Le dandy illustré, bande-dessinée de l’auteur orléanais, ouvre le bal de la rentrée littéraire avec sa sortie officielle le 29 août. Portée par une jeune maison d’édition de Chécy (Loiret), Carnets de sel, l’oeuvre nous donne 21 leçons de dandysme. Entre décadence et dérision, Stanislas Gros nous transporte à la Belle Époque.
Le Dandy Illustré de Stanislas Gros, sortie le 29 août 2020, ed. Carnets de Sel. Photo Magcentre
C’est l’événement de la rentrée littéraire orléanaise ! Le dandy illustré, BD de Stanislas Gros, sort dans toutes les librairies le 29 août. Humour, esthétique et dérision dans un décor Belle Époque, tout un programme… Cette BD est le recueil 21 leçons de dandysme données par un couple à l’avant-garde. Entre extravagances et excentricités en tout genre, l’oeuvre est rafraîchissante et décalée.
Dessinée au stylo bille, cette bande dessinée, où prédomine le noir et blanc, est rehaussée de fines et rares touches de couleur qui lui donne beaucoup d’élégance. L’objet est aussi agréable à regarder qu’à lire.
Nous avons rencontré l’auteur, dandy malgré lui, au Lutétia, la brasserie orléanaise qu’il affectionne particulièrement pour la « lumière » et où il dessine régulièrement.
Stanilas Gros, auteur orléanais ©Elodie Cerqueira
Comment l’idée d’un manuel illustré sur le dandysme vous est venue ?
Stanislas Gros : À l’origine, j’avais adapté en bande dessinée [en 2008, NDLR] Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et l’idée d’un manuel illustré sur le dandysme est venue après. Au début, je dessinais des pages qui n’étaient pas destinées à devenir une oeuvre, c’était plus pour rigoler sur Internet. Puis, j’ai commencé à faire des choses plus élaborées. Au début, c’était des allusions à un roman de dandy célèbre, À rebours de Joris-Karl Huysmans. Pour m’amuser, j’ai pris une ou deux anecdotes et j’en ai fait des gags et petits à petits j’en ai fait d’autres et à la fin j’en avais une quarantaine. J’avais donc toutes ces pages mais je n’en faisais rien et Carnets de sel m’a proposé d’en faire un album. J’avais un peu admis l’idée que ces pages ne seraient jamais publiées tant que l’album n’était pas imprimé, je n’y croyais pas !
Vous dessinez au stylo bille ?
S.G. : Au départ, je me suis inspiré de l’illustrateur britannique Beardsley. Je dessine au stylo à bille pour avoir un trait et les aplats noirs sont faits au pinceau. Avec le stylo, je peux faire un peu de couleur, minimaliste. Je n’étais pas sûr du résultat que cela pouvait donner à l’impression. C’est un peu bizarre… je suis à la fois effrayé et content d’avoir créé quelque chose de bizarre. Une étrangeté séduisante.
Votre dernière publication date de 2008, que s’est-il passé pendant tout ce temps ?
S.G. : Je me suis couché de bonne heure comme dirait Proust ! (rires)
À la page 21, on trouve un pangolin. C’est une provocation ?
S.G. : (rires) Non ! Depuis longtemps, bien avant le Covid, j’aime bien dessiner les pangolins. Je pense que c’est à cause de la chronique de Pierre Desproges, que j’aime beaucoup, que j’aime dessiner cet animal. J’ai plein de dessins de pangolins dans mes carnets. J’aime dessiner les animaux peu connus. Du coup, je dois en changer, pourquoi pas un oryctérope ! (rires)
Propos recueillis par Elodie Cerqueira
Rendez-vous dédidaces à ne pas manquer :
- Sortie officielle : Samedi 29 Août 2020, Festival Un autre monde, Parc pasteur, Orléans
- Samedi 5 Septembre 2020, Legend BD, Orléans
- Vendredi 11 Septembre 2020, La rubrique à bulles, Paris
- Samedi 19 Septembre 2020, Bibliothèque Municipale de Chécy
- Samedi 3 et Dimanche 4 Octobre 2020, Festival Livres au cœur, jardin des plantes, Orléans
- Vendredi 20, Samedi 21 et dimanche 22 Novembre 2020, Festival BD boum, Blois
Le dandy illustré, Stanislas Gros, ed. Carnets de sel – 56 pages – 14 euros
Une jeune maison d’édition à l’avenir prometteur
Carnets de sel est une toute jeune maison d’édition située à Chécy (Loiret) fondée en 2018, par Sandrine Leturcq et Julien Crosnier. « Nous avons démarré en janvier 2019 après un financement participatif. » Maison d’édition généraliste, elle a pour objectif de construire dans ses deux premières années quatre collections : livre jeunesse, roman, BD et essai. Le pari semble tenu puisqu’à la suite de la sortie du Dandy illustré, un essai doit sortir en octobre 2020.
Sandrine Leturcq et Julien Crosnier, fondateurs de la jeune maison d’édition Carnets de sel, située à Chécy (Loiret). © Elodie Cerqueira
La crise sanitaire est venue contrarier le planning au moment où Carnets de sel prenait son envol. Mais il en faut plus aux fondateurs pour être démotivés. Ils restent très investis, notamment en temps, alors qu’ils ont par ailleurs des professions à plein temps. Sandrine Leturcq, outre son métier de professeure-documentaliste, est écrivaine et avoue avoir peu de temps pour écrire…
Passionnés et exigeants, le couple s’attache à la qualité de l’objet, tant dans le fond que dans la forme. « Pour l’ouvrage jeunesse, nous avons fait particulièrement attention à la typographie pour qu’il puisse aussi être lu par les enfants atteints de troubles dys », explique Julien Crosnier. Quant aux imprimeurs, hormis Le dandy illustré, imprimé en Belgique, les autres ouvrages sont imprimés en France.
Confiants pour la suite des événements, ils se veulent sereins pour l’avenir de leur maison d’édition.
A retrouver chez Carnets de sel :
- L’arbre aux mille senteurs, Viviane et Amélie Brunot – livre jeunesse – décembre 2019
- La lampe au chapeau, Sandrine Leturcq – roman – avril 2019
- Le dandy illustré, Stanislas Gros – bande dessinée – août 2020
- La danse du souffle, Marceau Chenault – Essai – octobre 2020