Un seul concert tous public au programme pour 6 sets et 33 artistes ou groupes pour se succéder sur la scène du palais d’Auron, la version du PdB 2020 était celle de la résistance par l’existence, des Découvertes devenues les iNOUÏS. Radeau de la méduse, où on se bouffe un peu les uns les autres, au milieu d’un océan de Covid qui vide le monde du spectacle de sa substance, l’édition automnale a joué son rôle : permettre aux jeunes pousses de sortir un peu de terre…
Une fosse façon cabaret… Pas question de faire un pogo cette année
Le Printemps de Bourges-Crédit Mutuel c’est Merguez street bondée, aux effluves de graillons, de kebabs. C’est aussi une flopée d’affiches sur la moindre palanquère, la moindre barrière de sécurité. C’est du monde partout, la sortie de la panoplie presque estivale composée de lunettes de soleil, de couettes à foison, de sourires aux coins des lèvres, de petits hauts sympas et de petits bas moulants. C’est le printemps dans le calendrier, dans les rues, dans le ciel et dans les têtes. Dès lors un printemps en automne ça ne pouvait pas être la même. Le PdB 2020 aura donc été celui de Merguez street sans merguez, de l’affichage minimaliste, des gestes barrières où masques et gel hydroalcoolique étaient en première ligne. Et même pas un punk à chien et à crête qui traîne, pour faire genre …
The doug a remporté le prix du public Riffx
Et pourtant pendant trois radieuses journées d’un printemps indien exaltant, le Printemps iNOUïS aura été celui de moments rares. « L’enjeu était trop important, il fallait d’une part conjurer le sort et mettre en lumière une génération d’artistes privée de scène depuis de trop longs mois et d’autre part réunir une filière musicale qui a plus que jamais besoin d’échange, de dialogue et de communion. Le défi a été relevé avec brio : la sélection 2020 des iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel a joué, en live, devant plusieurs centaines de spectateurs, assis et masqués, mais toujours aussi enthousiastes, transportés par une émotion palpable. » assurent les organisateurs.
Une fosse devenu cabaret avec ses tables et ses chaises hautes. Pas un quidam pour s’écraser sur les barrières au pied de la scène – y avait même pas de barrière en dehors des gestes sanitaires-, personne agglutiné au pied de la scène. Les spectateurs du PdB façon Covid 19 avaient juste droit au dandinage le cul vissé sur leurs sièges. « C’était dur pour tout le monde… Depuis la Suisse, on n’a failli pas venir ! Nous sommes heureux d’être ici. C’est un miracle » avait lancé Faustine la chanteuse de Baron.e, premier groupe à se produire sur la 1/2 scène du palais d’Auron reconverti en 22 Est et 22 Ouest, les deux salles habituelles des iNOUÏS. C’était bien un miracle d’être là, en effet.
Les prix du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel ont été attribués à …
Boris Vedel a montré l’exemple sur le site du festival, port du masque obligatoire
Avant que ne débute le concert de clôture avec Pomme et Aloïse Sauvage, trois iNOUïS 2020 se sont vu remettre un prix : deux ont été décernés par un jury de professionnels, présidé cette année par Flavien Berger, le Prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel – iNOUïS 2020 à la voix et l’univers Urban pop de Merryn Jean (Île de France), et le Prix du Jury – iNOUïS 2020 à Leys (Région Grand Est) déjà reconnue par le milieu musical depuis que Kery James l’ai invitée à faire la première partie de son Zénith complet. Le troisième prix était une nouveauté 2020.
Le Prix du Public Riffx – iNOUïS 2020 était ainsi décerné à l’artiste qui recueillait le plus de voix sur le site riffx.fr, plate-forme musicale du Crédit Mutuel, partenaire du dispositif et du festival. The Doug (Auvergne-Rhone-Alpes) est le lauréat de ce prix récompensant celui qui avait le plus de copains au courant que l’on pouvait voter avec une simple connexion internet.
Comme ça, simple un avis comme ça, le Clermontois vainqueur a certes du flow, une belle ponctuation rythmique, réalise un gros boulot sur ses textes et effectue une belle introspection musicale mais on ne sait pas si c’est un vrai grand traqueur masqué par une fausse désinvolture volontairement exagéré ou pas … C’est dommage !
Le PdB aura finalement eu lieu et, c’est Boris Vedel, le directeur du festival qui l’a dit « A moins qu’on nous l’interdise, il y aura forcément un Printemps de Bourges en 2021 ». Avec frites et merguez dans la rue du même nom ? Pas certain encore …
FS
https://www.printemps-bourges.com/