Eure-et-Loir : Les maires de Bonneval, Châteaudun et Thiron-Gardais prennent la défense du commerce local

Fabien Verdier le nouveau maire DVG de Châteaudun n’y va pas par quatre chemins «Nos commerces alimentaires ou pas sont essentiels à l’économie de nos bourgs et villages. Nous en avons 365 en Eure-et-Loir qui n’ont que quelques centaines d’habitants. Dans certains de ces villages le commerce local quand il y en a un ne voit pas plus de 10 clients par jour. En dehors de l’aspect économique ne vaut-il pas mieux que les acheteurs aillent là plutôt que se déplacer dans une grande surface où il y a des centaines de personnes ? »

Comme les maires de Bonneval (LR) et Thiron-Gardais (UDI) vendredi dans la journée celui de Châteaudun a pris un arrêté autorisant l’ouverture des commerces non-alimentaires du centre de leur commune, et ce depuis vendredi 30 octobre à minuit. Consciente que ces arrêtés sont des « actes politiques », la préfète d’Eure-et-Loir, a aussitôt souligné que ces arrêtés sont « illégaux par rapport au décret du confinement, pris le 29 octobre ».  La préfète et les sous-préfets de Nogent-le-Rotrou et de Châteaudun ont appelé les trois maires pour qu’ils retirent leur arrêté. « S’ils les maintiennent, nous déférerons leur arrêté devant le tribunal administratif d’Orléans. », ont-ils averti.

L’AMF et le Sénat demandent un réexamen

Vaine démarche dans l’attente du jugement, surtout qu’une quinzaine de maires ruraux dans toute la France ont agi comme eux. Par ailleurs, et soutien de poids, la très puissante association des maires de France (AMF) a très officiellement demandé au gouvernement « le réexamen » de la notion de commerce de première nécessité, de nombreux maires ayant fait état auprès de l’AMF de l’incompréhension que suscitent les mesures de fermeture de certains commerces. Certains commerces comme les librairies et les salons de coiffure pourraient relever des commerces de première nécessité ».

À Bonneval, le maire, Joël Billard, a prévenu qu’il ne retirerait pas son arrêté. « Les rayons non-alimentaires et non-essentiels des supermarchés et hypermarchés ne sont pas fermés.  Cette non-fermeture entraîne une rupture d’égalité de traitement et cela crée une pratique déloyale contraire aux décisions annoncées par le président de la République mercredi », annonce-t-il, ferme et clair sur ses positions. « J’ai maintenu le marché et été l’un des premiers à instaurer le port du masque obligatoire en centre-ville. Je sais que le Covid-19 est dangereux. J’ai moi-même des personnes dans mon entourage qui sont atteintes par le virus. Mais il faut sauver le commerce local. Sinon, les dégâts vont être considérables… »

Victor Provôt, le maire de Thiron-Gardais qui a lui aussi pris un arrêté identique ne dit pas autre chose : « Ces activités de commerces de proximité sont indispensables à la vie de nos centres-bourgs et de nos villages. Je voudrais aussi qu’on me démontre que nos petits commerces qui veillent à bien faire respecter les consignes sanitaires sont des centres de contamination importants, en tout cas plus importants que les Fnac parisiennes qui sont ouvertes ce vendredi. Il y a là quelque chose qui est inéquitable. On est à quelques semaines des fêtes de fin d’année et nos commerces ont besoin de travailler. Ce n’est pas avec des aides qu’ils vont se relever. »

L’AMF aussi

L’AMF ne dit pas le contraire ; « Le commerce de centre-ville déjà fragilisé par le premier confinement est animé par des entreprises de petite dimension qui n’ont pas la capacité de résister à une chute brutale et persistante de leur activité sans que soit mise en danger leur existence même. Elles ne comprennent pas que des activités identiques aux leurs puissent être autorisées pour des entreprises de la grande distribution ou la vente à distance, elles se trouvent ainsi placées dans une situation de grave déséquilibre de concurrence »

Certes les décrets de l’Etat sont supérieurs aux arrêtés municipaux qui peuvent être annulés, le tribunal administratif étant obligé d’appliquer la loi. Mais, au Sénat, assemblée des territoires par excellence, où se retrouvent beaucoup d’élus municipaux, des voix se font entendre dans le même sens. Bercy a déjà demandé aux grandes surfaces de retirer les articles incriminés et même de fermer ces rayons et à Amazone qui l’a accepté de déprogrammer sa campagne « Avant Black Friday ».

F.C.

 

Commentaires

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  1. Les enseignements du premier confinement, en la matière, n’ont servi à rien et les mêmes erreurs de gestion et de fonctionnement sont copiées, à la virgule près comme si le même décret avait été voté tel quel!. Le problème est si simple à résoudre qu’il ne faudrait pas confier les responsabilités du Pays à des personnes issues de l’ENA et des grandes écoles. Un élève de 6ème comprendrait cette équation économique…de bon sens!

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