“Chanter la Belle Epoque” : une agréable exposition au Centre Charles Péguy, à Orléans

Chercher à se divertir en période de crise ne date pas d’hier. La période 1871-1914 est loin d’être aussi « belle » que l’époque l’a dénommée pour la postérité : le contexte économique et social y est très précaire, les tensions politiques sont sévères et les idées s’opposent… Et pourtant la production de chansons est « faramineuse » et rencontre un engouement populaire conséquent.

L’exposition Chanter la Belle époque s’ouvre aux visiteurs jusqu’au 23 janvier 2021 au Centre Charles Péguy d’Orléans. ©AC Chapuis

Les partitions sont éditées, historiées par des peintres célèbres (Toulouse-Lautrec, Mucha..), vendues dans la rue ou diffusées dans les journaux. Les cabarets ou music-halls leur font la part belle et l’on trouve encore aujourd’hui bon nombre de ces feuillets caractéristiques dans les greniers de nos grand-mères ou sur les brocantes.

L’équipe du Centre Charles Péguy, avec le concours de la mairie, de la médiathèque et des musées d’Orléans, avait donc l’embarras du choix pour présenter au visiteur des couvertures, affiches, partitions et même les tout premiers phonographes qui ont véhiculé les chansons depuis la rue ou la scène vers les salons ou demeures privées.

Une des deux salles d’exposition au Centre Charles Péguy ©AC Chapuis

Des panneaux explicatifs bien conçus renseignent sur le genre, la fonction ou les interprètes de ce qui constitue un vrai patrimoine culturel.

L’exposition vaut le coup d’œil. Les pages présentées sont de véritables tableaux, bien dessinés, très artistiques ou humoristiques, selon le type de chansons qu’ils sont censés représenter.

Car c’est toute la société qui s’offre à nous, à travers ces chansons, où le comique troupier (Avec l’ami Bidasse) côtoie le genre paysan (le célèbre Paimpol et sa falaise de Théodore Botrel) et où les excentriques (comme Mistinguett) voisinent avec les patriotes (célébrés par Aristide Bruant) ou les comiques (Mayol).

 

Une des deux salles d’exposition au Centre Charles Péguy ©AC Chapuis

Les cercles artistiques prolifèrent. On y croise Sarah Bernhart ou Yvette Guilbert et chaque cercle a son style ou son quartier. Montmartre offre un cadre particulièrement prisé avec « le chat noir » qui attire la meilleure clientèle de Paris, avant que le genre ne se propage en province.

Nous apprenons au passage qu’Orléans avait son café-concert Place du Martroi, à l’emplacement de l’actuelle librairie Chantelivre, un nom prédestiné !

Une originale leçon de solfège © AC Chapuis

N’hésitez pas à pousser la porte du centre Charles Péguy : une petite halte dans un passé festif et coloré, en plein cœur de ville, ne peut qu’apporter un peu de plaisir et de réconfort au milieu du désarroi sanitaire actuel.

Anne-Cécile Chapuis

Exposition Chanter la Belle époque

Du 8 octobre au 23 janvier 2021

Centre Charles Péguy, 11 rue ud Tabour, 45000 Orléans

Commentaires

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  1. En voilà une bonne idée que de parler de cette exposition qui est à mon avis bien plus qu’agréable elle est incontournable pour qui veut savoir d’où vient la chanson moderne. Au Centre Charles Péguy ils ont fait un travail remarquable mais surtout ,ils nous ont montré des documents authentiques et d’époque ( la Belle bien sûr). On peut regretter l’oubli de MARCEL LEGAY mais c’est compensé par l’envoi de Couté. Merci à vous aussi de montrer dans ce “post” la page du Rire avec le dessin de Georges DELAW ( l’imagier de la Reine) bien oublié aujourd’hui.
    Alain Papet

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