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Impossible de passer un week-end en Eure-et-Loir sans aller admirer la magnifique cathédrale de Chartres, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Toutefois, les alentours réservent de belles surprises, notamment du côté du château de Maintenon. L’agrotourisme s’y développe également avec d’alléchantes propositions. Tous les ingrédients sont réunis pour y faire un agréable séjour, entre nature et histoire.
Chartres, cathédrale © SD
La balade commence donc dans les rues moyenâgeuses et pentues du centre ancien de Chartres, dominé par la cathédrale construite à la même époque que celle de Bourges (voir Mag Centre du 27 juillet). Un monument situé en pleine Beauce et qui ont tous deux inspiré l’écrivain-poète orléanais Charles Péguy :
“Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale.
De loin en loin surnage un chapelet de meules,
Rondes comme des tours, opulentes et seules
Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.”
Une diagonale relie les flèches de la cathédrale au domaine du Bois-Richeux
En se dirigeant vers l’Est du département, on se retrouve très vite au pays de Madame de Maintenon, l’épouse secrète du Roi Soleil. Son château (classé aux monuments historiques depuis 1944) attire de nombreux touristes dans le village éponyme puisque l’on peut y visiter aussi bien les appartements que les jardins, dessinés par Le Nôtre.
Château de Maintenon en Eure-et-Loir © SD
Mais Madame de Maintenon a laissé son empreinte dans des lieux plus discrets comme le charmant domaine du Bois Richeux où nous nous rendons à présent. En fait, il s’agit de l’une des plus anciennes fermes médiévales de France, dont le jardin clos du Moyen-Âge a été reconstitué en 1996 par son propriétaire actuel, le docteur Hubert Mourot. Un inlassable conteur de l’histoire du lieu mais aussi des vertus médicinales des quelques 200 plantes qu’il y a patiemment plantées. Et même si les couleurs flamboyantes du printemps ont passé, les jardins ont encore fière allure avec leur carrés de pierres et de buis.
Bois-Richeux, le manoir, les jardins, l’aile droite et le colombier© SD
Mais écoutons plutôt le maître des lieux nous raconter son histoire : “C’est une ferme typiquement celte, puisque les Gaulois construisaient leurs bâtiments agricoles en fonction d’une projection des constellations. Ce nom de Bois-Richeux vient d’une druidesse, la Dame Richeulde qui lisait les oracles dans une clairière du bois. Celui-ci faisait partie de la Forêt des Carnutes où semble-t-il les druides de toute l’Europe venaient s’y réunir tous les quatre ans pour y parler religion. Mais à cette époque, les druidesses avaient le pouvoir sur les hommes…”
Les premiers paysans libres : naissance de la première villa franche
Manuscrit de 1178 sur les premiers paysans libres © SD
Toutefois, peu à peu, les bois sont essartés (coupés). Dès l’époque carolingienne, Bois-Richeux est une seigneurie d’un millier d’hectares où travaillent près de 500 paysans. Mais en 1178 Hugues de Boutigny, Seigneur de Gallardon (un village que nous découvrirons plus tard) donne une partie des terres de Bois-Richeux au Chapître de la Cathédrale de Chartres. Le Grand Chantre Amaury y installe solennellement les premiers paysans libres comme l’atteste le document ci-contre : “Ces paysans ont donc été affranchis, c’est-à-dire qu’ils n’étaient plus des serfs. Ils vivaient librement ici, la terre leur avait été donnée, mais ils devaient toutefois payer la redevance de la dîme, partagée entre le Seigneur de Gallardon et le Grand Chantre de Chartres. Par ailleurs, les archives nous disent qu’ils vivaient dans des maisons individuelles, des tenures, (aujourd’hui disparues) réparties tout autour du mur d’enceinte et qui étaient déjà couvertes de “thuiles”.”
Et Madame de Maintenon me direz-vous ? Eh bien, elle entre en scène en 1679 puisqu’elle achète le domaine : “Elle y fait construire l’aile droite pour relier trois petits bâtiments : le pressoir, le four à pain et l’enfermerie (la prison puisque le Seigneur avait le droit d’y rendre la justice).” Les actes d’achat seront contresignés en 1683 par Louvois, au nom de Louis XIV. En 1689 sa nièce reçoit l’ensemble du domaine en dot. Le lieu restera ensuite attaché au Château de Maintenon durant trois siècles. Un domaine qui possédait une chapelle romane, édifiée en 1135 au retour de la première croisade mais qui malheureusement n’existe plus.
