Angers « dans tous les sens »

Les jours rallongent, le printemps n’est pas loin, alors pourquoi ne pas faire un break à Angers, une escapade le temps d’un week-end ?

Par André Degon

La balade peut commencer, noblesse oblige, par le château, une des plus impressionnantes forteresses d’Occident avec ses dix-sept tours.

Edifié au XIIIe siècle au cœur de la ville par Saint-Louis puis occupé ensuite par les ducs d’Anjou, le château fut plus tard transformé en prison. Après avoir déambulé dans les jardins, il faut passer le pont-levis pour se rendre dans la salle de la célèbre tapisserie de l’Apocalypse.

Réalisée à  la fin du XIVe siècle dans les ateliers de Nicolas Bataille sur des cartons de Hennequin de Bruges, cette tapisserie, représentant l’Apocalypse de Jean, commandée par Louis Ier d’Anjou mesurait à l’origine 6m sur 140 m. Léguée à la cathédrale d’Angers au XV e siècle par le roi René. Dégradée au cours des années, elle fut en partie recomposée au XIXe siècle. Elle est actuellement conservée dans le musée de la Tapisserie sur le site du château.

– Château d’Angers, 2, promenade du Bout du Monde

La maison d’Adam

Face à l’entrée principale du château, se trouve la cité historique et ses maisons à pans de bois. Jadis occupées par des religieux, elles datent du XVe siècle. Ne pas manquer la Maison d’Adam au croisement de la rue Montault et de la place Sainte-Croix. Construite vers 1491, cette maison à colombage à cinq étages est remarquable pour sa façade et ses nombreuses sculptures extérieures religieuses ou profanes représentant des personnages pittoresques comme le père Tricouillard dont le nom évoque la position !

– Maison d’Adam, 1, place Sainte-Croix

La cantine à Chirac !

Si une petite faim vous prend, n’hésitez pas, rendez vous chez Lucullus, Jacques Chirac, célèbre pour son coup de fourchette, ne manquait jamais de rendre visite au chef Pascal Houssay  qui passa par La Maison Troisgros et la Côte Saint-Jacques avant de se poser à Angers. La chaise du président est même ornée d’une plaque à son nom. Et n’ayez crainte, s’il y a Lucullus gastro, il y a également Lucullus côté bistrot avec une formule deux plats à 16 euros.

– Le Lucullus, 5, rue Hoche

Les statues de David

Dans l’ancienne abbaye Toussaint, entre ses murs de tuffeau, sont réunis des sculptures en plâtre de Pierre-Jean David, dit David d’Angers. Il s’agit en fait de la galerie David d’Angers qui regroupe les plâtres d’atelier, étape préparatoire à la création des 23 statues de bronze qui illustrent le fronton du Panthéon à Paris, travail qui lui fut confié en 1837. Pendant longtemps abritée dans le réfectoire du musée des Beaux-Arts, la galerie fut transférée récemment dans un lieu restructuré avec une imposante verrière laissant passer la lumière zénithale.

– Galerie David d’Angers, 33 bis, rue Toussaint

Quartier de la Doutre

Pour se rendre dans ce quartier bourgeois où les maisons à colombages le disputent aux hôtels particuliers, il suffit d’emprunter le pont de Verdun qui enjambe la Maine. Sur les quais, du nord au sud, le port de plaisance, la Cale de la Savatte héberge péniches, toues et bateaux de plaisance. La plupart des monuments historiques se trouvent dans la partie nord du quartier. A voir l’abbaye du Ronceray, le musée Jean-Lurçat dédié à la tapisserie contemporaine.

Insolite : au 67 de la rue Beaurepaire, à gauche de la boutique se trouve un coffrage rouge. Il suffit de l’entr’ouvrir pour découvrir une nymphe en bois. Cette sculpture fut commandée par Simon poisson, propriétaire de la maison au XVIe siècle, en hommage à sa femme dont il était fou amoureux. Comme quoi Angers mérite bien une visite.