Symbole de la volonté de l’État de lutter contre la fracture numérique, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, et son collègue Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, étaient présents au château de Talcy, dans le Loir-et-Cher, pour signer la convention de financement du très haut débit pour les départements d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher. À la clef, 39,4 millions d’euros pour le SMO Val de Loire Numérique qui déploie la technologie.
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires (au centre), signe le 2 octobre 2020, la convention de financement du très haut débit pour les département du Loir-et-Cher et de l Indre-et-Loire. Photo : JLV
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, et Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement étaient un peu dans leur jardin le 2 octobre dernier. Le château de Talcy, haut lieu du tourisme loir-et-chérien, est en effet tout proche de Marchenoir, commune dont Marc Fesneau a été maire tandis que Jacqueline Gourault, ancienne sénatrice, connaît particulièrement la famille Lemaire à la tête de la Ferme de la Motte.
La convention signée entre l’État et Val de Loire Numérique concrétise la contribution de l’État (via son opérateur la Caisse des Dépôts) au déploiement du très haut débit (THD) en Loir-et-Cher. Avec 39,4 millions d’euros au pot, l’État est ainsi le 1er contributeur public à ce programme qui verra les 330 000 habitats du Loir-et-Cher connectés à la fibre optique d’ici 2023.
Nicolas Perruchot, président du département du Loir-et-Cher, se félicite de ce que la fibre soit complétée par un programme de WIFI touristique et territorial. Photo : JLV
« 100% des territoires seront connectés pour une égalité de services et de chances. Le partenariat public-privé avec TDF (1) permet de réduire l’effort financier demandé aux collectivités », se réjouit Bernard Pillefer, président du SMO Val de Loire Numérique. Pour sa part, Nicolas Perruchot, président du département du Loir-et-Cher, se félicite de ce que la fibre soit complétée par un programme de WIFI touristique et territorial sur 1000 sites, première étape vers un territoire intelligent (Smart Val de Loire) : « Le THB est un essentiel pour l’attractivité du Loir-et-Cher et de la ruralité ; il sera mis en avant par notre Agence d’attractivité. »
Dans son propos Jacqueline Gourault est revenue sur les moyens financiers dégagés par l’État pour « le grand chantier d’aménagement du territoire du mandat » : 3,3 milliards d’euros pour le plan France Très Haut Débit, dans le cadre des Réseaux d’Initiative Publique (RIP) tandis que France Relance prévoit 250 millions d’euros supplémentaires. Elle a aussi annoncé la mise en place, sous l’égide de l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT), de 5 000 médiateurs numériques sur les territoires pour lutter contre la fracture numérique. (2)
Marc Fesneau, ministre des Relations avec le parlement, au micro, depuis le Château de Talcy le 2 octobre 2020, en Loir-et-Cher, présente la convention de financement du très haut débit. Photo : JLV
Si « le Loir-et-Cher est en avance de phase » comme le déclare Marc Fesneau, le déploiement de la fibre a pris un peu de retard à cause de la crise sanitaire mais aussi du manque de personnels qualifiés pour intervenir sur les NRO. Deux plateformes mobiles de formation ont ainsi été créées pour aller au plus près des demandeurs d’emploi. A raison de 1000 prises posées mensuellement, ce sont 35 000 habitants au total qui pourront décider de souscrire à une offre fibre à la fin de l’année.
La signature s’est poursuivie par la visite de la Ferme de la Motte, qui a été raccordée à la fibre en mars dernier par Val de Loire Fibre (TDF) ce qui en fait le premier site entreprise raccordé (hors zones AMII). Cette entreprise familiale, créée en 1967, est spécialisée dans le négoce de condiments frais conventionnels et bio (ail, oignon, échalotes et échalion) et pommes de terre bio sur les circuits de la grande distribution (70% du CA), des grossistes, de la restauration et de l’industrie. Leader français dans son secteur, la Ferme de la Motte emploie 230 salariés et a réalisé 60 millions d’euros de chiffre d’affaires.
« Grâce à cet équipement offrant une vitesse d’échange de données 20 fois supérieure, le site peut désormais utiliser des machines connectées améliorant la productivité et répondre aux attentes environnementales. Pendant le confinement, une quinzaine de personnes ont aussi pu être placées en télétravail », explique Julien Lemaire, l’un des cinq associés de l’entreprise. Cette dernière a fait appel à ADISTA en tant que fournisseur d’accès.
Un plan de relance territorialisé
En marge de la signature, Jacqueline Gourault a répondu à quelques questions posées par la presse locale. Elle est notamment revenue sur le plan de relance qui doit être « le plus territorialisé possible ». L’accord État-région signé le 28 septembre dernier acte ainsi un partenariat de projets pour lesquels les préfets de région disposeront de 600 millions d’euros pour accompagner les régions dans leurs investissements. Jacqueline Gourault a aussi annoncé une contractualisation avec les métropoles.
« Nous sommes en relation permanente avec les collectivités locales pour accompagner les politiques publiques et apporter l’ingénierie de l’État. L’ANCT suit les différents programmes (France Services, Agenda rural, Territoires industrie, France mobile…) et intervient déjà auprès de 80 collectivités », informe la ministre en citant l’exemple de territoires « en difficulté » comme la Creuse ou la Sambre-Avesnois-Thiérache (Maubeuge) sur lesquels l’État se mobilise en priorité.
Jean-Luc Vezon
(1) TDF est délégataire du service public pour une durée de 25 ans chargé de la conception, l’établissement et l’exploitation du réseau.
(2) 13 millions de Français sont éloignés de ses usages.
Photo de Une : Le 2 octobre 2020, au château de Talcy, en Loir-et-Cher, la convention de financement du très haut débit pour le 41 et le 37 a été signée. Avec la présence ministérielle de Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires) et Marc Fesneau (chargé des Relations avec le Parlement). Photo : JLV