Un majestueux colombier placé à un endroit bien précis
Hubert Mourot devant le manoir, l’aile droite et le colombier de Bois-Richeux © SD
Selon Hubert Morot, son emplacement nous ramène une fois de plus à la cathédrale de Chartres : “Quand on est devant la porte du manoir, et que l’on trace une ligne qui passe par la pointe du colombier, on arrive entre les flèches de la cathédrale. Le colombier était vraiment l’emblème des seigneurs, puisqu’eux seuls avaient un droit “de colombage” (les colombes ramenées de la première croisade servaient alors de pigeons voyageurs). En revanche, je ne sais pas de quand date le colombier. Il est toutefois mentionné dans un acte de vente du 1364. C’est, paraît-il, la première mention d’un colombier en France…”
Un jardin extraordinaire qui soigne et… un parfum
Le jardin médiéval de Bois-Richeux © SD
Après l’histoire, Hubert Mourot nous entraîne au jardin médiéval : “La caractéristique de Bois-Richeux, ce sont ses carrés de buis (symbole de la terre) mais taillés en arrondis (symbole du ciel)”. Des carrés qui abritent donc de précieuses plantes médicinales. Sur la photo, on aperçoit aussi deux ifs (dont les vertus anti-cancer sont connues depuis 1856) et qui rappellent devinez quoi ? Les flèches de Chartres bien sûr.
Plante médicinale, l’asaret d’Europe, en forme de rein, Bois-Richeux © SD
Sur les vertus des végétaux, le médecin nous confie alors un secret : “La grande affaire des plantes au Moyen-âge, c’est la théorie des signatures. Une vieille théorie antique qui disait que les plantes avaient des propriétés en fonction de leurs caractéristiques physiques ou de l’endroit où elles poussent. Par exemple, j’ai une plante, l’azaret d’Europe, qui a une forme de rein. Elle est donc, selon les anciens, bonne contre les maladies du rein. Et c’est vrai car, en effet, elle contient une huile essentielle qui est un antibiotique assez spécifique des maladies du système urinaire. C’est quand même 4000 ans d’enseignement depuis Hippocrate !
Vous pourrez même repartir, si le cœur vous en dit, avec le parfum “euphorisant” Bois-Richeux 1178 composé d’herbes aromatiques et mis au point il y a quelques années.
Enfin, on aime aussi la musique à Bois-Richeux comme en témoigne le concert (de musique médiévale bien sûr !) donné ce samedi 29 août à 18h dans les jardins. Si vous êtes tentés, il reste encore quelques places.
Gallardon, son église romano-gothique et les vestiges de sa tour
Quittons à présent ce lieu enchanté pour découvrir quelques kilomètres plus loin le petit village de Gallardon (du nom du cours d’eau qui le traverse) avec dans les hauteurs sa très belle église romano-gothique Saint-Pierre et Saint-Paul, commencée au XIIe siècle ainsi que les ruines impressionnantes d’une tour, de 38 mètres de haut, communément appelée Epaule de Gallardon.
Intérieur de l’église Romano-gothique de Gallardon, Eure-et-Loir © SD
Ruines de la tour , dite Epaule de Gallardon, Eure-et-Loir © SD
Une yourte pour une nuit exotique en plein champ
Mais avant de retourner voir les illuminations nocturnes de la cathédrale de Chartres, il est temps de trouver un logement pour la nuit, dans un lieu insolite et en pleine nature. C’est ce que propose la Ferme autour du grain, labellisée Bienvenue à la ferme et située non loin de là à Bouglainval. Un lieu tenu par un couple de céréaliers très sympathiques, Martine et Bertrand Toupance.
Les deux yourtes mongoles de la Ferme autour du grain, Bouglainval, Eure-et-Loir © SD
Pour améliorer leurs revenus, ces derniers ont eu l’idée de se diversifier en créant une ferme pédagogique pour les écoles et en installant sur leur terrain deux yourtes mongoles, la rouge et la bleue, aménagées et confortables (70 euros la nuit pour deux personnes). Au matin, vous pourrez découvrir les animaux de la ferme : poules, coqs, faisans, oies, canards, mais aussi moutons, vaches, cochons et actuellement l’ânesse Luciole qui est en pension dans la ferme et qui adore se faire caresser….Martine vous conseillera aussi volontiers si vous souhaitez faire des randonnées pédestres ou à vélo dans le coin, en forêt ou sur les petites routes de campagne.
L’ânesse Luciole en pension à la Ferme autour du grain © SD
Intérieur de la yourte mongole bleue de la Ferme autour du grain © SD
Un peu plus loin
S’il vous reste encore un peu de temps, vous pouvez vous rendre à la Ferme du Bois Normand à Rueil-la-Gadelière, labellisée Bienvenue à la ferme. Charlotte et Ladislas font visiter aux petits et grands leur exploitation où ils élèvent des chèvres de race alpines et produisent des fromages. Visite libre et gratuite les mercredi, vendredi et samedi de 17 à 19h.
Autre lieu emblématique d’Eure-et-Loir, la Ferté-Vidame avec ses soixante hectares de parc à la française, jardins, canaux et pièces d’eau qui mettent en valeur les vestiges du château qui se déploient tout de même sur 160 mètres. C’est dans ce lieu que Saint-Simon s’est retiré pour écrire la majeure partie de ses mémoires. A proximité, vous trouverez la forêt humide des Mousseuses, lieu propice à la randonnée ou à une balade à vélo.