Un vent de nouveauté et de féminité souffle dans le Perche loir-et-chérien avec l’arrivée aux commandes de la Communauté de communes des collines du Perche (CCCP) de Karine Gloanec Maurin, élue expérimentée puisqu’elle figure au conseil municipal de Saint-Agil (commune déléguée de Couëtron-au-Perche) depuis 25 ans et a été vice-présidente de la région Centre Val de Loire(2010-2015) et élue députée européenne en 2018.
Karine Gloanec Maurin, nouvelle présidente de la CCCP, et Martine Rousseau en charge du développement territorial
Interview
MagCentre. Vous avez été élue présidente de la Communauté de communes des collines du Perche le 16 juillet dernier ce qui fait de vous la seconde femme présidente d’un EPCI en Loir-et-Cher après Jacqueline Gourault. Quelles sont les priorités de votre mandat ?
Karine Gloanec Maurin
K. Gloanec Maurin. Je compte construire et mettre en œuvre un vrai projet de territoire solidaire et partagé. Les Collines du Perche possèdent des atouts pour se développer et attirer habitants et entreprises. Pour cela, je compte travailler avec tous les élus à un véritable pacte financier pour soutenir le développement économique, touristique et environnemental en maintenant un haut niveau de services publics. Nous avons sur notre territoire des services de qualité (maison des jeunes, de santé, école de musique, centre social, médiathèque, parc hippique …) mis en place sous l’impulsion de son créateur Pierre Fauchon sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour être attractif.
Je défends une ruralité innovante et solidaire comme alternative aux zones urbaines polluées et saturées mais nous devons disposer d’outils propres et ne pas subir les mêmes règlements que celles-ci.
MagCentre. Pouvez-vous présenter votre territoire ?
K. Gloanec Maurin. La CCCP est l’une des 1ères intercommunalités à s’être constituée en Loir-et-Cher dès 1993; elle comprend 12 communes et 6 400 habitants (1). Notre région est un bassin de vie et d’emplois avec 3 zones économiques et artisanales à Mondoubleau, Cormenon et Sargé-sur-Braye. Porte d’entrée de la région et du département, nous sommes très bien situés géographiquement. Même si elles ont subi des pertes d’emplois salariés, les Collines du Perche résistent bien avec quelques belles pépites comme Siplast, Trigano, DEC, Thyreau, Pelosi, Rei ou l’Esat l’Arcade. Nous possédons une économie résidentielle active, des artisans de qualité comme la Sellerie percheronne et des associations dynamiques comme l’Echalier et son théâtre à Saint-Agil.
La Commanderie d’Arville, commanderie la mieux conservée de France
MagCentre. Le tourisme joue-t-il un rôle important ?
K. Gloanec Maurin. Parmi les ressources, le tourisme est un levier de développement majeur. Nous disposons d’un site emblématique, la commanderie templière d’Arville qui accueille plus de 20 000 visiteurs par an. Doté d’une direction nouvelle portant un projet de développement, le site va poursuivre sa marche en avant. Nous allons l’accompagner pour qu’il se modernise. Un autre objectif est l’entrée de 4 communes (Boursay, Le Gault-du-Perche, Le Plessis-Dorin et Couëtron-au-Perche) dans le Parc Naturel Régional du Perche véritable outil de développement économique. Nous aiderons les autres communes le souhaitant à rejoindre le processus d’intégration pour bénéficier de la promotion touristique et de l’ingénierie du PNR Perche. Enfin, je n’oublie pas les autres sites touristiques comme l’étang de Boisvinet et ses équipements ou la Maison botanique de Boursay.
MagCentre. Comment comptez-vous attirer les entreprises ?
K. Gloanec Maurin. Je compte rentrer en contact avec le monde économique et m’appuyer sur nos partenaires naturels que sont la région (2), Dev’Up et la CCI 41. Nous allons mobiliser les différents dispositifs d’appui et de financement (notamment européens) et activer les partenariats comme Territoires d’Industrie pour renforcer notre tissu économique et commercial et les activités agricoles.
La délégation « développement territorial » sera assurée par Martine Rousseau, maire de Sargé-sur-Braye. Dans cette commune, un atelier relais verra le jour sur la zone d’activité communautaire située en Zone de revitalisation rurale (ZRR) comme l’ensemble du territoire. Nous allons aussi disposer rapidement de nouveaux documents d’urbanisme (PLUi et SCOT).
MagCentre. Vous êtes Inspectrice générale des affaires culturelles au sein du ministère de la culture et experte dans ce domaine. Que représente la culture pour les Collines du Perche ?
K. Gloanec Maurin. Je porte l’activité culturelle et artistique du territoire depuis de nombreuses années. Cela nous vaut une reconnaissance tant au niveau départemental, régional que national. C’est bien sûr une grande satisfaction. Cela génère de la qualité de vie mais pas uniquement. En effet, ce secteur professionnel est aussi créateur d’emplois non-délocalisables (20 ETP en 2020) et il retient des familles sur le territoire.
MagCentre. Quels sont les projets ?
K. Gloanec Maurin. Ils sont nombreux et seront portés par 6 commissions présidées par 5 vice-présidents (j’ai gardé la culture). Une commission Communication les mettra en visibilité. En plus de ceux évoqués précédemment, je citerai la convention de ruralité que nous signerons avec le ministère de l’Éducation Nationale. Cela nous protégera pendant 3 années de la suppression de postes d’enseignants. En contrepartie, nous rédigerons, en concertation avec l’équipe pédagogique et les représentants des parents d’élèves, un projet d’école comprenant la stabilisation des sites.
L’Echalier fait rimer théâtre et ruralité
Sur le plan de l’aménagement et du social, nous partageons avec l’Association pour les Handicapés du Perche un projet de logements inclusifs pour personnes âgées et handicapées dont il conviendra de boucler le financement.
L’objectif est enfin d’accompagner notre territoire vers une transition écologique responsable, notamment en
favorisant l’isolation des logements en bénéficiant du soutien de l’État. Cette démarche sera utile pour la préservation du patrimoine naturel dont les haies constituent un élément identitaire du Perche.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon
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Son identité percheronne, sa nature rurale et sa faible densité de population lui ont permis de bénéficier d’une adaptation de la Loi NotRe et ainsi de rester autonome depuis 2015.
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Une convention de partenariat économique a été signée avec la région CVL.
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