Castex et Blanquer font leur rentrée dans l’Indre

Pour leur premier jour de l’année, les enseignants et les enfants de l’école Frontenac de Châteauroux ont eu trois invités de marque : Jean Castex, premier ministre, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. L’occasion de faire le point sur les conditions de cette rentrée et l’efficacité des dispositifs estivaux.

Jean Castex, premier ministre (au centre), Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées ont fait leur rentrée à l’école Louis de Frontenac de Châtearoux, dans l’Indre, le 1er septembre 2020. Photo Morgane Thimel

Dans l’école Louis de Frontenac, en plein quartier Saint-Jean à Châteauroux, la directrice et les enseignants ont accueillis hier matin 256 élèves répartis en 14 classes. Une première vague avec les CP et CE1, une seconde avec les CE2, CM1, CM2, pour permettre aux parents, tous masqués, d’accompagner les écoliers. Jusque-là, rien d’anormal.

C’est à 10 h 30, que cette rentrée a pris un tournant atypique, avec l’arrivée de trois ministres, curieux de découvrir la situation de cette école classée REP +. Jean Castex, Premier ministre, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. « Nous sommes venus à Châteauroux pour constater les conditions dans lesquelles se déroulent cette rentrée scolaire, moment très important pour l’ensemble de notre pays. Nous avons constaté ici beaucoup de sérénité. Le dispositif préventif est prêt. C’est presque une rentrée normale, comme nous l’avons souhaité pour l’ensemble de notre pays. »

Vacances apprenantes et école inclusive

Accueillis par le préfet et les élus de l’Indre, députés, sénateurs, représentants du Conseil départemental, régional et le maire de Châteauroux, les ministres ont commencé cette visite en se rendant dans les salles de classe de CP et CE1, bénéficiant du dédoublement. Les écoliers, un peu intimidés, ont repris les premiers exercices de l’année face à ces invités atypiques. S’en est suivi une table ronde avec les enseignants où les mesures alternatives de ces derniers mois ont été décortiqués : l’accueil des enfants de soignants et les vacances apprenantes.

Même si ici le dispositif a été interrompu quinze jours avant la rentrée après qu’un cas de covid-19 ait été détecté chez une enseignante, ces derniers se félicitent de cette expérience. « On a dressé un bilan positif de cette période qui nous a montré qu’il était important de continuer à vivre normalement, décrit Sigrid Coutant, institutrice pour les CM2. C’était une expérience très riche, qu’il faudrait, pour les vacances apprenantes, selon nous, pérenniser. »

Autre sujet d’échange : l’école inclusive permettant un accueil des enfants qui nécessitent d’un soutien plus appuyé. « 8000 AESH ont été recrutés dans toutes la France pour permettre l’accompagnement de 100 000 enfants. Aujourd’hui, ils sont en CDD voire en CDI, c’est un véritable enjeu, précise Jean-Michel Blanquer. Nous devrions également bientôt équiper les enseignants avec des masques transparents, dès que la production sera suffisante. C’est un moyen de protection tout aussi efficace qui est d’ailleurs bénéfique pour l’apprentissage de tous les enfants. »

Maintenir l’enseignement, une priorité

La question de la covid -9 s’est, bien évidemment, invitée dans les échanges. Ici, le personnel a mis en place des sorties différenciées et a séparé la cour de récréation pour éviter au maximum que les enfants de différentes classes ne se croisent. Mais que faire en cas de contagion au sein de l’école ? Comment accompagner les parents si une telle situation se présente ? « Notre stratégie est de faire en sorte que l’établissement tout entier ne ferme pas. Mais si on devait y être confronté ou à une fermeture de classe, il faut veiller à ce que l’enseignement ne s’interrompe pas, qu’il perdure y compris auprès des décrocheurs ou des élèves les plus en difficulté. Ce sont eux les premières victimes d’une telle situation, déplore Jean Castex. Nous chercherons également à trouver des solutions pour que les parents puissent continuer à travailler. C’est le mode de garde qui sera privilégié. » Le périscolaire devrait été renforcé, notamment grâce au soutien des collectivités, une mesure que le gouvernement est prêt à soutenir financièrement.

Le Premier ministre a tenu a souligné leur volonté première : « Nous continuons d’appliquer les réformes structurelles souhaitées dans ce secteur majeur. »

Un prochain retour dans l’Indre ?

En tout, la visite a duré environ 1 h 30. Dernière salutation avant de partir. Le premier ministre a glissé aux élus locaux son désir de revenir dans l’Indre. « C’est un territoire intéressant par rapport à la situation globale du pays, sur lequel on trouve de nombreux secteurs industriels, atypique en milieu rural, automobile, aéronautique… Je veux vraiment revenir pour me rendre mieux compte. »

Morgane Thimel

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