une première en Région Centre-Val de Loire. En 2021, les nouveaux collèges de Dadonville et de Pithiviers (Loiret) seront des bâtiments biosourcés : un mélange chanvre-lin-coton et paille. Une nouvelle étape vers la transition énergétique pour le Département du Loiret.
En chantier, le futur collège de Dadonville accueillera 664 élèves en 2021. ©EB
« J’en est assez de ce discours intégriste, malhonnête et fermé qui consiste à nous faire passer pour de gros pollueurs, c’est scandaleux ! Il faut avoir un panorama à 360 ! », s’insurge le Président du Conseil Départemental, Marc Gaudet. Avec ‘Le Loiret, la planète en tête’, toutes nos politiques (travaux routiers, constructions…) s’engagent dans la mise en œuvre d’actions vertueuses en faveur de la transition énergétique ».
On s’en souvient, la première vitrine, unique en son genre à l’époque en France, remonte à 2011 avec la construction du bâtiment administratif, Le Loirétain, certifié HQE (Haute Qualité Environnementale) et labellisé BBC-Effinergie (Bâtiment basse consommation). « Un bâtiment déjà très innovant. Là, nous allons beaucoup plus loin ».
Prime aux circuits courts
Panneau type d’un mur isolé par de la paille. ©EB
Labellisés à énergie positives (BePOS) et certifiés Haute Qualité Environnemental (HQE), niveau « Excellent », les deux nouveaux collèges (664 élèves chacun, 42 M€ pour les deux projets) de Dadonville et de Pithiviers, dont le Département est maître d’ouvrage, seront notamment construits à partir de matériaux biosourcés avec une isolation chanvre-lin-coton pour la partie collège et paille pour les logements sur Pithiviers et uniquement paille pour l’ensemble de l’établissement sur Dadonville. Et prime aux circuits courts ! 85 % des travaux sont sous-traités à des prestataires locaux et 55 % des prestations conception/réalisation confiées à des PME et des artisans majoritairement locaux.
Ainsi la paille par exemple est de production locale, fournie par le négociant Europaille situé à Guigneville, à 10 km au nord-est de Pithiviers. « De la paille de blé que nous ramassons auprès de céréaliers de la région. Après les livraisons de litières pour les écuries, voilà un nouveau débouché qui se développe », explique Bruno Solon. Des ballots qui seront décompactés puis recompressés par la société Isopaille (72) pour obtenir la taille réglementaire, le bon compactage et le niveau d’hygrométrie permettant son utilisation en tant qu’isolant, avant d’être intégrés dans les ossatures bois.
« Des investissements publics qui peuvent être précurseurs. Il faut donner l’impulsion d’une nouvelle ère, conclut Marc Gaudet. Pour nous, le ton est donné et je ne vois pas aujourd’hui construire de nouveaux bâtiments autrement que sur cette ambition. Celui des archives sera ainsi totalement vertueux et pourtant c’est un bâtiment très technique ».
Estelle Boutheloup