Novembre est devenu « le mois sans tabac ». L’herbe à Nicot reste un danger au coût sanitaire et social estimé pour la France à 120 milliards d’euros. Son usage fait prendre un risque mortel, pourtant évitable.
Le mois de novembre est le “mois sans tabac”, une sensibilisation pour accompagner les fumeurs dans l’arrêt du tabac. Photo Pixabay
Depuis le dimanche 1er novembre, le prix moyen du paquet de cigarettes a franchi le cap symbolique des 10 euros. Les augmentations successives du prix du tabac accompagnées des campagnes de prévention ont permis une baisse significative du nombre de fumeurs en France.
Aujourd’hui il y a moins d’un tiers de la population qui fume mais il reste encore 24 % de fumeurs quotidiens. C’est la prévalence la plus basse jamais atteinte dans notre pays. Lorsque l’on lit les chiffres du tabagisme il est à noter que « pour les 18-24 ans, la baisse se poursuit chez les femmes mais pas chez les hommes » et que le tabagisme ne baisse pas chez les non-diplômés et les chômeurs.
Les hausses constantes de la fiscalité sur le tabac ont permis à l’État de récupérer 50 milliards d’euros de taxes sur les deux dernières années écoulées. Grâce à la période de fermeture des frontières, en rapport avec la pandémie de Covid-19, ces recettes fiscales devraient encore augmenter. Néanmoins, les importants écarts de prix avec les pays européens voisins (50 % avec l’Espagne, 47 % avec le Luxembourg, 45 % avec l’Italie) font que les achats transfrontaliers explosent. De nombreux fumeurs s’approvisionnent sur des circuits parallèles. En 2019, il est estimé qu’une cigarette sur trois n’a pas été achetée chez un buraliste.
Isolement et augmentation de la consommation
La nouvelle période de confinement va avoir des répercussions sur nos modes de vie. Pour certains, l’isolement social va entraîner des effets sanitaires collatéraux délétères de compensation avec une augmentation excessive de la consommation de tabac.
La nicotine a une action anxiolytique. Elle procure du plaisir avec une sensation de détente qui peut atténuer les détresses psychologiques due à la solitude. La cigarette électronique apporte cette nicotine apaisante sans toutes les autres substances particulièrement nocives contenues dans une cigarette de tabac. C’est une aide précieuse pour celles et ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas arrêter leur tabagisme.
Une aide au sevrage tabagique est mise en place dans le cadre de la campagne d’un mois de novembre sans tabac. Elle propose un accompagnement individuel, un kit de sevrage et une application mobile d’e-coaching en téléchargement gratuit. Tous ces programmes apportent une assistance personnalisée aux fumeurs souhaitant arrêter leur tabagisme. En attendant que le virus Sars-Cov 2 disparaisse et nous oublie, pourquoi ne pas essayer d’arrêter de fumer ? Cette campagne de prévention peut y contribuer d’autant, qu’avec ce poison mortel qu’est le tabac, il n’est pas grave d’échouer mais il est beaucoup plus grave de n’avoir pas essayé…
Jean-Paul Briand