Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées ce dimanche place de la République pour saluer ce professeur d’histoire-géographie sauvagement assassiné par un barbare islamiste. De nombreuses organisations appelaient à ce rassemblement où étaient absents les jeunes des quartiers ou des Musulmans.
Une foule émue et recueillie, Place de la République le 18 octobre 2020 pour rendre hommage à Samulel Paty, enseignant de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) victime d’un acte terroriste le 16 octobre. (©Bouland/Magcentre)
L’appellation “Je suis prof” collée sur des masques montrait que l’émotion était vive dimanche après midi dans la “communauté” enseignante. Mais cette émotion dépassait largement le milieu enseignant : ils étaient ainsi plusieurs centaines à s’être retrouvés autour du symbole de la République, des citoyens, des élus, des représentants de la plupart des syndicats, des représentants associatifs comme la Ligue des Droits de l’Homme, des parents d’élèves, des partis de gauche… et même deux élus de la droite municipale orléanaise. Organisé dans l’urgence ce rassemblement a donc largement mobilisé. Des fleurs au pied de la statue de la République recouvraient une inscription : “à la mémoire de l’enseignant mort pour la liberté d’expression. Nous n’oublierons pas et continuerons son action“.
Pour ne pas oublier (©Bouland/Mag centre)
Beaucoup se rappelaient la même mobilisation née après l’attentat contre Charlie Hebdo, dont la récente une “Tout ça pour ça” ravivait des douleurs inconsolables. Une Marseillaise partie des rangs de la foule était ensuite saluée par de longs et émouvants applaudissements.
Où sont les Musulmans et les jeunes des quartiers?
La parole s’est ensuite libérée. Didier Pinault, un “citoyen orléanais” a évoqué la création d’un “collectif de citoyens indépendant de tout parti, tout syndicat et bien sûr de toute religion” pour “interpeller les élus, les responsables politiques” et défendre des “institutions bafouées, humiliées, assassinées” tout en appelant à “restaurer les valeurs de jadis“. Plusieurs enseignants se sont ensuite succédés pour rappeler que Samuel Paty cherchait “à préparer les jeunes à l’esprit critique“. Pour une professeure de lettres du lycée Pothier ‘l‘école lutte tous les jours contre l’obscurantisme, l’intolérance, les inégalités, contre tous les extrémismes et tous les déterminismes“. “Vive les enseignants a-t-elle conclu, vive l’école, vive la République et vive les libertés“.
Des fleurs pour ne pas oublier (©Bouland/Magcentre)
Un autre professeur a déploré que “les enseignants soient seuls face à tous les problèmes que la République n’a pas réglés“. Certains parmi les manifestants se sont aussi émus que les jeunes des quartiers ou des Musulmans ne soient pas présents, où du moins ne se sont pas manifestés. “Leur place étaient ici” a regretté un manifestant.
Et pour clore ce bel et émouvant hommage à Samuel Paty quel plus beau symbole qu’Imagine, le chant d’espoir de John Lennon interprété sobrement par une lycéenne de Terminale.
Jean-Jacques Talpin