L’opération “Inscris ton nom dans l’histoire” permet de contribuer à la restauration de la toiture du Pavillon sud-est du Château. ©EB
Vous avez jusqu’à octobre 2021 pour inscrire votre nom dans l’histoire ! Du moins dans celle du Château de Meung-sur-Loire qui a profité de ce week-end des Journées Européennes du Patrimoine pour lancer l’opération « Inscris ton nom dans l’histoire ! » L’idée ? Écrire son nom sur une ardoise pour permettre de récolter 45 000 € de dons en prévision d’importants travaux sur le pavillon sud-est du château.
« C’est dans la continuité de notre action en tant que bénévoles du château, notre contribution à sa restauration, et un geste de soutien et d’admiration pour l’implication et l’incroyable travail des propriétaires ». Comme la quarantaine de personnes présentes samedi soir au château de Meung-sur-Loire, Céline et Daniel ont apporté leur pierre à l’édifice en inscrivant leur nom sur une des 1500 ardoises à vendre (30€ ramenés à 11€ avec les 66% de défiscalisation) d’ici octobre 2021. Objectif : atteindre 45 000 € de dons qui contribueront aux 787 000 € nécessaires pour restaurer la toiture du pavillon sud du monument (ardoises, charpentes, couvertures, pierres de taille et ferronneries). « 26 600 ardoises, 1,5 t. de clous cuivrés et 40 m3 de pierres sont à poser, énumère Xavier Lelevé, maître des lieux. Les plus gros travaux encore réalisés sur le monument ».
Des aides exceptionnelles
Xavier Lelevé aux côté de Bernard Vella (Fondation du Patrimoine) et de Pierre Breysse (délégué Culture Mairie de Meung). ©EB
Et 787 000 €, ça ne se réunit pas comme ça… Si les propriétaires mettent la main à la poche à hauteur de 80 000 € de fonds propres, la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) s’est engagée à soutenir cette restauration à hauteur de 70%, « le plus fort taux que l’on ait eu de la DRAC », tout comme le Club des Mécènes de la Fondation du Patrimoine avec 18 000 €, « première souscription que fait la délégation pour un monument privé dans le Loiret, annonce Bernard Vella, délégué départemental. Une dotation assez rare qui sera remise à la fin des travaux, ajoutant que chaque ardoise inscrite d’un nom deviendra ainsi, dans 70-80 ans, un document archéologique ». Des soutiens auxquels s’ajoutent ceux de la Mission Stéphane Bern et de l’association des Amis du Château.
Un nouveau souterrain découvert
Près de 800 000 € sont nécessaires pour couvrir cette nouvelle phase de travaux. ©Château de Meung
Propriétaires depuis 2010, les Lelevé enchaînent les travaux de restauration pour redonner ses lettres de noblesse à ce palais épiscopal de 800 ans, devant faire face parfois à quelques catastrophes « comme en 2012, où une tonne de glace s’est détachée du toit tombant dans l’ante chapelle, ou plus récemment, la découverte de la mérule dans les parquets et les boiseries… » poursuit Xavier. Un édifice de 131 pièces, 42 cheminées et 148 fenêtres posé sur un domaine de 7 ha en centre-ville que les propriétaires portent avec passion et dynamisme avec l’aide d’une une soixantaine de bénévoles. Résultat, une fréquentation multipliée par 4 en 10 ans avec 47 000 visiteurs en 2019 (54 000 avec le tourisme d’affaire).
Des visiteurs toujours plus nombreux à vouloir découvrir ce lieu exceptionnel construit par et pour les évêques d’Orléans, qui abrite une étonnante chapelle néo-classique de la fin du 18e et une rare salle bains, véritable « spa » des évêques ! Un château qui n’a d’ailleurs pas fini de livrer ses secrets et dont l’étude est loin d’être terminée. « Ces travaux sont précurseurs de toutes les nouvelles découvertes à venir, souligne Xavier Lelevé. Comme ce réseau souterrain, identifié lors d’une étude Lidar où 90 millions de points ont été produits pour retrouver la topographie très précise du parc et des jardins comblés à la Révolution ».
Un nouveau mystère, une nouvelle page de l’histoire qui attend ce surprenant « Château aux deux visages ».
Estelle Boutheloup
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