A l’annonce du décès de Marc Champigny survenu ce lundi à Orléans, de nombreux témoignages émus rendent hommage avec reconnaissance et affection à la personnalité du disparu. Entre autres, ancien adjoint aux affaires culturelles de la cité, président de l’Orchestre symphonique d’Orléans où il fut aussi violoniste, Marc Champigny était un mélomane en âme, une personne d’une infinie sensibilité qui le faisait sans cesse s’intéresser aux diverses expressions artistiques. Sans cesse soucieux d’apprendre, de comprendre et de découvrir, Marc était un ami qui aimait la joie du partage. Son courage et sa présence, si finement souriante, sont à saluer.“Un acteur important du monde culturel orléanais”
Pour Serge Grouard, maire d’Orléans : “Le monde culturel orléanais vient de perdre un acteur tout à la fois important et discret de son développement, et notre vie politique locale un ancien adjoint à la Culture qui avait eu le courage de s’engager à mes côtés en 2001.
Marc Champigny s’est éteint, lundi, à Orléans, après avoir courageusement lutté, depuis des années, contre d’incessants problèmes cardiaques. Mélomane passionné et exigeant, violoniste émérite, Marc Champigny a beaucoup œuvré, avec son ami Jean-Marc Cochereau, pour que la musique trouve une place de choix à Orléans et ouvre son audience à tous les publics.
Fourmillant d’idées et de projets, Marc Champigny a su bousculer les codes et inscrire dans l’agenda culturel de notre ville des moments inoubliables. Je pense notamment au magnifique « Jeanne au bûcher » joué par Marion Cotillard au Palais des Sports d’Orléans lors d’un concert donné par l’Orchestre symphonique d’Orléans placé sous la direction de Jean-Marc Cochereau. Christophe Maltot y figurait alors Frère Dominique.
Je ne peux oublier non plus la merveilleuse Deuxième Symphonie de Mahler qui a retenti dans l’enceinte magistrale de la cathédrale d’Orléans. Ces moments de grâce, en dehors du temps, nous les devons en partie à l’engagement de Marc Champigny au service de la culture orléanaise. J’adresse à ses proches, en mon nom et en celui du conseil municipal d’Orléans, mes très affectueuses pensées et mes plus sincères condoléances.”
“J’aimais l’homme au naturel, l’homme vrai qu’il était”
Pour Abel Moittié, ancien adjoint aux affaires culturelles de la ville d’Orléans et président des Amis de Roger Toulouse: ” Marc m’avait ouvert le chemin de la mairie. C’est une personnalité de la scène culturelle orléanaise qui nous quitte. Une de plus ! Marc était habité par la musique. Sa culture musicale m’impressionnait vraiment. Sa passion pour la musique et son amour des musiciens étaient un enchantement. J’aimais sa sensibilité, son sens de l’amitié, du partage de l’émotion. J’aimais son air bonhomme, son allure paisible, son sourire bienveillant.
J’aimais aussi sa franchise, son jugement sans détour parfois, sa parole sans faux-semblant. J’aimais l’homme au naturel, l’homme vrai qu’il était. Le monde de la culture perd un acteur, le monde de la musique perd un pilier, et je perds un ami. Tristesse… Prenons soin les uns des autres!”
“Pour la grâce qui émanait de la musique”
Pour Alexandre de Metz, président de l’association orléanaise Fortissimo : “Un triste jour pour la musique et pour Orléans que ce lundi 5 Octobre. J’ai rencontré Marc Champigny il y a vingt ans alors qu’on lançait Fortissimo et j’ai toujours été ébahi par sa culture musicale. Je me souviendrai toujours d’un concert que nous avions fait tous les deux à Nantes ou Natalia Gutman jouait le concerto de Haydn pour violoncelle. Nous étions arrivés les derniers, debout, en milieu de salle, mal installés. Tous les violoncellistes internationaux étaient là à écouter cette femme exceptionnelle et rare.
Alors que je me tournais vers Marc pour savoir s’il voulait qu’on s’installe sur deux sièges que j’avais repérés, lui n’écoutait déjà plus que la musique, dans un état second, dans lequel il est resté tout le concert, sans se soucier un seul instant d’autre chose que de la grâce qui émanait de la musique“.
Merci à chacun.
Jean-Dominique Burtin.
Photo: Patrice Delatouche.