Le département du Loiret propose dans son hall, une exposition consacrée aux dessins réalisés durant sa détention au camp de déportation de Buchenwald par Georges Despaux, prisonnier politique déporté en avril 1944. Cette exposition initialement prévue en avril pour commémorer le 75e anniversaire de la libération des camps nazis, sera ouverte au public notamment aux collégiens, jusqu’au 31 octobre.
Une histoire d’amitié
De Georges Despaux, on ne sait pas grand chose. Il est arrêté à Bayonne en février 1944 et est déporté via Auschwitz jusqu’au camp de Buchnewald où il restera à l’infirmerie du “Petit Camp” compte tenu de son handicap car atteint jeune par la poliomyélite. C’est là qu’il rencontrera un étudiant en médecine belge, Henri Vanmolkot, lui aussi déporté en très mauvaise santé. Une amitié indéfectible s’établira entre les deux hommes qui perdurera après la libération du camp qui conduira Georges Despaux, devenu artiste et inventeur marginal et fauché, à résider de temps à autre chez son ami devenu quant à lui médecin de campagne. C’est à l’occasion d’un de ces séjours désargentés que Georges Despaux confia à son ami 180 dessins réalisés pendant cette année de déportation et dont le fils du docteur Vanmolkot a eu l’idée d’en faire une exposition en sélectionnant cinquante dessins qui témoignent de façon extrêmement poignante des conditions de la déportation dans les camps nazis.
L’art témoin de la déportation
Dès son arrivée au camp de Buchenwald, Georges Despaux réussit, on ne sait trop comment, à se procurer papier et crayon, ce qui est bien sûr formellement interdit par les gardiens du camp, pour entreprendre une galerie de portraits de ses camarades déportés. Tout cela est fait dans la clandestinité et durant les seuls moments de repos d’un travail épuisant, le dimanche après midi. Et cette galerie de portraits d’une extrême finesse en dépit des conditions matérielles, sont autant d’hommage à ses compagnons de détention dont il saisit avec un talent absolu les expressions face au destin.
L’autre volet de l’exposition regroupe les dessins décrivant les conditions particulièrement atroces de cette déportation, de cet univers dantesque destiné à nier la plus élémentaire parcelle d’humanité chez des détenus réduits en esclavage.
L’ensemble de l’exposition est soutenu par un appareil pédagogique qui permettra notamment aux plus jeunes d’apprendre à connaître ce que fut l’univers concentrationnaire nazi.
GP
Georges Despaux
Visite libre du 1er au 31 octobre (sauf le week-end), de 8 h à 17 h 30,
à l’Hôtel du Département, 15 rue Eugène-Vignat à Orléans.
https://www.loiret.fr/